Adopter la sobriété numérique dans la gestion des structures culturelles
La part du numérique dans l'empreinte carbone nationale est significative. Les structures culturelles, dans la mesure où elles sont amenées à utiliser les outils numériques, pèsent dans ce bilan. Pour réduire cette part dès maintenant et éviter son augmentation à l'avenir, les institutions culturelles doivent mettre en œuvre la sobriété numérique au quotidien.
Mettre en œuvre la sobriété numérique dans la Culture comme dans les autres activités
Quelle est l'empreinte environnementale du numérique ?
En 2020, le numérique représente 2,5 % des émissions de gaz à effet de serre en France. Selon les chiffres de l’Ademe de janvier 2023, ce chiffre pourrait être multiplié par 3 en 2050. Quant à la part de la consommation électrique française liée au numérique (10% en 2020), elle pourrait, toujours selon l'Ademe, augmenter de 80% en 2050.
En France, du fait d’une électricité largement décarbonée, c'est la fabrication des matériels électronique qui génère presque 80% de l'empreinte carbone d’un matériel électronique sur sa durée de vie. Son utilisation représente les 20% restants.
Au-delà de l'empreinte carbone, la fabrication des matériels électroniques a d’autres impacts écologiques. L’extraction et la transformation des minerais nécessaires à l’élaboration des appareils sont très consommatrices en eau, en combustibles fossiles et en produits chimiques.
En pratique : réduire l'empreinte environnementale du numérique à court et long terme
Pour réduire l'impact écologique des matériels numériques, le principal levier est d'allonger leur durée de vie. Il est ainsi possible d’acheter des produits de qualité supérieure et bien appropriés aux usages pour durer plus longtemps. Il faut protéger les matériels (coques, housses, ...) pour éviter la casse anticipée.
Lorsque le matériel devient défectueux, il est d’abord conseillé de le réparer.
Si du matériel fonctionne encore, mais doit malgré tout être remplacé, le mieux est de lui offrir une seconde vie en le confiant à un organisme de collecte. Il sera reconditionné, puis mis dans le circuit de l’occasion ou donné.
En dernier recours, si l’objet ne peut ni être réparé ni bénéficier d’une seconde vie, on pourra le recycler. En raison notamment de la miniaturisation des composants, le recyclage est aujourd’hui peu efficace. Ainsi, même envoyé en recyclage, un produit qui atteint sa fin de vie génère surtout du déchet, d’où la nécessité d’agir prioritairement sur la réparation et le réemploi.
Par ailleurs, dès que possible, l’achat de matériel reconditionné au lieu du neuf est un bon choix économique et écologique.
Enfin, les matériels et services numériques restent de gros consommateurs d’électricité. Une réflexion menée en interne avec les informaticiens de votre structure sur le niveau de climatisation de votre salle des serveurs si vous en avez une, sur les matériels pouvant être éteints ou non la nuit, … peut être un premier pas vers des usages internes du numérique plus sobres et plus économiques.
Les enjeux propres à la conservation culturelle numérique
La conservation numérique est au cœur des activités de certains organismes culturels, souvent de service public. C’est le cas en particulier des archives, des musées ou des bibliothèques. Dès lors, des enjeux de sobriété numérique se posent quant aux choix des matériels et des méthodes de conservation. Il faut en effet conjuguer sobriété numérique et conservation patrimoniale de longue durée.
Il existe des outils utilisables par tous pour trier et éliminer des masses d’informations inutiles ou inutilisables. Archifiltre-docs permet d’accéder à une vue en arborescence de vos dossiers et archives numériques, ce qui en facilite le tri. Archifiltre-mails reprend ce même principe pour aider à la gestion et la suppression des courriels.
Et à l'échelle de l’État ?
Côté services publics de l’État, la mission MinumEco de la Direction Interministérielle du Numérique a été créée pour guider les ministères et leurs opérateurs vers une utilisation plus sobre du numérique. Elle propose des ressources accessibles à tous.
A retenir
Deux axes de travail pour diminuer l'empreinte environnementale du numérique :
• Le plus important : Réduction de l'impact des biens et outils numériques (tout au long de leur cycle de vie)
• Mais aussi : Réduction de l'impact de l'utilisation du numérique
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter les publications de la DINUM (Direction Interministérielle du Numérique).
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