Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre établissement ?
Je suis enseignante spécialisée au sein de l'ASEI, plus précisément à l'institut d'éducation sensorielle CIVAL Lestrade à Ramonville-Saint-Agne, près de Toulouse (Occitanie). J'y travaille depuis plus de dix ans avec des élèves sourds, malentendants ou ayant des troubles spécifiques du langage oral et écrit, autrement dit des troubles DYS. Mon travail consiste à adapter les apprentissages à leurs besoins, tout en les aidant à gagner en autonomie et à préparer leur avenir scolaire et professionnel. Pour accompagner au mieux ces jeunes, nous fonctionnons en équipe pluridisciplinaire avec du personnel éducatif, rééducatif, médical, social ou encore pédagogique et technique.
Pourquoi avez-vous participé à ce concours et comment l’avez-vous présenté à vos élèves ?
J'avais déjà candidaté l'année précédente avec un autre groupe d'élèves en section professionnelle, et l'expérience avait été très enrichissante. Cette année, j'ai proposé le projet à un petit groupe de jeunes en leur expliquant que c'était une belle aventure et un challenge motivant. Pour les encourager, j’ai évoqué l'idée d'un voyage à Paris en cas de victoire. Cela a été un vrai moteur d'engagement !
« Prenez la parole » est le thème de cette 30e semaine de la langue française et de la Francophonie. Qu'est-ce que cela signifie pour vos élèves, qui rencontrent justement des difficultés avec la langue française ?
Pour eux, prendre la parole, c'est souvent un défi au quotidien, en raison de leurs troubles du langage oral et écrit. Mais justement, ce projet leur a permis de prouver qu'ils étaient capables de s'exprimer et de faire entendre leur voix, malgré leurs difficultés. C'est une très belle revanche sur leurs parcours souvent marqués par l'échec scolaire.
Quelle méthode de travail avez-vous adoptée pour réaliser ce projet ?
J’ai commencé par travailler avec eux sur les dix mots du concours, en cherchant leurs significations et en les associant à des images. Ensuite, nous avons collectivement construit un scénario à l'aide de questions fermées pour les guider dans leurs choix. Une fois l'histoire définie, nous sommes passés à la réalisation plastique avec l'aide de ma collègue art-thérapeute. Nous avons opté pour la technique du stop-motion, qui permettait à chacun de participer à sa manière. Enfin, nous avons enregistré la narration à l'oral avant de retranscrire le texte à l'écrit grâce aux outils de compensation numérique, notamment la dictée vocale.
Quel impact ce projet a-t-il eu sur vos élèves ?
Ils étaient très fiers de leur travail et leur motivation est restée constante tout au long du projet. Voir leur création aboutir à un film d'animation leur a donné confiance en eux. Et maintenant, avec la victoire, c'est encore plus fort ! Cela prouve qu'ils sont capables de réaliser de belles choses, malgré leurs difficultés. En apprenant qu’ils avaient gagné, l’idée du voyage à Paris est devenue réalité, leur montrant qu’il faut toujours croire en ses rêves !
Retrouvez les témoignages d’élèves et d’enseignants lauréats du concours Dis-moi dix mots 2023 : https://www.youtube.com/watch?v=UnpvDLTEwog
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