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Discours

Remise de décorations par Frédéric Mitterrand à Tajeddine Baddou, Jacqueline Alluchon, Layla Chaouni et Benaissa Msiid





Discours de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de laCommunication, prononcé à l'occasion de la cérémonie de remisedes insignes d'Officier dans l’ordre des Arts et des Lettres àTajeddine Baddou, et de Chevalier dans l’ordre des Arts et desLettres à Jacqueline Alluchon, Layla Chaouni et Benaissa Msiid.

Excellence, cher Tajeddine Baddou,

Dans votre famille, l’exercice des responsabilités est monnaie courante au
même titre que l’engagement et le souci de l’excellence - à l’image de votre
père, Mekki Baddou, grande figure de l’Istiqlal, lui qui fut longtemps à la
tête du ministère des Habous et membre du secrétariat particulier de feu
Sa Majesté Hassan II. C’est dans ce sillage que vous partez faire vos
études en France, à l’Université de Bordeaux en lettres, avant de vous
orienter vers l’économie et la sociologie, à Nancy puis à Paris, où vous
obtenez un doctorat en démographie à l’Université René Descartes. Ce
parcours sans faute vous destine tout naturellement à la recherche et à
l’enseignement : vous rejoignez pendant douze ans l’Institut National de la
Statistique et de l’Economie Appliquée de Rabat, où vous vous illustrez par
votre goût de la mesure et surtout, du terrain.

C’est là, en effet, que le sociologue et le démographe que vous êtes
multiplie les enquêtes régionales sur une société marocaine en pleine
mutation, des questions de fécondité à celles du vieillissement, de l’exode
rural aux migrations internationales. Votre participation aux réseaux
internationaux de recherche vous amène également à exercer des
fonctions de consultant, au tournant des années 1970 et 1980, pour
l’ECOSOC, le Conseil Economique Social des Nations Unies, en
l’occurrence pour son Centre pour le développement social et humanitaire,
alors basé à Vienne, ou encore pour le FNUAP, le Fonds des Nations
Unies pour la Population. Vous dirigerez également les délégations
marocaines au Programme des Nations Unies pour le Développement, à
l’Organisation Internationale du Travail ou encore à l’Agence de la
Coopération culturelle et technique, qui deviendra l’Organisation
Internationale de la Francophonie.

Au vu de cette entrée en matière marquée par l’excellence scientifique, la
projection internationale et le souci de l’empirique, vous vous voyez
proposer en 1983, par le prestigieux Ministère des Affaires étrangères
marocain, la Direction de la coopération multilatérale au Ministère de la
Coopération, puis la Délégation permanente de l’UMA, l’Union du Maghreb
Arabe, à Rabat. C’est le début d’une très belle carrière de diplomate au
service du Roi. La Tchécoslovaquie est votre première destination
d’Ambassadeur, dans une Prague en pleine transition avec la « révolution
de velours ». Suivront Ottawa, Vienne en 2000, puis Rome de 2006 à 2008
– ce qui nous donne un point commun supplémentaire.

Car ce qui nous lie aussi, c’est évidemment l’Année du Maroc en France,
en 1999, dont nous avons été tous les deux les commissaires généraux.
J’ai eu, M. l’Ambassadeur, le plaisir et l’honneur de rencontrer en vous un
merveilleux interlocuteur pour organiser ce qui fut un temps fort pour
célébrer l’amitié, le profond respect et l’affection qui lient le Maroc et la
France, pour déjouer aussi les écueils qui peuvent naître de ce mélange
d’exotisme et de grande proximité qui caractérise souvent la relation entre
nos deux sociétés. Le « Temps du Maroc », ce furent trois années de
préparation intense pour programmer de multiples événements dans toute
la France, pour entraîner les écrivains et les artistes avec vous dans une
aventure qui a largement bénéficié de l’éloquence, de l’élégance et de
l’engagement profond pour le dialogue entre les cultures qui vous
caractérisent. Les problèmes de budget, les soucis d’organisation vous
laissent de marbre et s’effacent devant votre art de convaincre vos
interlocuteurs, et l’on se souvient encore, par exemple, de la caravane du
livre, de l’exposition « Maroc, l’esprit de l’eau » à la Cité des Sciences de
La Villette ou encore de la réplique de Bab El Mansour El Alj sur la place
de la Concorde - le joyau de la Meknès du XVIIIème siècle transféré ainsi,
le temps d’une célébration, au coeur de Paris.

L’image du Maroc dans le monde et en France a été profondément
influencée par le style et l’esprit du dialogue que vous lui avez insufflé. La
relation privilégiée entre la France et le Maroc, profondément ancrée dans
l’histoire et le quotidien de nos deux peuples, porte également votre
marque : celle de l’écoute et de l’amitié.

