La culture pour toutes et tous : c’est l’un des objectifs centraux du ministère de la Culture. La France se distingue en affirmant ainsi clairement que l’accès aux arts et à la culture fait partie intégrante de la qualité de vie, même – et surtout – dans les moments de fragilité. Peu de pays dans le monde disposent d’une politique aussi structurée en direction des personnes empêchées. Et c’est dans cette perspective que le ministère de la Culture et le ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles viennent de signer une nouvelle convention nationale « Culture et Santé ».
Redonner une place de citoyen avant celle de patient ou d’usager et permettre à toutes et tous d’exercer leurs droits culturels
Cette convention rappelle que les personnes accueillies dans les structures de santé et médico-sociales ne sont pas seulement des patients ou des personnes accompagnées, mais aussi des citoyens ayant droit à l’accès à la culture. Ce texte insiste sur l’importance d’éveiller le désir, l’émotion, la curiosité, même dans un contexte de soins. La ministre de la Culture a souligné lors de la signature que « la culture a ce pouvoir de faire du bien aux corps et aux esprits ».
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaît d’ailleurs l’impact positif de la pratique artistique et culturelle sur la santé, en particulier sur la santé mentale. Lecture, musique, théâtre, danse ou arts plastiques peuvent contribuer à réduire l’isolement, renforcer le lien social, et même favoriser certaines habitudes de vie bénéfiques (activité physique, expression de soi, meilleure gestion du stress, etc.).
Une politique déjà ancienne, renforcée aujourd’hui
Cette démarche n’est pas nouvelle : depuis 25 ans, les directions régionales des affaires culturelles (DRAC) et les agences régionales de santé (ARS) travaillent main dans la main pour développer des projets « Culture et Santé » dans toute la France, y compris dans les territoires d’outre-mer. Chaque année, plus de 1000 projets voient le jour dans les établissements de santé et médico-sociaux. La signature de cette nouvelle convention (l’ancienne datant de 2010), vient renforcer les liens entre les deux ministères et ces deux mondes.
Parmi les initiatives soutenues : des résidences d’artistes à l’hôpital ou en EHPAD, des ateliers de pratique artistique pour les enfants en situation de handicap dans les Instituts Médico-Éducatifs (IME), ou encore le soutien aux initiatives permettant une accessibilité pour toutes et tous et notamment pour les publics en situation de handicap.
Un engagement renforcé pour la démocratie culturelle
Le ministère de la Culture consacre environ 6 millions d’euros par an à ces projets, dont 1 million spécifiquement destiné à un fonds pour l’accessibilité. Ce dernier mis en place en 2018, permet, par exemple, de financer des équipements dans les établissements culturels rendant la culture plus accessible aux personnes sourdes, malentendantes ou malvoyantes. Maquettes tactiles dans les musées, gilets vibrants dans les salles de spectacles, soutien à l’audiodescription et aux représentations en langue des signes française (LSF)…
Cette nouvelle convention intègre pleinement le monde médico-social dans cette politique publique, ce qui, dans l’ancienne convention de 2010, était indiqué sous forme d’expérimentation.
Concrètement, des artistes, des compagnies de théâtre, des établissement culturels (…), construisent des projets artistiques et culturels avec des établissements de santé ou médico-sociaux, mais également avec les équipes et les personnes accueillies. Ateliers de théâtre à l’hôpital, atelier de danse à l’EHPAD, atelier de peinture à l’IME, atelier de percussions en unité Alzheimer… L’objectif est de permettre à toutes et tous d’exercer leurs droits culturels, et donc de continuer à avoir accès à la culture et de partager sa propre culture.
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