Il chantait l’histoire des cathares et la culture occitane aussi bien que les contes africains. M. Henri GOUGAUD, écrivain, poète et chanteur, nous a quittés le 6 mai à l’âge de 87 ans.
Né près de Carcassonne, dans le département de l’Aude, au sein d’une famille paysanne anarchiste et engagée dans les syndicats puis dans la résistance, M. Henri GOUGAUD avait été élevé dans le goût de l’art et de la liberté. Dès son adolescence, il s’était passionné pour la poésie et pour l’histoire du catharisme, profondément ancrée dans la région Occitanie. Dans sa jeunesse, il avait commencé à se produire dans les cabarets entre Paris et Toulouse, avant de se concentrer sur l’écriture, proposant ses chansons à Serge Reggiani, Juliette Gréco ou encore Jean Ferrat.
Après Mai 68, M. Henri GOUGAUD avait fondé la maison d’édition Bélibaste, du nom du dernier « parfait » cathare, condamné au bûcher en 1321. Sans renoncer à la radio ou à la scène, il avait publié de nombreux ouvrages, notamment des traductions, comme les Poèmes politiques des troubadours (1969), ou encore ses propres récits dont Départements et territoires d’outre-mort (1977), lauréat du prix Goncourt de la nouvelle, et Le Grand Partir (1978). Au-delà de sa riche production romanesque (Bélibaste, 1982), M. Henri GOUGAUD s’était attelé à compiler plusieurs recueils de contes et légendes du monde entier, dans la droite ligne de la tradition d’oralité et de transmission des troubadours occitans qu’il admirait.
J’adresse toutes mes condoléances à sa famille et à ses proches.
Rachida DATI
Ministre de la Culture