Cher Tajeddine Baddou, au nom de la République française, nous vous
remettons les insignes d'Officier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.

Chère Jacqueline Alluchon,

Casablanca la cosmopolite, Casablanca la « maison blanche » a parfois
de quoi faire pâlir Miami l’américaine par la qualité et la multitude de ses
bâtiments Art Déco. Par sa capacité unique à allier l’habitat et le
modernisme, Casablanca, la ville à laquelle vous exprimez un attachement
sans commune mesure, a été l’instigatrice de votre volonté de devenir
architecte. Cette ville qui a subi toutes les influences, romaines,
phéniciennes, arabes, berbères, puis européennes et américaines, cette
ville du XXème siècle au patrimoine architectural unique, est aussi votre
ville natale. À l’âge de 5 ans, au sortir de la guerre, vous découvrez la
France via Tours où votre famille s’installe. Vous êtes très tôt frappée par
le contraste entre les bords de Loire et la métropole marocaine.

Alors qu’en 1962, vos parents retournent s’installer au Maroc, vous
poursuivez vos études à l’Ecole Spéciale d’Architecture du boulevard
Raspail à Paris dont vous êtes diplômée en 1969. Durant vos études, vous
êtes quelque peu déconcertée devant l’académisme de l’enseignement
français encore fortement marqué par les codes esthétiques du XIXème
siècle - vous dont l’Art Déco casablancais avait ancré en vos impressions
d’enfance, un urbanisme fait de génie et d’extravagance.

Une fois diplômée vous renouez pour deux ans avec Casablanca et y
commencez à exercer votre métier. N’ayant pas la nationalité marocaine
puisque vous étiez absente du pays au moment de son Indépendance,
vous recevez néanmoins en 1975 l’une des dernières autorisations
accordées aux Français d’exercer en profession libérale sur le territoire
marocain – ce qui vous permet de vous installer définitivement dans votre
ville natale. N’ayant pas accès aux marchés publics, vous vous tournez
vers l’habitat domestique : vous créez des villas « cousues main »,
largement inspirées du mode de vie casablancais dans ses allers-retours
entre l’intérieur et l’extérieur, dans un style caractérisé par la sobriété et la
rigueur et, bien évidemment, par l’héritage du modernisme des grandes
signatures, celles de Marius Boyer, François Prieur, Elie Azagury, Jean-
François Zevaco ou encore Paul Tournon. Dans cette ville dont vous dites
qu’ « il faut prendre son temps pour apprendre à l’aimer », vous inscrivez
votre métier dans la tradition : papier calque, crayons, lames de rasoir,
règles té, sont les instruments de projets urbanistes novateurs et
responsables.

Dans cette ville d’immigration, vous vous sentez avant tout casablancaise
et prenez la défense de son patrimoine endommagé par les constructions
irraisonnées, qui constituent pour vous une violation de la mémoire
collective des Marocains. Vous collaborez au remarquable ouvrage de
Jean-Louis Cohen et Monique Eleb « Casablanca : mythes et figures d’une
aventure moderne » paru en 1998, après neuf années de recherche. Puis
avec vos amis architectes, urbanistes et autres amoureux de la ville, vous
créez en 1995 l’association Casamémoire en réaction à la destruction de
la villa Mokri construite en 1929 par Marius Boyer, l’architecte de premier
plan à qui l’on doit entre autres la Wilaya, le Consulat de France, ou
l’immeuble Assayag. Vous vous lancez avec conscience et passion dans
une activité militante afin de mieux faire connaître le très beau patrimoine
architectural de la ville, de sensibiliser notamment les jeunes générations,
et de promouvoir, auprès des autorités, le souci de sa protection. Selon
vous, le moderne et l’ancien – je reprends vos termes - « peuvent bien
cohabiter et donner des résultats magnifiques. Il suffit d’une vision
architecturale et d’un concept urbaniste bien ficelé. » Pour vous, le passé
et la modernité n’ont pas à s’opposer.

En dépit de la poursuite des destructions d’immeubles et des villas, les
combats de votre association Casamémoire portent leurs fruits : après un
engagement sans relâche et une énergie constante consacrés à des
centaines de visites, à l’organisation d’expositions et de colloques, la
création d’outils de communication, des journées portes ouvertes du
patrimoine, le public comme les autorités ont pris conscience de sa réalité,
de son importance et de son caractère exceptionnel. En effet, le
gouverneur de la Préfecture de Casablanca-Anfa a interdit par arrêté du
mois de janvier 2011 la démolition de bâtiments à caractère patrimonial.

Parce que votre engagement en faveur du patrimoine architectural et votre
vision responsable de l’urbanisme sont exemplaires, chère Jacqueline
Alluchon, au nom de la République française, nous vous faisons Chevalier
dans l’Ordre des Arts et des Lettres.

