Le baron Pierre de Coubertin a fait du français la langue officielle des Jeux Olympiques. Rien d’étonnant à ce qu’elle se retrouve, également en tant que langue du pays hôte, au centre des Olympiades qui se déroulent cet été en France. Ce moment collectif questionne la présence de la langue de Molière dans le sport avant, pendant et après les Jeux. Ainsi, le ministère de la Culture multiplie les actions pour valoriser l’usage de termes francophones pour parler du sport, aussi bien en termes techniques que médiatiques. Ces actions invitent aussi à promouvoir le français autour de l’événement sportif – par la signalétique et l’information aux visiteurs – mais aussi à favoriser le dialogue entre toutes les langues. Tour d’horizon.
Les disciplines sportives en langue française
Groupe pénétrant plutôt que maul, escalade de vitesse plutôt que speed climbing, défi plutôt que battle au break, non pas skateboard mais planche à roulettes… Pour chaque terme sportif étranger il existe son équivalent en français. La tâche de les trouver incombe au collège de terminologie et de langue française du sport du dispositif d’enrichissement de la langue française (DELF) coordonné par la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF) du ministère de la Culture.
Pour cette année olympique, ses experts ont travaillé sur plusieurs sports et notamment les nouvelles disciplines olympiques que sont le break, l'escalade et le skateboard. Le résultat de ce travail est consultable à travers plusieurs brochures qui présentent aux néophytes des termes français pour mieux saisir le déroulement des épreuves et rendre accessible au plus grand nombre un lexique parfois assez technique et spécialisé.
Après une première série de termes publiés à la veille de la Coupe du monde de rugby en 2023, les termes du rugby ont été mis à jour par le DELF avec de nouveaux gestes techniques. Enfin les Jeux Paralympiques font également l’objet d’une publication, avec des mots pour mettre en lumière des disciplines parasportives méconnues et faire changer le regard sur le handicap.
Les JO racontés par les mots à la radio
Les mots du sport vont être mis à l’honneur à travers la chronique radio « Les Mots des JO » diffusée sur RFI. La radio publique s’associe au ministère de la Culture – via la DGLFLF –, l’Agence pour l'enseignement français à l'étranger et le ministère des Sports pour raconter les mots qui caractérisent l’olympisme contemporain avec la journaliste Lucie Bouteloup.
Depuis le 8 mai, ces chroniques présentent l’étymologie, la terminologie, l’histoire et les usages de 56 termes sportifs. Elles ont mis dans un premier temps en valeur des mots emblématiques comme flamme, anneaux ou devise puis dans un second temps ceux de la modernité olympique (parité, dopage, boycott…). Dès ce mois de juillet, place à la compétition et aux termes des disciplines avant une collection de 23 chroniques vidéo qui s’achèvera en septembre avec le lexique des paralympiques et quelques expressions sportives aussi énigmatiques que poétiques comme « aller aux oranges ».
Une proposition de résolution pour favoriser l’usage du français pendant les Jeux
La place du français – et plus globalement du plurilinguisme – dans les Jeux a été discutée dès novembre 2022 avec la mise en place d’un Groupe de travail interministériel sur « le français, langue du sport et de l’olympisme, en France et dans le Monde » qui a abouti à la création de vocabulaires spécifiques du sport en français et en plusieurs langues à destination des acteurs du monde sportif et médiatique.
Ce travail se poursuit avec l’adoption, le 2 mai dernier par l’Assemblée nationale, d’une proposition de résolution portant sur l’usage de la langue française lors des Jeux de Paris 2024. Elle recommande par exemple que toutes les communications officielles liées à l’événement soient faites en français et que les documents d’arbitrage et de réglementation soient au moins en français. Pendant la compétition, les athlètes, entraîneurs et officiels seront encouragés à utiliser la langue de Molière lors de toute rencontre avec la presse, tandis que les journalistes seront invités à respecter l’usage de la langue française dans leurs reportages et leurs commentaires. Pour les non-francophones, des mesures seront prises pour faciliter l’usage de la langue française avec des moyens de traduction instantanée écrite et orale.
Cet objectif linguistique est également fixé par le plan Héritage des Jeux porté par l’Etat qui propose de dire et vivre l’événement en français pour tous les spectateurs francophones mais également d’accueillir les Jeux dans toutes les langues et donc de promouvoir le plurilinguisme.
Villers-Cotterêts célèbre le passage de la Flamme Olympique
Avant le 26 juillet, jour d’ouverture des Jeux, la Flamme Olympique continue son parcours partout en France et passe par une vingtaine de Monuments nationaux. Le 17 juillet, elle s’arrêtera à la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts. Rendez-vous est pris aux alentours de 10 h 25, lorsque le relais pénètrera dans le parc du Château. La journée se poursuivra avec le vernissage de l'exposition « Olympisme et Francophonie » qui explore les liens entre sport et langue française jusqu’au 22 septembre dans la cour des offices.
Puis, pendant toute la journée, des performances théâtrales de Sophie Bourel et la compagnie La Minutieuse retraceront la vie de trois grandes figures du sport féminin : la joueuse de tennis Suzanne Lenglen, la navigatrice Virginie Hériot, médaillée d'or aux JO en 1928, et Simonne Mathieu, héroïne du tennis et de la Résistance. Enfin la journée du 20 juillet sera consacrée au vélo avec une promenade en deux-roues sur les traces de la Flamme Olympique entre Château-Thierry et Villers-Cotterêts et un concert de Didier Wampas, le chanteur punk français le plus adepte de La Petite Reine.
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