Le site du Rozel : site archéologique d’intérêt national
Niché dans les dunes de la côte de la Manche, ce site a été occupé de manière régulière par l’Homme de Néandertal, il y a 80 000 ans. De leur passage subsistent des vestiges mobiliers (os, charbons, silex et quartz taillés) et des structures (amas de débitage d’éclats, concentrations de restes osseux de carcasses animales, foyers), mais aussi les empreintes de ces Hommes, qui livrent de précieuses informations à la fois sur la constitution des groupes, leurs modes de vie, et sur l’évolution des sols. À l’échelle mondiale, une dizaine d’empreintes de Néandertal seulement ont été relevées, d’où l’importance que revêt ce site archéologique.
Découvert par hasard en 1967, les fouilles y ont débuté en 1970. Le massif dunaire est directement menacé par le réchauffement climatique et l’érosion. La Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) de Normandie est donc intervenue en 2012 afin d’empêcher le démantèlement du site, fouillé chaque été par Dominique Cliquet, conservateur au service régional de l’archéologie de la DRAC, et ses équipes, dans le cadre de fouilles programmées.
Ce site est composé de plusieurs niveaux archéologiques, correspondant aux différentes périodes d’occupation. 5 niveaux ont d’ores et déjà été fouillés et ont révélé que ce site était occupé de manière régulière, et servait de refuge à Néandertal pendant la mauvaise saison.
Pas moins de 2 900 empreintes : pieds humains en majorité, mais également genoux, et mains ont été retrouvées depuis 2012. Des empreintes et restes d’animaux, qui viennent approfondir les connaissances sur la faune du Paléolithique.
Des pieds et des mains au Rozel
Une nouvelle campagne de fouilles vient de s’achever sur le site Paléolithique moyen du Rozel (Manche). Cette onzième campagne a livré plus de 550 traces et empreintes d’origine humaine (empreintes de pieds, de mains, de genoux) et animale (grattages de lapins, empreintes de pattes), portant le nombre d’empreintes humaines à plus de 2900, conférant le caractère unique de ce site. Dans le cadre des études d’empreintes humaines, une collaboration s’est mise en place avec l’Université de Cambridge, et notamment la docteure Ashleigh Wisseman, spécialiste de renommée internationale de l’étude des traces et empreintes.
Parallèlement aux travaux de fouille, l’ensemble de la stratigraphie (étude des couches sédimentaires) a été révisée par trois spécialistes des couches sédimentaires, des datations physiques de ces dernières et des mollusques. En effet, les mollusques terrestres rencontrés sur le site nous renseignent sur les données environnementales et paléo-climatiques.
Enfin, durant toute la campagne de fouille (13 semaines), le site a été ouvert à la visite. Ce sont plusieurs milliers de personnes qui sont passées sur le terrain, toujours accompagnées par les stagiaires bénévoles. Reste à exploiter ces nouvelles données acquises en 2022 et à préparer la campagne de fouille 2023.