Mourad Merzouki, véritable pionnier de la scène hip-hop française, est une figure essentielle de la culture chorégraphique contemporaine. À la tête des festivals Karavel, Kalypso et Les Trans’Urbaines, ainsi que de sa compagnie Käfig, il ne cesse de repousser les limites de cet art urbain en perpétuelle évolution. Avec Kalypso, il orchestre un festival qu’il qualifie lui-même d’ "espace de création infini et téméraire", une formule qui incarne parfaitement la richesse et la diversité des propositions artistiques de cette 12ᵉ édition.
Une édition sous le signe de l’expansion et de l’ancrage territorial
Cette année, Kalypso franchit une étape majeure en investissant un nouveau territoire : la Fondation Fiminco à Romainville, en plein cœur du Quartier culturel Fast. Mourad Merzouki souligne que cet ancrage "Ouvre de nouvelles perspectives et tisse de nouveaux liens entre les artistes et les habitants du département". Ce choix stratégique illustre une vision ambitieuse : celle de rapprocher encore davantage la danse hip-hop des publics locaux, tout en renforçant son intégration dans le paysage culturel francilien. En misant sur la Seine-Saint-Denis, département jeune et vibrant, le festival s’inscrit dans une dynamique où création et inclusion se rejoignent.
Une programmation éclectique et audacieuse
Fidèle à son essence, Kalypso célèbre aussi bien les talents émergents que les figures emblématiques du hip-hop. Selon Mourad Merzouki, le festival "met à l’honneur la scène émergente", avec des compagnies comme "Sons of Wind" ou "Mounia Nassangar", tout en laissant une place de choix à des artistes confirmés tels que Mazelfreten ou Art Move Concept. Cette pluralité de propositions témoigne d’une volonté d’explorer toutes les facettes de cet art, de ses racines urbaines à ses formes les plus innovantes.
La programmation met également en lumière des créations marquantes. Marion Motin, chorégraphe reconnue pour sa signature contemporaine, dévoile sa pièce Narcisse à Pontoise, tandis que Mourad Merzouki lui-même présente sa dernière œuvre, Beauséjour, à la MAC de Créteil. Une pièce personnelle dans laquelle il affirme "questionner le temps qui passe et nous défie". Ce geste introspectif enrichit encore davantage un festival déjà foisonnant de propositions, montrant que le hip-hop peut aussi être un médium pour aborder des thématiques universelles et profondes.
Un festival ancré dans un réseau solidaire
L’un des points forts de Kalypso réside dans son "réseau fidèle de nombreuses structures partenaires", comme le souligne son directeur artistique. Ce maillage permet au festival de rayonner sur l’ensemble de l’Île-de-France, favorisant une large accessibilité et une diffusion plurielle de cet art. Grâce à ces collaborations, Kalypso parvient à incarner une vision du hip-hop comme un art "singulier, exigeant et populaire".
Une mission culturelle et artistique affirmée
Au-delà des performances, Kalypso est une ode à la transmission, à l’échange et au partage. Mourad Merzouki voit dans ce festival un moyen de montrer le hip-hop dans toute sa splendeur, en tant qu’art capable de réunir et de transcender les barrières sociales et culturelles. Avec cette 12ᵉ édition, il prouve une fois de plus que la danse hip-hop, à la fois enracinée dans les cultures urbaines et ouverte aux influences contemporaines, est une discipline incontournable du paysage artistique français.
Kalypso n’est pas qu’un simple festival : c’est une plateforme, un lieu de rencontre et d’expression qui reflète la vitalité d’un art en constante mutation. Mourad Merzouki, avec son talent de visionnaire, continue de faire rayonner le hip-hop tout en affirmant sa capacité à toucher, émerveiller et questionner.
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