La dernière phase de restauration restitue le marché aux usagers
La dernière phase de travaux entrepris sur ce bâtiment dote le marché d’installations répondant aux exigences réglementaires et aux besoins des usagers. Elle rénove les équipements du bâtiment pour garantir la pérennité de l’ouvrage et restitue certains éléments du geste architectural initial. Pour souligner le bâti, un nouvel éclairage circulaire restitue et valorise l’anneau d’origine. bien visible sur les photographies d’archives.
Les façades extérieures ont fait l’objet d’une recherche de polychromie pour retrouver le jeu des teintes, avec un ocre en sous-face des auvents et un jaune acidulé sur la tranche, tandis que les portes et les tôles ondulées ont été changées et restituées dans leur dessin avec un bleu soutenu. Sur les façades avec des accès, les portes ont été refaites sur la base du dessin de 1954, avec un vitrage et des tubulures de protection en soubassement pour éviter les chocs avec les charriots. Enfin, la présentation de l’excroissance construite postérieurement a été revue pour mieux s’intégrer dans le bâti des années 50.
Le marché couvert de Royan, un des joyaux de la reconstruction de la « Perle de l’Océan »
Dans le dessin de la nouvelle cité royannaise, le marché occupe une place de choix, à l’aboutissement de la perspective du boulevard Aristide Briand, relié au front de mer. Geste architectural résolument moderne, réalisé entre 1954 et 1956, il est l’œuvre combinée des architectes Louis Simon et André Morisseau et des ingénieurs Bernard Laffaille et René Sarger. Composé d’une coque en béton armé, à la fois structure et couverture, son édification se transforme en prouesse technique et espace d’innovation dans l’emploi de ce matériau pour la construction de coques, un des thèmes de recherche privilégié des architectes de l’immédiat après-guerre.
La structure du bâtiment affranchi de poteaux et de poutres libère la forme pour envisager des voûtes sinusoïdales formant une grande coupole, de 52 m d’envergure qui repose sur treize points d’appuis posés au sol. La coque qui ne mesure qu’une dizaine de centimètres d’épaisseur ondule en évoquant la forme d’un coquillage. Sa conception a ainsi dégagé tout l’espace au sol, pour les activités du marché et le déploiement des étals par cercles concentriques.
En savoir plus sur le chantier
Le chantier s’est déroulé de septembre 2023 à juin 2024, dans un délai restreint en raison de l’hébergement des commerçants sous une structure provisoire à l’extérieur du bâtiment. Les travaux se sont déroulé sous le contrôle scientifique et technique de la Conservation régionale des Monuments historiques – site de Poitiers.
Le financement des travaux a fait l’objet d’une convention cadre pluriannuelle 2023-2030 entre les différents partenaires entre l’État – Ministère de la Culture - Direction régionale des Affaires culturelles de Nouvelle-Aquitaine (DRAC) et la Ville de Royan.
Dans ce cadre, la DRAC Nouvelle-Aquitaine a apporté son soutien financier dès 2023, pour la phase d’études et d’investigations complémentaires à hauteur de 30 %, soit 104 197 € du montant global de 347 324 €.
En 2024, pour les travaux de réhabilitation du bâtiment, la DRAC Nouvelle-Aquitaine a apporté une participation de 450 329 €, soit 30 % du montant global de 1 501 097 € HT, destinés au financement des interventions de restauration des parties protégées au titre des Monuments historiques.
En mobilisant de nombreuses entreprises régionales, ces travaux, conduits par un groupement d’architectes : Nadau Architecture et Carole Dupuy Le Maréchal, architecte du patrimoine, redonnent à l’édifice toute sa fonctionnalité et sa place dans la vie de la cité royannaise.
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