C’est l’un des auteurs de littérature jeunesse les plus en vue. De Tobie Lolness (Gallimard-Jeunesse) à la trilogie Alma (Gallimard-Jeunesse), vaste fresque sur l’esclavage, sans oublier une œuvre romanesque et théâtrale de premier plan, Timothée de Fombelle, né en 1973, a déjà un solide parcours de littérature jeunesse derrière lui.
Une expérience dont il entend faire profiter les États Généraux de la lecture pour la jeunesse (EGLJ), une initiative lancée le 3 juillet 2025 par le ministère de la Culture. Son objectif ? Comprendre le rapport des jeunes à la lecture, notamment les freins et obstacles. En tant que membre du comité de pilotage des États Généraux, il a accepté de répondre à nos questions.
La littérature pour la jeunesse revêt une importance particulière dans votre pratique professionnelle. Pouvez-vous nous en parler ?
La plupart des livres que j’écris sont adressés aux jeunes lecteurs, mais je constate chaque jour que la littérature jeunesse a la particularité de rassembler tous les âges. C’est cette place centrale du livre jeunesse dans le partage de la lecture qui a été ma grande découverte quand j’ai publié mes premiers romans. C’est aussi pour cela que j’ai choisi de continuer dans cette voie, et que je ne suis pas près d’abandonner ! Même si mon prochain livre paraîtra en janvier chez Gallimard, du côté des adultes…
Les États Généraux de la lecture pour la jeunesse (EGLJ) ont été conçus par le ministère de la Culture pour remettre la lecture au cœur des pratiques culturelles des jeunes. En tant que membre du comité de pilotage des EGLJ, quels enseignements tirez-vous de cette expérience ?
Il y a pour moi deux dimensions qui me passionnent dans la participation à ces états généraux. D’abord l’occasion de m’interroger sur ma part de responsabilité, comme auteur, au sujet de la lecture des jeunes. Comment porter plus haut et plus largement la voix des livres ? Est-ce que cette préoccupation doit influencer mon écriture ? Le second aspect, très précieux, c’est de reconstituer devant nous toute la chaîne du livre, pour voir comment agir au niveau de chaque maillon de cette chaîne. Plus nous avançons, plus nous nous rendons compte aussi que c’est la cohésion et l’interaction entre ces différents maillons, qui seront la solution.
Les États Généraux accordent une place particulière à la parole des jeunes sur la lecture. Y a-t-il des échanges qui vous ont frappé ?
Je suis toujours impressionné par ces paroles des jeunes. Pour préparer un débat auquel je participe avec eux à Brive samedi 8 novembre – à l'occasion d'une table ronde intitulée «La lecture au défi des écrans» (dans le cadre de la Foire du livre) – j’ai vu par exemple des lycéens monter entièrement une grande enquête sur la lecture auprès de leurs camarades. Un travail impressionnant, éclairant, qui prend une dimension supplémentaire quand il est mené par des jeunes, qu’ils soient lecteurs ou non. Il y a une attente très grande. Évidemment, aucune recette ne règlera tout d’un coup, mais quand enfin on sort du constat et qu’on cherche ensemble les solutions, on a confiance dans l’avenir. Je rencontre toute l’année des jeunes lecteurs, je peux témoigner que ce sont les meilleurs lecteurs du monde, les plus intenses, les plus attachants. Ils sont transformés par les livres. Il n’y a qu'à rendre cela contagieux.
A paraître : La vie entière, éditions Gallimard (janvier 2026)
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