Chère Layla Chaouni,

Vous rendre hommage aujourd’hui, c’est aussi l’occasion, alors que se
tient le Salon international de l’édition et du livre de Casablanca, de saluer
tous ceux qui par amour du livre et de la lecture, par conviction aussi, ont
le mérite et souvent le courage de pratiquer le métier d’éditeur dans des
conditions souvent difficiles, et pour lesquels, par votre talent et votre
audace, vous représentez une figure exemplaire.

Après vos études à la Faculté de Droit de Rabat, vous commencez votre
parcours professionnel à la rédaction de la Revue juridique, économique et
politique du Maroc. Sept années d’expérience dans une revue spécialisée
où vous apprenez les arcanes du métier, du secrétariat à la réécriture – en
un mot la polyvalence. En 1984, vous devenez responsable de
publications aux Editions Maghrébines, ici à Casablanca.

Puis en 1987, vous décidez de faire de l’édition « autrement », et vous
créez votre propre maison. C’est le début de la très belle aventure des
Editions Le Fennec. Dans un secteur où les maisons d’édition naissent et
disparaissent parfois très vite, l’inscription de votre présence dans la durée
est un très bel exemple de succès pour tous les entrepreneurs qui se
consacrent à la circulation des savoirs. 23 ans plus tard, ce ne sont pas
moins de 12 collections qui portent le nom du petit renard du désert.

La reconnaissance du succès, ce sont pour les Editions Le Fennec les
deux Prix du Livre du Maroc qui ont été décernés par le Ministère des
Affaires culturelles en 1999 et 2000 ; ce sont également les neuf Prix du
Grand Atlas qui leur ont été attribué entre 1991 et 2004, par les services
culturels de l’Ambassade de France au Maroc, depuis Cèdres et Baleines
de l’Atlas d’Amale Samie.

Chère Layla Chaouni, si votre parcours est exemplaire, c’est aussi parce
qu’il est celui d’une femme entrepreneur engagée. Celle qui a été élue en
1998 femme de l’année par la revue Citadines avait également participé à
la première foire féminine du Caire en 1994. Cet engagement pour la
condition féminine se traduit également dans les collections des éditions
Le Fennec, avec, souvent, l’appui financier d’organisations non
gouvernementales. Avec des collections comme « Approches »,
« Relance », ou encore « Femme, famille et travail », « Marocaines
citoyennes de demain », « Islam et humanisme », vous contribuez à lutter
contre les stéréotypes, les intégrismes de tout type et les représentations
qui veulent associer islam et violence. On trouve parmi vos auteurs phares
Aïcha Belarbi ou encore Fatéma Mernissi, et le succès de leurs ouvrages
vient témoigner en miroir de votre action pour la cause féminine et
l’écriture féminine d’expression francophone. Rêve de femmes : une
enfance au harem de Fatéma Mernissi, paru aux Editions Le Fennec en
1997, a été traduit depuis en vingt deux langues.

Le Fennec, ce sont aussi les polars, les ouvrages généraux et les livres
pratiques comme Les Plantes médicinales du Maroc, votre meilleure vente
à ce jour, mais également les débats philosophiques, avec une collection
qui, sous la direction de Monique David-Ménard et Ali Benmakhlouf,
contribue au dialogue entre les pensées occidentales et arabomusulmanes.

Par delà le débat d’idées, vous êtes une éditrice très soucieuse d’atteindre
tous les publics. Ceci motive votre choix de publier en français et en arabe.
Il y a dix ans, vous lancez également à la télévision « Le livre de la
semaine ». C’est aussi le même type de préoccupation qui vous a amenée
à créer la collection Fennec-Poche, que vous lancez en 2005, grâce à
laquelle la qualité peut être au rendez-vous à un prix très accessible – une
collection distribuée dans presque tous les kiosques et les librairies du
Maroc. Vous oeuvrez ainsi à réconcilier le lectorat marocain avec sa
littérature, à avoir meilleure prise, également, sur ses principaux débats de
société.

Dans le contexte économique actuel, vous continuez votre travail en vous
proposant d’aborder le tournant numérique non pas de manière défensive,
mais en utilisant tout ce qu’Internet peut offrir au métier d’éditeur.

Par ailleurs, votre implication dans la vie culturelle marocaine ne se
cantonne pas au seul monde de l’édition : vous avez été également
membre du Fonds d’aide pour le soutien du film marocain, ou encore jury
du festival de cinéma africain de Khouribga et du festival du film de
Marrakech, dont vous êtes membre du Conseil d’administration qui est
présidé par Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid.

Chère Layla Chaouni, votre maison d’édition est l’un des fleurons du
bilinguisme franco-arabe au Maroc. Votre engagement pour le livre et la
lecture, pour la condition féminine aussi, y rencontre avec bonheur votre
souci de l’enrichissement des liens culturels entre les deux rives de la
Méditerranée. Pour toutes ces raisons, au nom de la République française,
nous vous remettons les insignes de Chevalier dans l’Ordre des Arts et
des Lettres.

