C’est un événement incontournable du monde de la danse. La Biennale de la danse de Lyon s’ouvre en majesté, samedi 9 septembre, avec un programme toujours aussi éclectique et, il faut bien le dire, euphorisant, qui se veut, selon Tiago Guedes, son nouveau directeur « démocratique, accessible, et tourné vers la jeunesse ».
Au programme, vingt-et-un spectacles chorégraphiques inédits, dont la création de Mycelium par Christos Papadopoulos & le Ballet de l'Opéra de Lyon, à laquelle assistera Rima Abdul Malak, ministre de la Culture, des chorégraphes reconnus, comme Sidi Larbi Cherkaoui ou Anne Teresa de Keersmaeker, ou des révélations, comme la compagnie LAHORDE, des dizaines d’événements, dont une passerelle entre la danse et les arts, à travers le film du plasticien Julien Creuzet « qui fait littéralement danser ses sculptures »... Chacune de ces dimensions permettront au public de découvrir des artistes de la scène locale, nationale et internationale, de s’immerger dans tous les styles chorégraphiques et de danser jusqu’au bout de la nuit !
Pour couronner le tout, la Biennale, labellisée cette année Olympiade culturelle, marque le retour de son grand défilé populaire et festif, véritable signature de l’événement, qui va faire battre le cœur de Lyon, dimanche 10 septembre, aux rythmes et aux sonorités des valeurs de l’olympisme.
Le défilé, un outil unique de médiation et de mixité sociale
Cette année, le Défilé de la Biennale de la danse retrouvera les rues du centre-ville de Lyon pour célébrer les pratiques amateurs et le dialogue des cultures. Cet événement, déjà exceptionnel par son originalité et son ampleur (la plus grande parade chorégraphique d’Europe, 4000 personnes, danseurs professionnels et amateurs, chorégraphes, techniciens, costumiers, scénographes, musiciens, et 12 chorégraphes animant des groupes d’amateurs venus de l’Ardèche, de la Drôme, de l’Isère, du Rhône, de la Savoie et de la Haute-Savoie, qui se mobilisent pendant un an…), est avant tout un outil unique de médiation, de rencontres, de mixité sociale, culturelle, générationnelle et géographique.
Le défilé, un lien poétique et festif entre danse et sport
En clin d’œil aux Jeux Olympiques de 2024, ce Défilé va célébrer la rencontre et le dialogue complice entre les arts et les sports. Chaque chorégraphe et équipe artistique se sont associés à une sportive, un sportif, une équipe, un club, une discipline, afin d’inventer un lien poétique et festif entre danse et sport. Une parade merveilleuse, qui chorégraphie le corps humain autant que le corps social, au croisement de trois enthousiasmes, celui des publics, celui des sportifs, celui des artistes !
Le défilé, une traversée spectaculaire des sports extrêmes
A signaler une nouveauté du Défilé 2023 : un prologue performatif et participatif, créé et organisé par le Collectif ES, avec danseurs professionnels et élèves du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon.Quant au finale du Défilé, place Bellecour, il sera assuré par un spectacle de Rachid Ouramdane, qui développe un ambitieux projet autour du désir si humain d’envol, au croisement de la danse, de l’acrobatie et des sports extrêmes, où l’on attend notamment une traversée spectaculaire de la place par le célèbre funambule des cimes et hauteurs des métropoles modernes : Nathan Paulin.
Le public de proximité, l’aura internationale, la jeunesse
Forte dimension territoriale de cette Biennale ! Qu’on en juge : vingt-et-une ville, hors métropole lyonnaise, vont accueillir des spectacles. Et puis ce Défilé, qui attire les amateurs de toute la grande région et au-delà : « Nous (leur) proposons une programmation à tous, pour qu’ils puissent aussi vivre la Biennale autrement, en suivant des ateliers et en assistant à des spectacles », souligne Tiago Guedes
Côté international, à moyen terme, l’ambition de Tiago Guedes est d’offrir au public une photographie de la danse sur la planète. En 2025, les artistes non-européens devraient se répartir une bonne moitié de la programmation. « J’ai imaginé un forum de discussion avec cinq curateurs venus de Taïwan, du Mozambique, d’Australie, du Brésil et des États-Unis. Ils vont accompagner des projets artistiques avec cinq artistes de leur continent, pour la prochaine édition » annonce Tiago Guedes. L’idée est ici d’échapper aux spectacles étrangers « hors sol » (c’est-à-dire donnés sans qu’on se soucie des conditions historiques et sociales de leur création, ni qu’on noue des relations durables avec les équipes que l’on reçoit). Soutenir au contraire des projets qui se développent avant et après les trois semaines de la Biennale. Et par là favoriser des rencontres approfondies et des découvertes essentielles.
Et pour la jeunesse, c’est un peu la même technique qu’avec l’international : la participation des intéressés. « Nous avons créé un comité artistique de la jeunesse. Nous invitons douze jeunes à suivre un parcours de découverte de la danse, du mouvement et des thématiques de notre programmation. Après la Biennale, ils participeront, à la Maison de la danse, à des ateliers pratiques et théoriques et à des rencontres autour des métiers de la culture. » Ils seront alors en mesure de choisir parmi dix propositions, pour la programmation 2025, un spectacle dont ils deviendront les ambassadeurs.
On l’aura compris, Tiago Guedes entend insuffler à la Biennale de la danse de Lyon un esprit dynamique et participatif qui implique le plus d’acteurs possibles et s’ouvrent largement sur l’espace public.
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