La Brigade Patrimoine : un outil de gestion des remparts
La Brigade Patrimoine est un outil important de gestion des remparts protégés au titre des Monuments historiques.
L'équipe est constituée à ce jour de deux agents, avec le projet de passer en à un effectif de trois en 2022. Ce service fait partie du Centre technique municipal, lui-même étant une composante du pôle Technique de la Ville. En 2018, il s’est équipé d’une débiteuse à pierre qui lui permet de valoriser son stock de pierres de récupération.
L'Etat/DRAC Grand Est participe au financement de la Brigade patrimoine à hauteur de 50%, la ville de Langres étant l’une des rares villes du Grand Est a bénéficier d’une convention pour la partie « entretien » de ses remparts. Une spécificité due au riche patrimoine de la cité, dont cette commune de 7 786 habitants peut difficilement assumer seule l’entretien.
En 2022, l'aide de la DRAC Grand Est contribuera au financement du personnel et de matériel d’entretien.
Trois niveaux d'intervention
La Brigade Patrimoine intervient à trois niveaux :
- la réalisation de travaux de « stabilisation » des désordres constatés (pose de chandelles, réalisation de petits étaiements, attaches et protections grillagées) ;
- la dépose de pierres gelées par abattage et refouillement et la repose de pierres neuves par incrustation (méthode « en tiroir ») ;
- la réalisation de nouveaux joints suite à la purge de joints anciens et le repositionnement des pierres existantes. Ce type d’intervention préventive permet de réaliser des économies à long terme, en réduisant la part de futures interventions curatives plus lourdes.
Le Plan Remparts
Conformément à la législation, la Brigade du patrimoine n’assure pas directement de missions de restauration.
Certaines portions du rempart présentant aujourd’hui un état dégradé, la situation impose aujourd'hui une restauration d’ensemble.
En 2018, une convention-cadre a été signé par la ville de Langres avec l’Etat et les collectivités partenaires, Conseil Régional, Conseil Départemental et GIP Haute-Marne. L’ambitieux projet de restauration de ce Plan Remparts est prévu sur 8 ans (travaux prévus jusqu’en 2028).
Les travaux ont été estimés à 6 millions d’euros HT et doivent se réaliser en 6 tranches. L’Etat participe à hauteur de 1,5 million d’euros sur la totalité de l’opération, hors coût de la maitrise d’œuvre chiffré à 889 940 €.
En 2021, la DRAC Grand Est a financé à hauteur de 25% la maitrise d’œuvre de la première tranche (remparts Nord).
En 2022, la participation porte sur le financement de la première phase de travaux (remparts nord) et les honoraires de la maitrise d’œuvre de la seconde tranche.
Un patrimoine daté de la période antique, jusqu'à la période moderne
Les remparts de Langres comportent des courtines, des tours et des portes datables de la période antique à la période moderne, en passant par le Moyen Âge.
Au milieu du XIXe siècle, au moment de la modernisation de la place forte de Langres, le Génie militaire a « doublé » la majorité des sections de murs avec un nouveau parement. A l’ouest particulièrement, ces parements très exposés à la pluie, au vent et au gel présentent des désordres bien identifiables : délitements de surface liés aux gels successifs, perte de matière au niveau des joints, chute de blocs sur plusieurs rangs et/ou sur plusieurs assises, créant des brèches plus ou moins étendues.
L'intervention de la Brigade du patrimoine
Depuis 2017, la Brigade intervient sur le rempart ouest, entre la tour Navarre et la porte des Terreaux.
Du point de vue constructif, cette section des remparts présente deux caractéristiques particulières, qui amène la Brigade à y concentrer ses efforts pour quelques années :
- les parements du XIXe siècle sont plus épais qu’ailleurs afin de mieux intégrer des affleurements rocheux défavorables à la défense comme à la pérennité du mur ;
- le chemin de ronde est plus large et offre une grande surface d’infiltration des eaux de pluie et donc des désordres plus importants en contrebas.
La première tranche a commencé en 2017 au niveau de la tour Surchoue. L’intervention de la Brigade s’est depuis progressivement déplacée vers la porte des Terrreaux, avec un retard en 2020 du fait de la pandémie et des confinements induits.
Le travail quotidien consiste à relever « pierre à pierre » les portions de murs concernées, à repérer et marquer les pierres à changer, à tailler les blocs de remplacement en fonction du calepinage fait sur place, à dé-jointoyer puis à poser les nouveaux blocs, à re-jointoyer en traitant si nécessaire les couvertines sommitales.
Jusqu’en 2021, le service est intervenu sur environ 170 m² chaque année avec deux agents. Les tranches suivantes se poursuivront à partir de 2022 jusqu’à la porte des Terreaux. L’accroissement potentiel des effectifs, de deux à trois agents, permettra d’accroître le rythme de travail et la progression le long des courtines. Ce nouvel effectif a aussi pour objectif pragmatique d’éviter les interruptions de chantier durant les congés ou les arrêts maladie.
Un financement État - DRAC Grand Est / Ville de Langres
La Brigade est financée à parité entre l’État et la Ville de Langres. Actuellement, ce service dispose d’un budget annuel (salaires et matériaux) de 80 000 €. La situation sanitaire des remparts nécessitant des moyens humains supplémentaires, pour une meilleure prise en compte du travail préventif, il est envisagé une augmentation de 33% du budget, à hauteur de 120 000 €.
Le Plan Remparts : le volet curatif du travail mené à l'année
Les propositions relatives à l'avenir de la Brigade Patrimoine sont dorénavant intimement liées aux dispositions du Plan Remparts, qui représente le volet curatif du travail sur les remparts de Langres.
Parallèlement au Plan remparts et en même temps que la Ville de Langres, le Grand Langres et leurs partenaires mettent en place une politique globale ambitieuse pour les monuments (nouveau label PAH, création d’un service Patrimoine et Inventaire, nouvelles protections au titre des Monuments Historiques, réflexion sur la révision du PSMV…), le principe initial de la Brigade Patrimoine demeure plus que jamais pertinent : dépenser un peu maintenant avec des actions préventives, pour ne pas dépenser beaucoup, plus tard, avec des actions curatives.
Outre l’objectif premier de préservation des remparts de Langres, cette Brigade traduit aussi un intérêt commun, pour la Ville comme pour ses partenaires publics dont l’État, consistant à éviter autant que possible des dépenses de restauration beaucoup plus conséquentes sur le moyen et le long terme.
Ville de Langres
Février 2022
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