Cher Benaissa Msiid,

Vous êtes déjà bien connu en Allemagne comme agitateur culturel, à
l’unisson de la nouvelle vague berlinoise. Diplômé de l’Université
technique de Berlin et de l’Académie pour la Culture et l’Enseignement de
Berlin, vous avez participé activement à la vie associative culturelle de la
Berlin underground. En 1991, vous co-fondez le centre culturel
« Pfefferberg », dont vous restez jusqu’en 2000 le principal responsable
comme Directeur culturel du centre. De 2002 à 2007, vous vous consacrez
plus particulièrement à la musique, en tant que responsable « Musiques
actuelles » d’abord du centre culturel international « Ufafabrik » puis, à
partir de 2004, de lieux culturels comme « Admiralpalast » et « Arena ».
En quelques années, vous êtes devenu une figure centrale du monde
culturel berlinois.

Mais votre conception de la culture dépasse largement les frontières de
l’Allemagne et de sa capitale : né à Tanger, dans ce Maroc ouvert sur les
horizons européens, vous êtes un promoteur convaincu de la circulation
des oeuvres et des artistes. Le développement des échanges et le
dialogue régulier entre les scènes culturelles et les foyers de création sont
au coeur de votre démarche.
Le centre « Pfefferberg », grâce à vous, est en effet devenu le premier lieu
de diffusion continue des artistes français à Berlin. Je pense notamment à
Charlélie Couture, Jane Birkin, Renaud, Maxime le Forestier, Pascal
Obispo, Kent, sans oublier Rachid Taha, celui qui rendit la « douce
France » si contemporaine et si diverse. Mais la liste pourrait être bien plus
longue. Le Pfefferberg a donné naissance à une véritable scène française
à Berlin, qui est devenue l’un des lieux culturels les plus réputés et les plus
pointus de la capitale allemande. À l’« Arena », vous vous êtes occupé de
la programmation francophone. Les Francofolies de Berlin, créées en
1997, c’est vous : vous en avez coproduit les premières éditions en 1997
et 1998 au « Pfefferberg » avec Jean-Louis Foulquier. Les soirées « So
frenchy », reprises aujourd’hui par le « Popkomm », c’est encore vous.

Vous êtes un partenaire régulier du Bureau Export de la Musique française
à Paris depuis sa création et de son antenne berlinoise. Dans un souci de
transmission, vous avez formé et conseillé de nombreux acteurs culturels
français, et vous continuez de le faire bénévolement, fidèle à cette belle
phrase de mon prédécesseur Jacques Duhamel, qui disait de la culture
que « c’est ce qui transforme une journée de travail en une journée de
vie ».

Cet amour du dialogue, cher Benaissa Msiid, ne se cantonne pas à
l’univers franco-allemand ; vous avez également défriché d’autres
territoires. Je songe au Festival annuel de flamenco, ou encore au Festival
des Musiques du Monde et du Jazz, que vous avez organisé au
« Pfefferberg » ; je songe aussi aux artistes de rayonnement international
comme Rokia Traore, Salif Keita et Cheb Mami dont vous avez organisé
les concerts. Avec vous, la musique est bien plus qu’un continent sonore.
Et puisque nous sommes aujourd’hui à Casablanca, je voudrais évoquer
votre rapport avec le Maroc. Après avoir organisé une semaine de
l’Europe « Au-delà de Gibraltar » à Berlin, vous avez été conseiller musical
du festival Divan occidental-oriental de Weimar pour son édition de 2010
consacrée au Maroc, et vous avez été l’’organisateur du festival musical
« L’Boulvard », un trait d’union entre artistes reconnus et jeunes formations
qui s’est matérialisé en novembre dernier à la Cinémathèque de Tanger.

Vous avez également travaillé et publié sur les « nouveaux territoires de
l’art » - à l’image de la friche de la Belle de mai à Marseille - et sur le rôle
de la culture comme vecteur du développement social. Vous avez
collaboré au projet « Le Grand marché de l’art » en partenariat avec la
Direction des Relations internationales de la Mairie de Paris, et vous êtes
membre ou partenaire de très nombreuses associations culturelles dont
l’action et le rayonnement sont reconnus internationalement. Toute votre
carrière a placé l’art et les artistes au coeur des relations interculturelles.
C’est un heureux concert que vous avez su créer partout sur votre
passage, dans la rencontre vivante des codes et des langues, dans une
volonté de faire coexister les héritages et les nouvelles tendances
musicales.

Cher Benaissa Msiid, au nom de la République française, nous vous
remettons les insignes de Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.

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