Les mégalithes en tant que monuments historiques
Le 29 mai, le premier thème de ces journées réunissant de nombreux acteurs (conservateurs du patrimoine, médiateurs, restaurateurs, architectes…) s’intéressait aux mégalithes en tant que monuments historiques. En Nouvelle-Aquitaine, 174 mégalithes sont protégés au titre des Monuments Historiques. Alors que le cadre prévu par le Code du patrimoine n’a pas été conçu pour ce genre de monument, ce patrimoine complexe peut être déconcertant quand il s’agit d’appliquer les procédures réglementaires. Ces journées ont ainsi permis de sensibiliser aux enjeux de déontologie liée à la restauration de ces monuments privés ou public, mais également d’envisager un cadre réglementaire partagé pour leur conservation.
Des fouilles archéologiques indispensables à la compréhension de l’architecture
Des milliers de mégalithes marquent encore aujourd’hui le paysage européen. Ce patrimoine demeure mal connu, même si les études archéologiques de ces premières architectures funéraires européennes se multiplient. Le caractère nécessairement invasif et destructif des fouilles archéologiques, bien qu'indispensable à la compréhension de l’architecture, de l’occupation puis de l’abandon du monument, soulève la question de la conservation-restauration de ces édifices. L’enjeu pour les archéologues est d’abord de mieux connaître ces sites, pour ensuite pouvoir faire connaître et accompagner les projets de restauration et de valorisation. Plusieurs études de cas ont été présentés en Centre-ouest, Bretagne, Poitou-Charentes, Languedoc-Roussillon ou encore dans le Val-d’Oise.
L’accent a également été mis sur la nécessité de mieux documenter les actions de conservation et de restauration, parfois prises en charge directement par les archéologues, sans cadre formalisé. Le 30 mai, trois conférences ont permis de faire le parallèle avec les pratiques dans des pays voisins (Danemark, Grande-Bretagne, Irlande et Espagne). Enfin, le 31 mai, les débats se sont prolongés par une excursion, autour des mégalithes de la nécropole de la Boixe à Vervant et Tusson (Charente) et à Bougon (Deux-Sèvres) où le Musée des Tumulus valorise in situ ce patrimoine exceptionnel.
La coordination entre les services des Directions régionales des Affaires culturelles (DRAC) et les collectivités territoriales
Le dialogue avec les collectivités et l’ensemble des partenaires reste essentiel pour une valorisation respectueuse et durable du patrimoine mégalithique, adaptée à chaque site. La majeure partie des mégalithes sont très loin des dangers de la surfréquentation qu’a connu le site de Carnac et les solutions de valorisation présentent une grande variété de mises en œuvre, selon les enjeux spécifiques à chaque monument et au contexte touristique.
Les échanges autour de la mise en valeur du patrimoine mégalithique ont souligné l’importance du rôle des collectivités territoriales et des associations. Une excellente synergie est nécessaire entre les différents acteurs, dont les services des DRAC : Conservation régionale des Monuments historiques (CRMH), Service régional de l’Archéologie (SRA) et Unités départementales de l’Architecture et du Patrimoine (UDAP).
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