11.Nice - Ilot Saint-François
références documentaires : Pré-inventaire des Trente Glorieuses - Alpes-Maritimes, 2005-2008
dénomination : Urbanisme et aménagement du territoire
rédacteurs : Jean-Lucien Bonillo, Eve Roy - Laboratoire INAMA / ENSA Marseille
auteurs, dates : H. Février, Michel Dikansky, architectes, 1962-1968
protection, label : édifice non protégé
Historique :
Après-guerre, la ville de Nice connaît plusieurs campagnes de construction de grande ampleur, destinées à combler le manque de logements : en parallèle à la réalisation de logements populaires en périphérie de la ville, des chantiers de démolition et de reconstruction sont entrepris dans le centre-ville afin de le rendre plus salubre. L'architecte niçois Michel Dikansky, alors Conseiller municipal du Maire Jean Médecin, ainsi que l'architecte des Bâtiments de France H. Février réalisent ces chantiers de grande ampleur, organisés par tranches successives correspondant à des "îlots" urbains. Après la reconstruction de l'îlot des Serruriers qui intervient entre 1958 et 1962, les architectes sont chargés de l'îlot Saint-François.
Description :
Situé au Nord-Est de la Place Saint-François, l'îlot Saint-François comportait de nombreuses contraintes – forte pente, tissu urbain historique préservé et réglementé – avec lesquelles les architectes durent concilier, tout en respectant les limites budgétaires qui leur étaient imposées. Depuis la Place Saint-François, on accède à l'îlot par des arcades et des escaliers, conduisant notamment à la Piscine Saint-François, au centre de l'îlot. Discrète à l'extérieur, cette piscine se distingue par un étonnant espace intérieur rythmé par de puissants portiques. Au-dessus de la piscine s'étend une place entourée d'immeubles reconstruits. Jointifs et continus, ces bâtiments n'en sont pas pour autant uniformes, les architectes ayant apporté un soin particulier à distinguer chacune des façades par des jeux de décrochements, des hauteurs de toitures légèrement différentes, ou des enduits allant de l'ocre beige à l'ocre rouge. Dans un souci d'intégration au tissu urbain préexistant, M. Dikansky et H. Février ont adopté un vocabulaire constructif local : d'un immeuble à l'autre se retrouvent ainsi de longues et hautes fenêtres à persiennes, des balcons en fer forgé, des loggias, des passages couverts à arcades, des toitures à double-pente en tuiles rondes, etc.
Organisé autour d'une séquence urbaine d'espaces publics (porche, place, emmarchements), l'îlot Saint-François constitue un exemple de reconstruction témoignant d'un réel souci d'intégration au centre-ville, d'une volonté de créer des espaces et équipements publics de qualité, tout en respectant la simplicité d'un quartier populaire. Les travaux furent achevés en 1968, comme le rappelle une inscription gravée sur le tympan du fronton qui coiffe une arcade en pierre visible depuis la Place Saint-François.
Fichier associé :
- Notice imprimable
Partager la page