Difficile d’évoquer la Guadeloupe sans parler du gwoka. Mêlant danse, rythmes joués aux tambours et chant à répondre en créole guadeloupéen, cette pratique est profondément enracinée dans l’histoire de l’archipel. Il faut remonter au 17e siècle pour en trouver les premières traces : pour les Africains déportés et mis en esclavage en Guadeloupe, danser, chanter et faire résonner le tambour est un acte de résistance face à la déshumanisation et à l'acculturation. La pratique se transmet ensuite de générations en générations. À partir des années 1960, dans le contexte de mouvements nationalistes, le gwoka s'étend à toute la Guadeloupe pour devenir aujourd’hui pratiqué par tous les groupes ethniques et religieux.
Jouer, danser et chanter du gwoka
Le gwoka est souvent joué la nuit lors de rassemblements populaires nommés « léwoz ». En cercle, autour des « ka » - les tambours qui donnent un des sept rythmes - les danseurs se succèdent individuellement face à eux, tandis qu’un chanteur soliste et un chœur, le plus souvent le public, se répondent. Le gwoka rythme la vie sociale en Guadeloupe : festivals, manifestations, mais aussi cérémonies religieuses et veillées funéraires, et bien sûr le carnaval.
Transmettre le gwoka et sa facture instrumentale
De nombreuses écoles et associations du gwoka existent en Guadeloupe et en métropole, contribuant majoritairement à faire vivre et à transmettre la pratique. La transmission dans les familles ou entre amis tient aussi une place importante. En 2013, le gwoka est inclus à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel et depuis 2014, il figure sur la liste représentative du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité (Unesco). En 2010, l’Institut national des métiers d’art a décerné le titre de Maître d’art à l’un des facteurs restaurateurs de ka de l’archipel avec un de ses élèves.
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