La relance de l’Observatoire du marché de l’art et du mouvement des biens culturels, instance créée en 1990 dont les travaux se sont interrompus en 2018, fait partie des 42 propositions du rapport « Améliorer la sécurité des acquisitions des musées nationaux » remis à la ministre de la Culture, il y a un an par Christian Giacomotto, Marie-Christine Labourdette et Arnaud Oseredczuk.
L’Observatoire réunit l’ensemble des organisations professionnelles représentatives du marché de l’art et les administrations des ministères de la Justice et de la Culture, l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels ainsi que les Douanes. Il a pour objectif de collecter et d’analyser les données du secteur afin de suivre l’évolution du marché de l’art en France et d’établir des comparaisons avec les autres pays, en particulier au sein de l’Union européenne. C’est aussi un lieu de sensibilisation des professionnels aux questions de déontologie et de provenance, un lieu de diffusion de bonnes pratiques contribuant à la lutte contre le trafic d’œuvres d’art. Enfin et surtout, il constitue un lieu informel et précieux d’échanges entre les professionnels et les services de l’Etat sur les sujets d’actualité qui animent le secteur.
Arnaud Oseredczuk, conseiller-maître à la Cour des comptes, a accepté de présider les travaux de l’Observatoire du marché de l’art et la Ministre tient à le remercier de son engagement.
Cette relance de l’Observatoire du marché de l’art s’inscrit dans le cadre du plan d’action visant à renforcer la sécurisation des acquisitions pour les collections publiques mis en œuvre par le service des musées de France (de la direction générale des patrimoines et de l’architecture).
Ce plan d’action prévoit le renforcement des procédures internes des musées nationaux et de l’administration, en particulier des modalités de fonctionnement des instances d’acquisition des musées, afin de garantir la collégialité et la transparence des décisions. Certains musées se sont également dotés de cellules ou de services chargés du suivi attentif de la provenance des œuvres qu’ils conservent.
Une attention toute particulière a par ailleurs été apportée à l’offre de formation et à la sensibilisation des conservateurs et des personnels chargés des acquisitions, en liaison avec l’Institut national du patrimoine et avec l’Ecole du Louvre qui vient de créer un parcours de master 2 intitulé « Biens sensibles, provenances et enjeux internationaux ». Dans les prochaines semaines, une version actualisée de la charte de déontologie et des bonnes pratiques des conservateurs du patrimoine sera diffusée, de même que, sous la forme d’une circulaire ministérielle, le vade-mecum des acquisitions.
Le Service des musées de France verra ses effectifs renforcés en 2024 afin d’exercer un rôle d’impulsion, de conseil et de coordination sur la question des provenances des biens culturels en liaison avec l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC).
Un an après la remise du rapport, la ministre tient à saluer l’engagement des musées, des personnels scientifiques et des professionnels du marché de l’art qui permet de garantir le bon fonctionnement des institutions et contribue à l’attractivité de la place française.