Seul le prononcé fait foi
Monsieur le Préfet, cher Maurice Barate,
Monsieur le Maire, cher Yann Galut,
Mesdames et Messieurs les élus,
Messieurs les présidents et Monsieur le directeur général du Printemps de Bourges Crédit Mutuel, cher Gérard Pont, cher Gérard Lacroix, cher Boris Vedel,
Madame la directrice générale d’Ekhoscènes, chère Malika Seguineau,
Monsieur le président du Centre national de la musique, cher Jean-Baptiste Gourdin,
Mesdames les directrices, Monsieur le directeur du ministère de la Culture
Mesdames, Messieurs, chers amis,
Je suis ravie d’être de nouveau à Bourges, avec vous pour marquer le coup d’envoi de la saison des festivals. Les festivals font partie de l’identité de la France. Ce sont ces quelques jours de fête où la culture est exactement ce qu’elle est : un moment de partage et de cohésion.
Je veux en premier lieu avoir une pensée pour Daniel Colling. Amoureux fou de la chanson française, il avait contribué à faire de ce festival un rendez-vous incontournable pour les artistes de la nouvelle scène française.
Mais au-delà du Printemps, Daniel Colling était aussi un infatigable défenseur des artistes et de leur talent. Comme inventeur du modèle des Zéniths mais aussi comme ancien Président du Centre national de la chanson, de la variété et du jazz devenu Centre national de la Musique.
Cet esprit visionnaire qui a tant marqué la scène musicale française, je sais que Gérard PONT, Gérard Lacroix et Boris Vedel n’ont pas cessé de le faire vivre. C’est encore vrai cette année et je veux ici saluer leur travail et l’engagement de toutes les équipes qui font du Printemps de Bourges une si belle réussite.
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Cette édition est aussi l’occasion de célébrer un anniversaire emblématique : les 40 ans des Inouïs. Ce dispositif a vu passer des centaines d’artistes, souvent repérés ici à Bourges, et devenus ensuite des talents incontournables de la scène française.
Le travail indispensable des Inouïs s’inscrit désormais dans le nouveau programme « Transversales », initié par le ministère. Son objectif ? Réunir des dispositifs d’accompagnement d’artistes – du jazz au hip hop -, et favoriser, partout, l’émergence des talents.
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Accompagner les artistes, c’est aussi garantir leur liberté. Et nous le savons : cette liberté est aujourd’hui menacée.
Pour faire face à ces menaces, j’ai présenté un plan national pour la liberté de création et j’ai nommé, il y a quelques jours, une haute fonctionnaire dédiée à la liberté de création.
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D’autres alertes nous parviennent : celles de professionnels sur sur la fragilité du modèle des festivals. C’est pourquoi, j’ai souhaité qu’un groupe de travail national sur les festivals soit mis en place. Je remercie le Printemps de Bourges d’accueillir une nouvelle session de travail pour mener ce chantier collectif.
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Au-delà des festivals, je connais les difficultés que traversent les acteurs culturels.
Ils peuvent compter sur moi pour défendre le budget alloué à la création artistique : pas un euro n’a manqué dans nos territoires en 2024, pas un euro ne manquera en 2025. Le programme création est même en légère hausse de 2,5 millions d'euros cette année.
Aussi, dans le cadre de la poursuite de « Mieux Produire, Mieux Diffuser », le ministère travaille à faire en sorte que les musiques actuelles soient davantage soutenues.
La musique dans les territoires ne peut exister sans les lieux qui la font vivre et la diffusent. C’est pourquoi j’annonce que le Centre national de la Musique engagera, cette année et la suivante, jusqu’à 24 millions d’euros d’investissement dans le cadre du « Plan Lieux ». Ce soutien permettra d’accompagner des projets d’envergure pour favoriser transition écologique, repenser la sécurité et le confort des spectateurs et améliorer l’accueil du public dans les salles et les festivals.
Au mois de juin prochain, la France et sa musique connaîtront un nouveau temps fort : la France Music Week. L’objectif voulu par le président de la République est clair : réaffirmer la place incontournable de la France sur la scène musicale mondiale. Cet événement sera une première à laquelle je vous invite à contribuer.
À cette occasion, j’annonce la sélection prochaine de 50 événements organisés dans toute la France : récitals dans des lieux patrimoniaux, soirées DJ en club, concerts dans nos salles ou en festivals, etc. La liste complète de ces événements sera dévoilée fin mai. Tous mettront à l’honneur les talents musicaux français et porteront les valeurs qui nous rassemblent.
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S’il faut accompagner nos artistes, il faut aussi accompagner les professionnels de la musique avec la même détermination.
Vous connaissez ma volonté de mieux reconnaitre les producteurs. Leur travail, trop souvent dans l’ombre, est indispensable. Je me réjouis du travail engagé par le ministère avec Ekhoscènes. Nous devons désormais mettre l’ensemble de la filière autour de la table pour repenser la chaine de valeur lorsqu’il s’agit des captations audiovisuelles.
Le travail avance également sur la réglementation sur les émissions de sons amplifiés. Une nouvelle étape importante sera franchie à la fin du mois : les ministères concernés et les professionnels se réuniront pour s’accorder sur un assouplissement de la réglementation, en particulier sur les niveaux d’émergence.
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Parmi les autres défis : celui de l’intelligence artificielle. Je veux être claire : je ne crois pas à l’opposition entre la régulation et l’innovation. L’intelligence artificielle est là.
A nous de faire émerger des solutions respectueuses du droit d’auteur et de notre diversité culturelle.
Pour y parvenir, je vous annonce l’ouverture d’un appel à projets France 2030, dédié à « la transition numérique de la culture et à l’appropriation de l’intelligence artificielle ».
En favorisant le développement de solutions respectueuses du droit d’auteur et de l’environnement, il renforcera notre compétitivité, notre résilience et la souveraineté de nos industries culturelles et créatives.
La technologie ne doit pas s’imposer à la culture : elle doit la servir.
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Voilà, Mesdames et Messieurs, l’ambition que nous portons tous ensemble. Les défis sont nombreux. A nous désormais d’être fidèles à l’engagement et la ténacité de Daniel Colling. Il n’y a pas de plus bel hommage à lui rendre que de défendre, avec la même énergie et la même passion, la musique française. De ce point de vue-là, je sais que je peux compter sur vous !
Vive le Printemps de Bourges et vive la musique !