Peut-on s’exprimer librement et être entendu quand on a entre 14 et 30 ans ? Pour la Fondation Engagement Médias pour les Jeunes, la réponse est un grand « oui ». Depuis 2021, avec le concours de la Fondation pour l’écriture et l’association Graine d’orateur 93, elle organise « J’aime à dire », une opération qui donne la parole aux jeunes le temps d’une émission diffusée sur France Télévisions et TV5 Monde à l’occasion de la semaine de la langue française et de la Francophonie.
Une tribune pour s’exprimer
Chaque participant écrit un texte et le lit face caméra. La seule contrainte ? Ne pas dépasser trois minutes. Cette année, le thème « Possible/Impossible » a inspiré près de 200 candidats venus de tout l’Hexagone et des Outre-mer. Harcèlement, écologie, discriminations, espoirs et doutes : la dizaine de textes sélectionnés reflètent la richesse des parcours et les préoccupations de la jeunesse. Certains ont choisi d’explorer des sujets intimes, d’autres des enjeux sociétaux en solo, en duo ou en groupe. Tout peut être dit, à condition d’avoir une pensée structurée.
L'écriture comme vecteur d'inclusion
« L’écriture et la parole sont des outils d’émancipation. Donner aux jeunes la possibilité d’être entendus, c’est leur offrir une place dans la société », souligne Nilou Soyeux, déléguée générale de la Fondation Engagements Médias pour les Jeunes, créée par France Télévisions et rejointe par France Médias Monde et TV5 Monde. Même credo pour l’association Graine d’Orateur 93, partenaire de l’opération pour préparer, entraîner et accompagner les candidats depuis leur sélection jusqu’à l’enregistrement, et souvent bien après. « On ne naît pas orateur, on le devient », telle est la devise de l’association qui, tout au long de l’année, organise des ateliers, des formations, des sessions de prise de parole pour des publics qui, au départ, ne maîtrisent pas les codes de la rhétorique.
Travailler un texte et le dire en public peut changer une vie
« Il ne s’agit pas de juger qui parle le mieux, mais de donner une place à chacun », insiste Nilou Soyeux. « J’aime à dire » met en avant la sincérité et la force du message. Pour beaucoup de participants, l’expérience constitue un tournant. « J’ai gagné confiance en moi, je suis très fier du travail effectué et aussi d’avoir osé y participer : je me suis lancé, je l’ai fait et je ne regrette absolument pas ! », raconte Lenaïck, 29 ans. Comme les 19 autres orateurs, il a débattu, cette année, sous le regard bienveillant d’Isabelle Carré et d’Abd al Malik, la marraine et le parrain de cette saison 2, tous deux engagés dans la transmission de la parole.
Il s’agit aussi de redonner confiance à une jeunesse en quête d’écoute. Comme Kenza, 15 ans, qui a ému le public avec son texte. « Longtemps, on m’a dit que je n'étais pas à ma place et que je n'étais pas légitime de parler de certaines choses. Je voulais absolument dire aux jeunes qu’il faut oser s’exprimer, prendre la parole et se battre pour les causes qui nous tiennent à cœur », explique la jeune fille. S’engager et oser le dire, un beau programme.
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