Créateur génial, couturier parmi les dernières légendes de la mode, Giorgio ARMANI s’est éteint à l’âge de 91 ans. Pendant plus d’un demi-siècle, il avait façonné une esthétique reconnaissable entre toutes et bâti un empire qui se confondait avec sa personne.
Né en 1934 à Plaisance, dans une Italie en proie au fascisme, le jeune Giorgio ARMANI avait trouvé refuge dans la culture et le cinéma. S’il s’était d’abord destiné à la médecine, c’est dans la mode qu’il avait trouvé sa voie, lorsqu’il était entré chez Nino CERRUTI au début des années 1960.
Au début des années 1970, il avait pris son envol en lançant sa propre griffe. Très vite, il avait imposé sa marque en repensant le costume, en gommant la rigidité et en redonnant au vêtement, et à celui qui le porte, la liberté de ses mouvements.
Son style, à la fois minimal et élégant, avait fini par conquérir le monde. Dans la construction de cet empire, le cinéma avait joué un rôle particulier : de Richard GERE dans American Gigolo à l’iconique costume gris Armani de Julia ROBERTS aux Golden Globes, il était devenu pour beaucoup le « Roi du tapis rouge ».
Visionnaire, Giorgio ARMANI avait dépassé la mode pour inventer un véritable art de vivre. Des vêtements aux parfums, de la décoration aux hôtels, cafés et restaurants, il avait bâti un univers cohérent et fidèle à ce qu’il est. Attaché à Milan, il avait aussi offert à sa ville le Silos, un musée consacré à son œuvre, geste d’un créateur soucieux de transmettre une histoire personnelle qui se mêle désormais à celle de l’Italie et de la mode.
J’adresse mes condoléances à sa famille, ses proches et tous ses collaborateurs.
Rachida DATI
Ministre de la Culture