Une infestation identifiée et maîtrisée
Face à la menace d'une infestation de vrillettes xylophages, le musée basque et de l'histoire de Bayonne a engagé une campagne de désinsectisation comprenant notamment un traitement thermique innovant pour ses collections et entraînant sa fermeture temporaire du 6 janvier au 23 mars 2025. L'alerte a été donnée suite à une veille sanitaire, lorsque des trous d'envol ont été repérés dans plusieurs meubles exposés. L'analyse a confirmé que l'infestation provenait de la charpente ancienne et s'étendait aux salles d'exposition.
A l'initiative du musée et avec le soutien de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC), plusieurs instances ont été mobilisées. La Conservation régionale des monuments historiques a piloté l'instruction du dossier pour le bâtiment, tandis que des experts ont été consultés pour les collections protégées au titre des "musées de France". La Commission scientifique régionale de restauration a donné son aval à l'utilisation d'un traitement par la chaleur, une méthode encore peu répandue dans les musées français.
Un marché public, lancé fin 2024, encadre cette intervention qui couvre aussi bien la maison Dagourette, bâtiment principal du musée, que les collections affectées. Le montant de l’intervention retenue pour traiter les collections s’élève à 43 900 € HT. Celui correspondant au traitement du bâtiment est de 18 622€ HT. Ces opérations bénéficient de l’aide financière de la DRAC.
Une approche adaptée aux différents supports
Pour enrayer l’infestation tout en garantissant la conservation du patrimoine, deux techniques complémentaires ont été mises en œuvre :
- Traitement chimique par injection : appliqué à la charpente et aux parquets, il pénètre en profondeur sans altérer les structures anciennes.
- Traitement thermique des collections : méthode écologique, testée avec succès au musée Bonnat-Helleu à l’été 2024, elle repose sur l’utilisation d’air chaud et le contrôle du taux d’humidité. Ce procédé élimine les insectes à tous les stades de leur développement (œuf, larve, nymphe, adulte) sans recours à des produits chimiques. Déjà employée par le musée de la Musique et le musée Rodin, cette solution traite efficacement les œuvres les plus fragiles.
Les œuvres ont été traitées in situ, évitant les risques liés à leur déplacement, et le musée a pu rouvrir immédiatement après l’intervention. Désormais, une vigilance accrue est mise en place, avec le déploiement de pièges à insectes dans les espaces d’exposition et de réserves. Le traitement thermique étant curatif et non préventif, seule la formation des équipes et une surveillance renforcée permettront d’anticiper toute nouvelle infestation.
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