1.Théoule-sur-Mer - Palais Bulles
références documentaires : Pré-inventaire des Trente Glorieuses - Alpes-Maritimes, 2005-2008
dénomination : Architecture domestique, villas
rédacteurs : Jean-Lucien Bonillo, Raffaella Telese / Laboratoire INAMA / ENSA Marseille
auteur, dates : Antti Lovag, habitologue, 1979-1984, 1985-1991, 1992-1993
protection, label : édifice non protégé, label patrimoine du XXe siècle (CRPS du 16 novembre 2006)
Historique :
Après la première expérience de maison familiale à Théoule-sur-Mer, Pierre Bernard décide de réaliser une opération immobilière et commande à Antti Lovag une deuxième maison à quelques kilomètres de la sienne, sur les collines de l'Esterel. Le chantier démarre en 1979 : il s'agit du premier noyau du Palais Bulles qui sera livré en 1984 et qui correspond à l'aile Nord de la construction actuelle.
Rapidement, une nouvelle phase de transformation et d'extension de la maison démarre suite à laquelle la surface habitable sera doublée. Il est prévu de réaliser aussi un terrain de tennis et un théâtre en plein air, mais les travaux ralentissent sensiblement après à la mort de Pierre Bernard en 1991. Le rachat aux enchères par Pierre Cardin permet de compléter la plupart des travaux en cours mais le projet de théâtre élaboré par Antti Lovag sera délaissé au profit de celui d'un architecte italien qui l'implante sur le site initialement destiné au terrain de tennis. Avec Pierre Cardin, ce complexe cesse d'être une résidence privée et devient essentiellement un lieu de réception (lors du Festival de Cannes entre autres). Par ailleurs, le couturier y conserve et expose sa collection de mobilier, d'objets d'arts et de design des sixties et seventies.
Description :
L'ensemble évoque une grappe de bulles proliférantes accrochées à une pente très prononcée qui permet de créer des niveaux décalés, tous ouverts sur la Méditerranée. Elles se rassemblent autour de trois piscines en suivant les courbes de niveaux et selon un principe de composition qui est lié à des parcours fonctionnels intérieurs plutôt qu'à une recherche formelle préalable. Le point de départ "théorique" est la volonté de créer une enveloppe autour des pratiques et des besoins quotidiens de la vie de l'homme : la convivialité, le rapport harmonieux avec la nature, la fonctionnalité et la commodité des aménagements.
La bulle n'est donc qu'une enveloppe, mais pas tout à fait neutre, d'un espace habitable qui est le véritable objet de recherche et d'expérimentation. Elle est destinée à se fondre dans le site une fois recouverte par la végétation plantée qui complète de façon autonome et naturelle le processus de construction.
Conçu sur la base de ces principes, le Palais Bulles atteint aujourd'hui une surface habitable de 1200 m2 qui comprend une grande salle de réception, un salon panoramique qui peut accueillir jusqu'à 350 personnes assises, deux cuisines, une salle à manger et dix suites, dans un complexe de 8000 m2 de jardins et d'équipements (cascatelles, piscines à débordement, jardins suspendus, théâtre entre ciel et mer...).
L'intérieur se caractérise par des séquences spatiales d'esprit organique et matriciel et par un large emploi du marbre et de la pierre, tant pour le sol que pour les éléments de mobilier fixes. C'est ici que Lovag expérimente pour la première fois un espace meublé mobile, il s'agit du module repas ouvrant. Une coque plastique fixée par des charnières à une demi bulle permet d'ouvrir complètement le coin repas vers la piscine : la table pivote donc vers l'extérieur pour retrouver la banquette intégrée dans la coque plastique mobile.
A son arrivée Pierre Cardin apporte sa touche, confiant le décor des dix suites du Palais Bulles à des artistes contemporains tels que Patrice Breteau, Jérôme Tisserand, Daniel You, François Chauvin ou Gérard Le Cloarec. Les sièges du salon ont été dessinés par Pierre Cardin et réalisés par le tapissier Claude Prévost : ce sont des sculptures inspirées du monde végétal.
Fichier associé :
- Dossier documenté
- Notice imprimable
Partager la page