Fondé en 2017, Les Filles de la Photo est le premier réseau professionnel féminin qui agit pour la photographie, comptant près de 280 adhérentes et 30 métiers différents. Elles contribuent à décloisonner leurs métiers pour mieux les représenter, valoriser les femmes photographes auprès du public, des institutions et des médias, et améliorer les conditions d’exercice dans le secteur.
Le Mentorat : un parcours de reconnaissance pour les femmes photographes
Souhaitant perfectionner l’intégration des femmes dans le domaine de la photographie, Les Filles de la Photo organise, en 2019 et 2021, deux éditions de l’Observatoire de la Mixité Femme-Homme, avec l’appui du ministère de la Culture et du programme Women in Motion de Kering. Ces deux études concluent à une profonde disparité dans la reconnaissance entre hommes et femmes. En 2020, Les Filles de la Photo lance le programme de Mentorat comme réponse à ce constat.
Se déployant sur 15 mois, ce programme bénéficie à cinq femmes photographes accompagnées par un binôme de marraines, expertes dans les champs artistique et de la commande. Pensé comme un accélérateur de carrière, les lauréates bénéficient du réseau, des ressources et des méthodologies de l’association et d’une dotation de 1500 euros. Une exposition de restitution, Les Expérimentales, est organisée à l’issue du programme.
Un laboratoire d’idées renouvelé pour une troisième édition
Parmi les 298 dossiers reçus, cinq lauréates ont été désignées par un jury composé de membres des Filles de la Photo.
Soum Eveline Bonkoungou dont le projet Mes Frères et sœurs aborde la notion de fraternité et de cohésion au sein de communautés burkinabaises résidant en France. La photographe construit un autre récit autour de la diaspora en explorant les expériences partagées, les cultures communes et la solidarité qui transcende les frontières.
Marraines : Marie Dathanat, acheteuse d'art et agent d'artistes, et Anne Degroux, directrice adjointe du festival Les femmes s’exposent.
Claire Delfino dont le projet Archipel du soin prolonge une réflexion sur la pédopsychiatrie, déjà initiée en 2022 pour la grande commande photojournalisme de la Bibliothèque nationale de France. Cette fois, elle s’intéressera à l’accompagnement psychique hors des murs de la clinique, en questionnant sa place dans la cité. Elle suivra des patients dans cinq villes des Hauts-de-Seine.
Marraines : Magdalena Herrera, directrice artistique et Christine Leblond, client partner de Bonjour Paris.
Safia Delta dont le projet La Réplique porte sur l’immigration et les tensions qui en découlent, fruit d’une intégration complexe.
Marraines : Selma Bella Zarhloul, galeriste, et Feriel Simon, acheteuse d'art pour le groupe TBWA.
Hélène Jayet dont le projet Colored only – Chin up ! propose de créer des images thérapeutiques autour de la coiffure noire et d’en questionner le rapport à l’histoire coloniale, la mémoire et l’identité noire.
Marraines : Emmanuelle Halkin, commissaire d’exposition et éditrice indépendante, et Pascale Obolo, commissaire d’exposition indépendante, directrice de l'African Art Book Fair, rédactrice en chef de la revue AFRIKADAA.
Lydia Saïdi dont le projet Les autres filles du raï porte sur ces chanteuses, qui subissent bien plus que leurs homologues masculins la réputation sulfureuse associée à ce genre musical, et qui, pour dissimuler leur identité, apposent sur leurs pochettes de disque des portraits de mannequins occidentales glanés dans des magazines. .
Marraines : Elisabeth Hering, responsable de clientèle chez Picto, et Ioana Mello, curatrice indépendante.
Un dispositif complémentaire : les lauréates
Pour cette 3e édition, le dispositif du Mentorat s’élargit à un autre accompagnement pour six finalistes du programme.
Peggy Herbeau (Scieurs de long), Chia Huang (Le Rivage), Nathyfa Michel (Faire Péyi), Marie Moroni (Calcinaïa), Laure Sée (Orphelins) et Fernanda Tafner (Elide, raconte-moi tes rêves) bénéficieront ainsi d’une lecture de leurs portfolios par des membres des Filles de la Photo, de séances de conseils pratiques et stratégiques lors d’événements organisés par l’association, d’une séance de formation juridique organisée avec le partenaire l’ADAGP et, enfin, d’une visibilité sur le compte Instagram des Filles de la Photo.
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