Lors de cette visite commentée par Pantxika De Paepe, Directrice du musée Unterlinden, il était accompagné de Fleur Pellerin, Ministre de la Culture ; Stéphane Fratacci, Préfet de la région ACAL ; Anne Mistler, Directrice régionale des affaires culturelles ; Philippe Richert, Président de la région ACAL ; Gilbert Meyer, Maire de Colmar ; Jean Lorentz, Président de la Société Schongauer ; Marie-Christine Labourdette, Directrice des musées de France.
Unterlinden, un lieu emblématique
Le Musée Unterlinden, ouvert au public depuis 1853,est situé dans l’ancien couvent des Dominicaines de Colmar, classé au titre des Monuments Historiques l’année précédente. Il doit notamment sa réputation internationale à la qualité de ses collections centrées sur les Primitifs rhénans et de l’incontournable Retable d’Issenheim réalisé au début du 16e siècle par les artistes Matthias Grünewald et Nicolas De Haguenau.
Le musée Unterlinden fait partie du réseau des 1220 musées de France qui sont plébiscités par 65 millions de visiteurs par an. L’appellation « Musée de France » porte à la fois sur les collections et les institutions qui les mettent en valeur. Elle permet les musées qui en bénéficient d’être prioritairement éligibles au soutien de l’État.
Est considéré comme « musée de France » « toute collection permanente composée de biens dont la conservation et la présentation revêtent un intérêt public et organisée en vue de la connaissance, de l'éducation et du plaisir du public ».
Les « musées de France « ont pour mission permanente de conserver, restaurer, étudier et enrichir leurs collections, de les rendre accessibles au public le plus large, de concevoir et de mettre en œuvre des actions d'éducation et de diffusion visant à assurer l'égal accès de tous à la culture, de contribuer au progrès de la connaissance et de la recherche.
Un musée agrandi et modernisé
Le projet de rénovation associe trois dimensions : urbaine, muséographique et architecturale. Rédigé et validé en 2002, il soulignait l’urgence d’une rénovation des bâtiments anciens et la nécessité de la création d’une extension afin de donner à la collection d’art moderne toute sa place au sein du parcours de visite. La nouvelle architecture, réalisée sous la maîtrise d’œuvre du cabinet bâlois Herzog et de Meuron en collaboration avec Richard Duplat, architecte en chef des Monuments Historique, a ainsi permis de créer une harmonie sobre et majestueuse entre les œuvres du passé et les œuvres plus contemporaines.
Ce projet, qui permet de multiplier par deux la surface du musée pour la porter à près de 8 000 m², a bénéficié d’un accompagnement et d’un financement à hauteur de 5,93 millions d’euros du ministère de la Culture et de la Communication.
François Hollande soulignait, à l’occasion de son discours inaugural, que ce grand projet de 46 millions d’euros représente « un investissement pour le patrimoine et pour l’avenir ». Ce nouvel équipement culturel est, en effet, un levier pour le rayonnement régional et national : facteur d’attractivité, il devrait permettre un accroissement du nombre de visiteurs et plus largement du tourisme local. Il s’agit également d’une opportunité pour l’économie pour les entreprises qui concourent à la rénovation du musée et celles qui s’installent dans la région profitant de cette dynamique.
Relier l’ancien et le moderne
Depuis le 12 décembre 2015, le musée Unterlinden propose un nouveau parcours de visite avec des collections riches couvrant près de 7000 ans d’histoire, où se côtoient notamment les œuvres de Martin Schongauer, Pierre Bonnard, Claude Monet, Pierre-Auguste Renoir, Pablo Picasso, Otto Dix, Jean Dubuffet ou encore Pierre Soulages.
La rénovation architecturale de la Chapelle abritant le Retable d’Issenheim en son cœur permet aux visiteurs de mieux comprendre la particularité de ce chef-d’œuvre grâce à la mise en scène d’œuvres d’artistes contemporains de Grünewald et de Nicolas De Haguenau.
Une galerie souterraine, segmentée en trois espaces d’exposition, permet d’évoquer l’histoire du musée puis de présenter des paysages et portraits de grands maîtres du 19e et du début du 20e siècle. Elle est coiffée d’une « Petite Maison », construite à l’emplacement de l’ancienne ferme des Dominicaines, qui invite, depuis l’extérieur, à découvrir le nouveau parcours.
La galerie relie l’ancien couvent avec « l’Aile nouvelle », un nouveau bâtiment aussi appelé Ackerhof. Couvert de cuivre et habillé de briques, il accueille la collection d’art moderne sur deux niveaux. On y retrouve notamment l’un des trois seuls exemplaires d’une tapisserie de Guernica d’après Picasso, d’une largeur de sept mètres et d’une hauteur de trois mètres.
Enfin, la réhabilitation des anciens bains municipaux permet à cet espace de retrouver sa splendeur du début du 20e siècle pour devenir un lieu événementiel.
Exposition inaugurale : Agir et contempler
du 23 janvier au 20 juin 2016
Cette première exposition d’art moderne imaginée par Herzog & de Meuron, associés à l’historien d’art Jean-François Chevrier investit deux espaces majestueux : la nouvelle salle des expositions temporaires où sont présentées des peintures, sculptures et œuvres sur papier, et l’espace des Bains qui accueille projections et performances d’artistes.
La problématique d’ensemble est le partage de la culture artistique entre deux registres d’expérience : la contemplation et l’action. Cette bipolarité s’est matérialisée dans l’histoire des arts en Europe depuis le Moyen Âge et le temps des cloîtres (consacrés à la vie contemplative) jusqu’à l’ère actuelle des écrans.
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