Que les Micro-Folies, ces plateformes culturelles au service des territoires qui ont été initiées par le ministère de la Culture et par La Villette, aient droit à pareil coup de projecteur est également une évidence tant celles-ci depuis leur lancement en 2017 ne cessent de s’implanter aux quatre coins de l’Hexagone. « Le cœur de la Micro-Folies, c’est son musée numérique », explique Noémie Guez, responsable opérationnelle des Micro-Folies, en charge du déploiement pour la région Centre - Val de Loire.
Douze institutions partenaires – parmi lesquelles le Centre Pompidou, le Château de Versailles ou encore la Philharmonie de Paris – ont dès l’origine numérisé leurs collections. Elles sont aujourd’hui 120. « Plus de 3000 chefs d’œuvre sont accessibles, la dernière collection en date est celle de l’Union européenne », se réjouit Noémie Guez. Un musée numérique complété en fonction des envies et des possibilités de chacun par un module de réalité virtuelle, un Fab Lab… « Les Micro-Folies sont à géométrie variable », poursuit Noémie Guez, en soulignant leur modularité. Autre atout : elles peuvent s’installer partout, et si les bibliothèques et les médiathèques restent leurs principaux hôtes, on trouve aussi des lieux insolites tel « ce bateau dans les îles du Ponant ».
« Un musée au pied des immeubles »
« Les Micro-Folies s’inscrivent dans l’objectif de démocratisation culturelle, elles vont chercher des publics éloignés de la culture grâce à leur caractère innovant, précise Benoît Lecerf, conseiller cinéma, de l’image et des usages numériques à la Drac Centre-Val de Loire, deux conditions président à leur succès : le lieu doit être complémentaire de lieux existants et la médiation doit faire l’objet de la plus grande attention ». Les Drac, à travers leur rôle « d’expertise, de conseil, d’accompagnement de la programmation culturelle, notamment pour l’enrichissement des collections », participent à la structuration du réseau. En Centre-Val de Loire, un appel à projet spécifique a récemment permis d’accompagner douze nouvelles Micro-Folies.
Illustration de ce succès avec une Micro-Folie « exemplaire », celle de Dreux. Dans cette ville de 30 000 habitants dont 40% de la population à moins de 30 ans, la Micro-Folie est « installée dans un des quatre quartiers prioritaires, explique Fouzia Kamal, adjointe au maire chargée de la culture, du patrimoine et du tourisme, elle est porteuse d’une véritable offre de culture de proximité ». Celle-ci doit beaucoup aux compétences mobilisées : « Cinq personnes sont entièrement dédiées à la Micro-Folie » ajoute Fouzia Kamal. L’élue n’en fait pas mystère. « Si les municipalités veulent que leurs Micro-Folies soient une réussite, il faut mettre les moyens », assure-t-elle. A Dreux, le budget de la Micro-Folie pour une année pleine est de 240 000 euros. « Nous avons un musée infini au pied des immeubles. Quelle satisfaction aussi de voir arriver des jeunes qui développent un projet personnel au sein de la Micro-Folie, ou ces mères de famille qui, dans une perspective de retour à l’emploi, s’initient à ces technologies nouvelles », s’enthousiasme Fouzia Kamal. La Micro-Folie accueille 4000 visiteurs chaque année. A l’horizon 2023, l’objectif de 500 Micro-Folies sur l’ensemble du territoire sera atteint promet Noémie Guez.
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