Pourriez-vous nous présenter l’Atelier Vif ?
Delphine Cordier : Vif est né à Toulouse en 2015. C’est la réunion de deux directeurs artistiques, Téo et moi-même. Nous avons eu très vite une connivence créative. Nous faisons tout à deux, avec beaucoup de fluidité. Sans doute parce que nous recherchons le même équilibre entre la recherche artistique et le respect de l’intention du projet.
Avez-vous un domaine de prédilection ?
Delphine Cordier : Nous nous sommes tournés vers la culture, parce que nous y trouvons une source d’inspiration intéressante et un potentiel de liberté. Nous travaillons beaucoup dans l’univers des musées et du spectacle vivant, par exemple pour le festival Marionnettissimo. Nos réalisations ont attiré l’attention du ministère de la Culture, qui nous a proposé en décembre 2023 de concourir pour l’édition 2024 de la Semaine de la langue française et de la Francophonie.
Quelles sont les étapes de création d’un tel projet ?
Delphine Cordier : Nous nous sommes d’abord imprégnés du sujet, de la francophonie, la linguistique, etc. Nous avons notamment lu un essai qui nous a beaucoup intéressés, « le français va très bien, merci » des linguistes atterrées, qui remet en cause beaucoup d’idées reçues.
Téo Nguyen : Parallèlement, Paris 2024 oblige, nous sommes aussi allés chercher du côté du sport, de l’olympisme et de la représentation artistique du mouvement. La première idée qui nous est venue a été celle du stade. Comment représenter le sport ? Le stade s’est imposé comme une évidence, par son universalité : il accueille un grand nombre de disciplines et il est commun à toutes les cultures et les époques. Ensuite nous avons ajouté les autres éléments : les anneaux olympiques, le podium, les balles/ballons…
D’un point de vue graphique, quelles ont été vos inspirations ?
Delphine Cordier : Sonia Delaunay en fait partie, mais aussi les peintres de l’orphisme, de l’art cinétique, tous les mouvements artistiques qui ont cherché à traduire le mouvement en image. La bande dessinée, les mangas, nous ont également inspirés car ils sont très inventifs pour donner le sentiment du mouvement. Et nous avons opté pour des couleurs vives, pop, reflétant la multitude des maillots olympiques.
Quelle a été la principale difficulté de cette commande ?
Téo Nguyen : C’était compliqué de parler à la fois de la langue et du sport. Nous y sommes parvenus grâce à un travail sur les lettres : elles forment la phrase « Sur le podium », tout en évoquant des athlètes qui semblent s’animer, gravir un podium.
Que vous inspire d’avoir été choisis par le ministère de la culture ?
Delphine Cordier : Beaucoup de fierté, de joie. Nous avons ressenti du plaisir avec ce projet car il rejoignait parfaitement nos centres d’intérêt. Nous étions aussi très stimulés par le fait que le projet prévoyait une version animée. Enfin, nous sommes heureux que ce projet voyage à travers différents pays.
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