Promouvoir le français et la diversité linguistique en Europe et dans le monde
La question des langues se pose à l’échelle mondiale et il n’est pas de politique linguistique qui ne soit globale, croisant les approches nationales et internationales. Dans le cas du français, il faut ainsi combiner les interventions pour sa promotion avec une démarche en faveur du plurilinguisme.
L’action publique en France même, comme la contribution à la sphère francophone et à la Francophonie multilatérale doivent s’accompagner d’une participation volontariste aux politiques et programmes européens en faveur du plurilinguisme.
Une forte dimension géopolitique
Avec l’ensemble de nos partenaires étrangers, c’est un travail de diplomatie d’influence, culturelle et de coopération, qui est mené, historiquement indexé sur notre langue. Dans une mondialisation également linguistique, la place des langues est essentielle dans les rapports de force géopolitiques. Le linguiste Louis-Jean Calvet a naguère popularisé la description d’une « guerre des langues » : dans des contextes fortement concurrentiels, enjeux de pouvoir et de domination, parfois de survie, où des langues peuvent même disparaître.
De l’éducation au numérique : des enjeux très variés
La diversité des langues est constitutive de la diversité des expressions culturelles, telle que portée par l'Union européenne, et également l’UNESCO, avec le soutien constant de la France. Elle concerne de nombreux secteurs : citons celui de l’éducation, de la formation ou de l’apprentissage des langues ; mais également celui des industries culturelles et créatives, comme celui, sensible, des plateformes et des GAFAM, qui posent la question de l’accessibilité ou « découvrabilité » des contenus en langue française sur la toile.
Enfin, devant nous, celui de l’innovation numérique, de la recherche et de l’intelligence artificielle. Sans oublier l’influence croissante du droit et de la jurisprudence de l’Union européenne sur les politiques nationales, ainsi que les normes internationales, leur production et leurs impacts. Tout nous ramène aux fondamentaux de la souveraineté. Il faut rappeler combien la mutation numérique va permettre d’inventer et de faire fructifier une nouvelle approche plus opérationnelle du traitement des langues en faveur du plurilinguisme.
Protéger l’écosystème des langues
Ces enjeux de diversité linguistique peuvent ainsi être décrits comme une écologie : un écosystème de biodiversité, avec ses fragilités, ses urgences et un besoin de prise de conscience. Dans cette écologie des langues, il faut nous mobiliser pour garantir les équilibres menacés. La doctrine partagée par la France depuis de nombreuses années est celle d’une langue française et d’une francophonie, nécessairement inscrites dans la promotion du plurilinguisme, en Europe et dans le monde, face à un monolinguisme trop souvent systématique, sinon impensé. L’apprentissage et la pratique d’autres langues étrangères sont essentiels pour faire vivre la biodiversité linguistique mondiale. Sur cette base, il est tout aussi indispensable de permettre l’apprentissage et la pratique d’autres langues étrangères !
Des politiques linguistiques ambitieuses
Le plan du Président de la République « Une ambition pour la langue française et le plurilinguisme », lancé en mars 2018, a mis en œuvre l’ensemble de ces principes et de ces axes de travail de façon déterminante et inédite.
Aujourd’hui, francophones et Européens, partageant nos convictions avec tous ceux qui refusent l’uniformisation, nous devons continuer d’élaborer des politiques des langues volontaristes et optimistes pour permettre à la langue française comme aux autres langues de rester vivantes, constamment enrichies, attractives et utiles, capables de dire le monde et ses imaginaires dans leur complexité.
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