On ne le sait pas assez. La lecture est, selon le ministère de la Culture, une cause d’utilité culturelle majeure. Aujourd’hui encore, trop de Françaises et de Français demeurent éloignés de ce qui est à la fois une source d’émancipation et une source de plaisir. On connaît les causes principales de cet éloignement : prédominance des écrans de toutes sortes (une situation largement documentée par différentes enquêtes ici et là), mais aussi difficultés d’accès aux médiathèques et librairies, sentiment d’illégitimité…
Face à ces freins, le Président de la République avait fait de la lecture, en 2022, une Grande cause nationale, mobilisant, une année durant, toutes les forces culturelles du pays autour de cette ambition. Depuis, l’élan des pouvoirs publics – en premier lieu, le ministère de la Culture et son opérateur, le Centre national du livre – n’est pas retombé, loin s’en faut. En témoigne l’intensification des dispositifs en faveur du renforcement de la lecture. En témoignent également plusieurs initiatives visant à redonner l’envie – et le plaisir ! – de lire.
Un Quart d’heure de lecture ou la lecture pour tous
C’est une manifestation qui n’a l’air de rien et ne se paye pas de mots. Pourtant, c’est peu de dire que « le Quart d’heure de lecture », un événement participatif imaginé par le Centre national du livre dont la quatrième édition va se tenir mardi 11 mars, étonne autant qu’il détonne. Reposant sur une idée toute simple – remettre la lecture au cœur de notre quotidien –, ce « Quart d’heure » vise à encourager toutes les organisations, publiques et privées, à mettre en place des projets réguliers autour du livre et de la lecture.
Et ça marche. On ne compte plus, aujourd’hui, le nombre d’entreprises, d’administrations, d’associations, de centres sociaux, d’EHPAD, etc. qui, encouragés par un formidable bouche à oreille et portés par un véritable enthousiasme, ont fait de ce « Quart d’heure » un succès éclatant. Sans compter l’Éducation nationale qui a généralisé en 2019 un « quart d’heure lecture » dans toutes les écoles. Alors que la santé mentale sera Grande cause nationale 2025, la pratique de la lecture peut être identifiée comme un des moyens de prendre soin de sa santé mentale, tout au long de sa vie.
Le Printemps des poètes fait descendre la poésie dans la rue
Avec 18 000 manifestations recensées, la 26e édition du Printemps des poètes, qui va se tenir du 14 au 31 mars, se place résolument sous le signe de la « renaissance ». « Pour célébrer la création poétique, sa vitalité grandissante, sa force réverbérante, sa diversité, nous allons réinvestir villes et villages sur tous les territoires nationaux pour mettre en face d’un poème plusieurs millions de nos concitoyens », a assuré le 10 mars Emmanuel Hoog, président de l’association du Printemps des poètes, à l’occasion du lancement de la manifestation au ministère de la Culture.
Un face-à-face avec la poésie rendu possible par une manifestation unique au monde, qui, tout en proposant une dynamique commune et des rendez-vous fédérateurs, « rompt avec la centralisation, encourage tout le monde, professionnels du livre ou amateurs de poésie, à organiser des événements ». « Vous avez placé cette édition sous le thème du volcan. Je trouve que c'est très volcanique, de pouvoir amener la poésie au plus grand nombre », a conclu Rachida Dati, la ministre de la Culture.
Semaine de la langue française et de la francophonie, l’oralité à l’honneur
« Prenez la parole ! » Avec cette injonction à l’oralité, la 30e édition de la Semaine de la langue française et de la francophonie, qui se tient du 15 au 23 mars, prend résolument le pari de l’expression et de la création orales. Elle nous apprendra ainsi, entre mille autres choses, à déployer sa voix (la parole se fait vivante, ludique et participative), à se faire entendre (la parole permet de prendre part à la vie sociale) et à prendre en compte l’autre (la langue comme un lien qui nous relie).
Un des moments forts de la Semaine sera notamment le concours « Dis-moi dix mots ». Organisé dans les écoles, collèges et lycées, il propose aux élèves de jouer avec dix mots. En 2025, ce sont les mots de la planète qui sont mis à l’honneur : biome, butiner, canopée, conséconscient, débrousser, empreinte, glaner, palmeraie, solaire, vivant. Plus qu'une série d'événements culturels, cette semaine invite surtout à découvrir de nouvelles formes d’expression orale et écrite, à partager des expériences et à célébrer les artistes et créateurs francophones qui, par leurs œuvres, participent à la diffusion de la langue française.
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