En France, près de 930 000 personnes sont empêchées de lire du fait de troubles visuels sévères. Parmi elles, seule une minorité maîtrise le braille. L’accès aux textes écrits est également limité aux personnes souffrant de troubles cognitifs tels que la dyslexie et les autres troubles « dys », de troubles auditifs précoces, de handicap mental ou physique temporaire ou permanent. Toutes ces personnes ont besoin d’une adaptation personnalisée des livres et de leur présentation.
Le ministère de la Culture, engagé depuis de nombreuses années en faveur de l’inclusion des personnes en situation de handicap, veille à cette adaptation pour l’accès de tous aux œuvres. Parmi les grands défis à relever, celui de l’accessibilité du livre sous sa forme numérique. En 2019, l’« Acte Européen d’Accessibilité » qui prévoit notamment que les livres numériques et logiciels spécialisés, mais aussi les sites de commerce en ligne et les liseuses doivent satisfaire des exigences d’accessibilité pour les personnes en situation de handicap, a complété la loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Les contenus doivent ainsi être perceptibles, utilisables, compréhensibles et robustes.
Une offre enrichie et diversifiée
Le 28 juin 2025 marque une nouvelle étape vers l’accessibilité culturelle et l’inclusivité. C’est en effet à cette date que sont entrées en vigueur les dispositions de la directive européenne (UE) 2019/882 qui introduisent des obligations d’accessibilité, notamment pour les livres numériques, les logiciels et applications de lecture, les liseuses et les sites de commerce. Cette avancée va permettre d’enrichir et de diversifier l’offre de livres accessibles pour les personnes handicapées et cela dès leur parution, sans délai d’adaptation. « Je salue cette avancée décisive, fruit de l’engagement collectif des pouvoirs publics, des professionnels du livre et des associations représentant les personnes en situation de handicap, au travail depuis 2017. C’est aujourd’hui la réalisation d’une ambition portée de longue date par le ministère : garantir à chaque citoyen, quelle que soit sa situation, un égal accès à la culture et au savoir », a salué la ministre de la Culture Rachida Dati.
Ces nouvelles dispositions exigent par exemple que le lecteur puisse naviguer dans la structure et la mise en page du document en consultant la table des matières ou en passant de chapitre en chapitre, vocaliser le texte, modifier la police de caractères et agrandir l’espace entre les lignes ou les mots, prendre connaissance des alternatives textuelles aux images. Il doit également pouvoir utiliser les technologies d’assistance pour la lecture du livre numérique, sans blocage par les mesures techniques de protection et connaître, pour chaque titre, les fonctionnalités d’accessibilité.
Ces dispositions concernent dans un premier temps les nouveaux livres numériques édités à compter de cette date et plus particulièrement les ouvrages à maquette simple et faiblement illustrés. Ceux déjà édités seront concernés à partir du 28 juin 2030 ; les opérateurs auront alors cinq ans pour rendre leurs collections de livres numériques conformes aux exigences d’accessibilité.
Un futur portail dédié à l’édition accessible et adaptée
En octobre 2022, le Comité interministériel du handicap (CIH) a acté le projet de création d’un Portail national de l’édition accessible et adaptée (PNEAA), dont la réalisation est confiée à la Bibliothèque nationale de France (BnF). Cet outil permettra aux personnes empêchées de lire en raison d’un handicap de repérer les titres ayant fait l’objet d’une adaptation, de télécharger les versions numériques des documents adaptés ou encore de demander des adaptations si le titre n’est pas nativement accessible ni déjà adapté.
Partager la page