Les études ont été livrées par l’architecte en chef des monuments historiques (ACMH) Pierre-Yves Caillault en 2019, complétées en 2021 par Christelle Marty, scénographe. Les travaux sont engagés depuis l’automne 2021, en commençant par la partie gros œuvre (maçonnerie, électricité, menuiserie). Le chantier de création scénographique (création de vitrines, de mobilier muséographique, soclage) a commencé début juillet 2022.
Historique du trésor de la cathédrale
De l’ancien trésor de la cathédrale, on sait peu de choses par les sources. Aucun texte médiéval n’atteste en effet d’un trésor ni de son emplacement dans la cathédrale. Ce n'est qu'à l’époque moderne que l'on mentionne des actes du chapitre conservés dans la salle au-dessus de la sacristie. Dans cette pièce huit niches maçonnées et munies autrefois de portes, pouvaient être fermées afin de sécuriser les objets qu’elles contenaient.
Ces observations ont pu être effectuées lors des travaux d’aménagement du trésor. Débutées en 1993, les études commandées par l’État (Drac) à Patrice Calvel, ACMH, visaient à réutiliser cet espace alors à usage de chapelle mariale. Son décor et ses dispositions du XIXe, qu’on envisageait de conserver, furent au final déposées pour restituer les aménagements d’origine. Le projet proposé par Marie-Anne Sire, inspectrice des monuments historiques, visait à rassembler et montrer nombre d’objets alors conservés pour la plupart dans la sacristie, provenant tous de la cathédrale et appartenant à l’État. Cette première salle du trésor, appelée salle médiévale en raison de ses dispositions, fut inaugurée en 1997.
Dès l’origine, le projet visait à réutiliser également l’ancien appartement du sacristain comme deuxième salle du trésor. Cet espace contigu n’a été construit qu’en 1880 à cet effet, au-dessus de la chapelle de semaine. Débarrassée des aménagements anciens, cette salle fut inaugurée en 2010 pour accueillir principalement des objets provenant des paroisses du Tarn en un "trésor de regroupement".
Une évolution devenue nécessaire
La présentation du trésor posait, depuis quelques années, des problèmes portant à la fois sur la conservation et la sécurité des œuvres. La chape de chaux créée dans la salle médiévale dans les années 1990, se dégradait sous l’action répétée du passage des visiteurs, et générait un fort empoussièrement dans les vitrines, par ailleurs non étanches. L’électricité, devenue obsolète, posait des problèmes de maintenance, et les vitrines ne répondaient plus aux normes de sûreté désormais conseillées par le ministère de la Culture.
Début 2022, les vitrines ont été déposées et récupérées pour la plupart par un collectif de recyclage de matériel muséographique. Un dallage en terre cuite est en cours d’installation dans la salle médiévale, et les vitrines commandées répondront désormais aux normes de conservation et de sûreté en vigueur. Enfin, la mise en place d’un nouveau système de sécurité incendie pour la cathédrale a été étendu à la sacristie et la chapelle d’hiver.
Une nouvelle présentation des œuvres
La réfection générale du trésor a été l’occasion de repenser la présentation des œuvres. L’orfèvrerie (appartenant à la cathédrale ou provenant de dépôts de communes) sera désormais déployée dans les vitrines de la salle médiévale, dont les niches se prêtent bien à la présentation de petits objets. Une vitrine sera dédiée au scriptorium de la cathédrale, par le biais de fac-similés de quelques-uns des plus beaux manuscrits ayant appartenu au chapitre de la cathédrale.
La seconde salle sera consacrée à la sculpture, en mettant en évidence les points forts de la sculpture dans le Sud-Ouest, en particulier pour la fin du Moyen Âge, avec la statuaire provenant de la cathédrale et les dépôts de Saint-Salvi d’Albi et du musée Toulouse-Lautrec.
Trois vitrines murales présenteront, quant à elles, une rotation d’ornements liturgiques provenant du chapier de la cathédrale et, éventuellement, d’autres lieux de conservation dans le département pour des expositions temporaires.
Enfin, des aménagements muséographiques créés pour l’occasion donneront au visiteur l’occasion, à la fois, de se reposer pour contempler les œuvres et d’approfondir ses connaissances sur les œuvres par le biais de fiches de salles ou de contenus numériques.
Un dispositif compensatoire pour les personnes à mobilité réduite sera installé dans une chapelle de la cathédrale, près de l’entrée du trésor.
Budget
1 013 440,95 € TTC (financement 100 % État dont 730 000 dans le cadre du Plan de relance)
Calendrier
Novembre 2021 - décembre 2022
Maîtrise d’œuvre
Agence Pierre-Yves Caillault, ACMH
Christelle Marty, scénographe
Entreprises
- Maçonnerie : Entreprise Rodriguez-Bizeul (Fontanes, Lot)
- Électricité : Veelec (Quint-Fonsegrives, Haute-Garonne)
- Menuiserie : Entreprise Druilhet (Baraqueville, Aveyron)
- Conditionnement des œuvres : LP Art (Toulouse, Haute-Garonne), Marianne Giletti (Causse-et-Diège, Aveyron), CRPA (Gaillac, Tarn)
- Agencement muséographique : Matières à penser (Auterive, Haute-Garonne)
- Vitrines : Promuseum (Rosny-sur-Seine, Yvelines)
- Soclage : Maud Discors (Villecresnes, Val-de-Marne)
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