Ce samedi 17 mai, à la lueur des lanternes ou sous les éclats de lumière artificielle, les visiteurs et visiteuses pourront explorer autrement les collections, invités à découvrir le musée dans une atmosphère intimiste et mystérieuse, où l’art et la nuit se rencontrent pour éveiller la curiosité.
Cette année, en Hauts-de-France, plus de 125 musées et lieux d’exposition et de diffusion ouvrent leurs portes pour cette soirée exceptionnelle, dont 58 Musées de France. Et parce que la nuit est synonyme d’inspiration, parce qu’elle explore les limites de l’imaginaire, dans sept lieux des jeunes écoliers, collégiens et lycéens enfileront la casquette de médiateurs, partageant leurs découvertes autour d’une œuvre ou d’un parcours muséal, interrogés dans le cadre du dispositif « La classe, l’œuvre ! ».
À l'occasion de cette nuit d'ouverture, Hilaire Multon, directeur régional des affaires culturelles des Hauts-de-France, revient sur l'événement de la Nuit européenne des musées en Hauts-de-France, reflet de la diversité de l’offre culturelle du territoire.
La Nuit européenne des musées témoigne chaque année de l’engagement et du dynamisme des musées et lieux d’exposition sur l’ensemble du territoire. Que révèle cette manifestation du rôle que jouent ces lieux dans la vie culturelle de notre région ?
Hilaire Multon : La Nuit européenne des musées est un moment fort, festif, qui révèle toute la richesse du maillage muséal en Hauts-de-France. Le temps d’une soirée, c’est tout un territoire qui s’illumine au rythme de la culture. Des grandes institutions aux structures plus confidentielles, ce sont plus de 130 musées, lieux d’exposition et centres d’interprétation qui participent à cet événement fédérateur, dont une large part bénéficie de l’appellation « Musée de France », traduisant l’engagement de toute une communauté à préserver, étudier, valoriser et transmettre ce patrimoine.
Le 17 mai est aussi une invitation à contempler, à méditer, à éveiller le regard lors d’un temps qui, habituellement, ne le permet pas. C’est une invitation à habiter autrement le musée, à le parcourir sous un autre regard, dans une atmosphère propice à la curiosité et à l’émerveillement. Cette diversité reflète la pluralité des récits, des savoir-faire et des esthétiques qui irriguent notre région, et rappelle combien les musées participent pleinement à la vitalité culturelle du territoire.
Les musées en milieu rural participent aussi à cette veillée culturelle. En quoi la ruralité est-elle aujourd’hui un levier important pour l’action culturelle, et particulièrement lors de la Nuit européenne des musées ?
Hilaire Multon : Le monde rural est un acteur déterminant de la culture. Les musées installés dans les petites villes et bourgs, souvent portés par des collectivités ou des acteurs associatifs très investis, jouent un rôle décisif dans l’aménagement culturel du territoire. Ils sont des lieux de proximité, de mémoire locale et de lien social. La Nuit européenne des musées leur offre une visibilité précieuse, en valorisant des approches parfois plus sensibles, plus expérimentales ou participatives.
Je pense notamment à des programmations nocturnes en lien avec les paysages, les contes et les métiers, comme au musée de Flandre avec l’exposition d’intérêt national « Brueghel & Van Balen, artistes & complices », ou au Musée de la Thiérache et ses reconstitutions de cabinets de curiosités d’antan.
De Guise à Vendeuil-Caply, de Cassel à Vervins, les musées ruraux inventent des formes originales de médiation, en prise directe avec les habitants. Ces lieux, portés par des équipes passionnées, sont de formidables relais de transmission et de convivialité. La Nuit européenne des musées est l’occasion de célébrer leur créativité et leur rôle essentiel dans l’irrigation culturelle du territoire.
Cette édition 2025 s’annonce foisonnante. Quels projets retiennent particulièrement votre attention cette année ?
Hilaire Multon : Il serait difficile de n’en citer que quelques uns tant la programmation de cette édition est enthousiasmante, mais plusieurs projets incarnent, à mes yeux, l’esprit même de la Nuit européenne des musées.
Partout en Hauts-de-France, la fête est cette année particulièrement à l’honneur avec la 7e édition de lille3000. La nuit du 17 mai, « Fiesta » célèbre la culture autour des programmations du Palais des Beaux-Arts de Lille, du musée de l’Hospice Comtesse, du Louvre-Lens, ou encore de l’Institut du monde arabe de Tourcoing.
À Lewarde, le Centre historique minier met en scène ses espaces dans une déambulation acrobatique, entre mémoire industrielle et création contemporaine.
À Sars-Poteries, le MusVerre accueille une restitution du dispositif « La classe, l’œuvre ! » autour du corps en mouvement, soulignant le lien entre matière, geste artistique et transmission aux jeunes publics. Petits médiateurs d’un soir, les jeunes sont aussi au centre de la programmation du musée de Picardie, invitant le public à découvrir les œuvres à travers leur regard, entre interprétation sensible, appropriation des collections et restitution partagée.
À La Fère, le musée Jeanne d’Aboville invite à une déambulation autour des représentations florales de ses collections, enrichie par l’intervention d’Agnès Antoine, plasticienne, qui déploie d’un art ancestral, l’ikebana, en résonance avec les œuvres du musée.
Puis, à Calais, la galerie Auguste Rodin du Musée des Beaux-Arts rouvre en musique, comme une manière joyeuse d’inscrire le patrimoine dans le présent. Ces projets, à l’image de tant d’autres dans les cinq départements qui composent notre formidable région, traduisent l’attention portée à tous les publics, la créativité des équipes et la volonté partagée de faire du musée un lieu de rencontre, d’émotion et d’émancipation.
Retrouvez-ici toute la programmation de la Nuit européenne des musées en Hauts-de-France !
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