Un grand peintre vient de nous quitter, une des figures majeures de l’art du XXe siècle dans une Europe déchirée par deux guerres mondiales et dont les peuples furent ensuite séparés durant des décennies par un terrible rideau de fer.
A peine âgé de 12 ans, Sigmar Polke avait fui avec sa famille la RDA. Dix ans plus tard, il s’imposait sur la scène artistique mondiale comme l’un des fondateurs du « réalisme capitaliste »", réponse vigoureuse, audacieuse, brillante et non sans humour au « réalisme socialiste » de si triste mémoire.
Son cheminement l’avait également conduit à proposer une forme proprement allemande de Pop art, très identifiable par rapport à celui dont Andy Warhol et Robert Rauschenberg étaient les maîtres au Etats-Unis. Sigmar Polke faisait preuve en toute chose d’une grande liberté, dans ses thèmes, dans ses techniques, dans son traitement de l’image. Il était très conscient du rôle social de l’artiste : le choc esthétique devait être à l’origine d’une question qui se pose à toute la société comme à chacun d’entre nous.