Classée monument historique depuis 1976, la chapelle Saint-Michel, édifice du XIIe siècle réinterprété par Edmond Duthoit entre 1866 et 1878, est au cœur d'un ambitieux programme de restauration.
La renaissance des décors d'Edmond Duthoit
Après des travaux de mise hors d'eau en 2021, le chantier actuel, dont la demande d'autorisation de travaux a été déposée en octobre 2023, se concentre sur une restauration complète des intérieurs de la chapelle. Sous la direction d'Olivier Salmon, architecte en chef des Monuments historiques (ACMH), celle-ci englobe la sauvegarde et la restitution des décors peints, des menuiseries, des vitraux – avec leur dépose, nettoyage, remise en plomb et repose, ainsi que l'ajout de bavettes et lames de ventilation – et la remise aux normes des installations électriques. Les maçonneries bénéficient également d'une restauration attentive: les enduits abîmés sont retirés, puis remplacés par un nouvel enduit à la chaux, suivi d'une couche de finition au plâtre. Ces travaux permettent de renforcer le bâtiment et de le préserver dans le temps.
Plus en détail, la restauration des décors peints des murs, voûtes et du plafond – œuvre majeure de Duthoit – sont restaurées avec soin : les surfaces sont nettoyées, les parties abîmées sont réparées et parfois retouchées pour redonner un aspect complet à l’ensemble. L'objectif est de retrouver la vivacité des couleurs et la richesse des motifs (entrelacs, rosaces, caissons octogonaux) qui caractérisent ce décor éclectique, fusionnant tradition médiévale et inspirations orientales.
Grâce à une étude rigoureuse des vestiges, des quelques dessins préparatoires existants et des photos anciennes, les éléments manquants, tels que les personnages en pied du cul-de-four (Saint Louis et Sainte Geneviève), seront recréés dans l'esprit de ceux toujours en place sur les parois latérales.
Expertise et financement : le soutien de l’État pour la préservation du patrimoine
Les travaux de restauration sur cet édifice classé ont fait l’objet d’une demande d'autorisation instruite par la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) de Nouvelle-Aquitaine qui s'appuie sur une étude approfondie, des recherches d'archives, des relevés et des reconstitutions pour restituer les décors disparus. La maîtrise d'œuvre est assurée par un ACMH. La Conservation Régionale des Monuments Historiques (CRMH) exerce son contrôle scientifique et technique afin de garantir la conformité des travaux aux principes de conservation et s’assure la qualité des interventions. Les techniques employées, notamment pour la réintégration des décors peints, valorisent le travail des artisans d’art spécialisés. Enfin, ce chantier qui contribue à l'attractivité du site pour le public bénéficie d’un soutien de l'État de 70% de son budget total de 400 000€, soit 280 000€.
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