« Petit, je passais tout mon temps libre dans l’atelier de mon père qui était serrurier forgeron. J’ai toujours voulu exercer un métier manuel et une visite dans un atelier d’ébénisterie
a achevé de me convaincre. Après deux CAP (ébéniste et dessinateur d’ameublement), un brevet des métiers d’art et une première expérience dans le privé, j’ai intégré le Louvre où j’ai essentiellement travaillé à la création de supports pour la valorisation des œuvres.

« Le Château de Fontainebleau est un rêve pour un ébéniste ! »

Il y a six ans j’ai eu l’opportunité de reprendre l’atelier de restauration du Château de Fontainebleau. Avec plus de 8 500 pièces de mobilier – une des plus grosses collections de France en la matière – c’est un rêve pour un ébéniste ! Mon quotidien se partage entre des opérations de bichonnage (ravivage des vernis, nettoyage des bronzes…) et des chantiers bien plus complexes : greffes de marqueterie, restitution de pièces massives manquantes, remises en teinte, vernis au tampon, le tout en collaboration étroite avec le conservateur en chef du patrimoine et responsable des ateliers Vincent Cochet avec qui nous élaborons les plannings, les méthodes de restauration et conservation…

Quand on pense « ébénisterie » on s’imagine que je ne travaille que le bois mais il m’arrive fréquemment d’intervenir sur des mobiliers composés en ivoire, en écaille de tortue, en laiton, en étain… Et je ne m’arrête pas à l’aspect esthétique. Ainsi pour mon « patient » préféré au sein du château, un bureau de Giovanni Socci datant du premier empire, j’ai dû restituer le mécanisme qui permet au meuble de se déployer quand on tire la chaise camouflée dans le bâti. C’est peut-être la multitude de savoir-faire qui rend ce métier si passionnant ! »