7.Nice - Central PTT
références documentaires : Pré-inventaire des Trente Glorieuses - Alpes-Maritimes, 2005-2008
dénomination : Architecture industrielle
rédacteurs : Jean-Lucien Bonillo, Eve Roy / Laboratoire INAMA / ENSA Marseille
auteur, date : Alfred Audoul, architecte, 1951
protection, label : édifice non protégé
Historique :
Après-guerre, de nombreuses installations techniques doivent être construites – ou reconstruites – dans les villes. Les édifices de l'administration des PTT bénéficient d'une attention particulière, cette institution ayant souvent recours à des architectes Grand Prix de Rome. C'est ainsi qu'à Nice, Alfred Audoul (1891-1963) reçoit en 1937 la commande d'un central PTT à réaliser rue Biscarra.
Formé par Eugène Huguet à l'Ecole Régionale d'Architecture de Lyon (où exerçait notamment Tony Garnier), en compagnie de futurs Grands Prix de Rome tel Michel Roux-Spitz, Alfred Audoul complète sa formation à l'ENSBA et obtient le Grand Prix de Rome en 1925. Pensionnaire de la Villa Médicis de 1926 à 1929, Alfred Audoul s'illustre lors de l'Exposition Internationale des Arts et Techniques de Paris en 1936-1937, en réalisant, avec René Hartwig et Jack Gerodias, le Hall tronconique du Pavillon de l'Aéronautique. Les années de guerre interrompent momentanément son activité qui reprenda à la fin des années 1940. A ce moment-là, il mène de front plusieurs réalisations, dont la Maison du Cambodge pour la Cité Universitaire de Paris (1950-1957) et le Central PTT de Nice, qu'il achève en 1951.
Description :
Alfred Audoul semble encore très marqué par son séjour italien lorsqu'il conçoit les plans et le dessin de la façade de cet édifice, avant-guerre. A la reprise des travaux à la fin des années 1940, bien que son écriture ait évoluée vers plus de simplicité et d'épurement, l'architecte choisit de poursuivre son idée première.
Excluant toute référence machiniste, Audoul adopte pour l'édifice une esthétique relevant d'une relecture de l'époque renaissante qui lui confère une austérité massive.
Soucieux de préserver une certaine symétrie en dépit de la distribution et de l'affectation des salles, l'architecte opte pour un traitement uniforme des fenêtres qui créent un rythme vertical régulier. Il obtient cet effet en reliant les baies rectangulaires du rez-de-chaussée et les baies cintrées du premier étage dans un seul motif grâce à une mouluration en bande mince. Le soubassement est traité avec des pierres appareillées à bossage. Cette "relecture" rappelle celle de l'architecte Henry Richardson, dans le Chicago des années 1880.
La façade, traitée en parement de petits galets noyés dans le ciment, quadrillée suivant une trame losangée, comporte également un attique percé de baies géminées rectangulaires. Elle est couronnée par une corniche moulurée. Seule concession à la symétrie de l'ensemble, le portail d'entrée desservant la cour intérieure est décentré sur la gauche. L'archivolte moulurée de ce portail en arc de cercle, ainsi que la puissante grille en fer forgé qui le clôt, contribuent à l'effet défensif de l'ensemble, renforcé par les puissants barreaux sertissant les fenêtres. Au-dessus de ce portail, les lettres TPT (avec un grand P au centre), en relief et disposées en arc de cercle, viennent confirmer la destination du lieu.
De part et d'autre, deux écussons représentant Marianne sur la gauche et un aigle sur la droite – également en relief – complètent la mise en scène de l'entrée dans la cour du bâtiment. L'entrée piétonne est quant à elle reportée à l'extrémité gauche de l'édifice, elle est constituée d'une simple porte menant à une cage d'escaliers, cette dernière étant matérialisée en façade par un volume simple ponctué d'ouvertures en hublot à chaque étage. Cet élément, aujourd'hui enduit clair, permet de gérer une transition progressive entre l'architecture du XIXe siècle des immeubles d'habitation mitoyens et le central PTT.
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