Favoriser la maîtrise de la langue
Langue maternelle pour les uns, langue du pays d’accueil pour d’autres, la langue française permet la communication entre tous. Si notre cadre constitutionnel et légal en vertu duquel « La langue de la République est le français » illustre le rôle clé de notre langue dans le sentiment d’appartenance à la République, les fortes inégalités dans la pratique et la maîtrise du français constituent un obstacle de taille à l’adhésion à ce modèle. Il est donc nécessaire d’en faciliter l’accès à toutes les personnes chez qui les mécanismes de relégation comme de non participation à la vie sociale produisent un handicap linguistique, qui est souvent culturel.
La langue étant transversale à l’activité humaine, la capacité à s’exprimer à l’oral et à l’écrit dans les différentes situations de la vie sociale constitue ce que l’on entend communément par maîtrise de la langue. L’expression individuelle, et en conséquence la réussite scolaire, l’insertion sociale, le devenir professionnel, l’accès aux œuvres de l’esprit, mais aussi l’exercice de la citoyenneté, sont liés à la maîtrise de la langue.
Cet enjeu d’éducation et de formation pour les jeunes et les adultes se reflète dans les politiques publiques. L’école a ainsi pour mission première de transmettre la langue française, qui fait l’objet d’un enseignement spécifique tout en étant une compétence transversale à tous les apprentissages. La mise à niveau des élèves nouvellement arrivés en France, de même que
l’enseignement de la langue des signes française aux jeunes sourds et malentendants sont pris en compte dans ce cadre.
Prévenir et lutter contre l'illettrisme
En dehors de l’école, l’action publique vise à encourager l’apprentissage du français autant qu’à corriger des situations d’insécurité linguistique. La promotion de la lecture et la prévention ou la lutte contre l‘illettrisme sont des objectifs particuliers de nombreux dispositifs de droit commun pour les jeunes. Chaque année, la Journée défense et citoyenneté
permet de mesurer les compétences d’écrit des jeunes d’une même classe d’âge, garçons et filles, âgés de dix-sept ans.
Concernant les adultes, la lutte contre l’illettrisme fait l’objet d’une politique publique spécifique conduite en lien avec la société civile. Le ministère de la Culture est représenté par la DGLFLF au sein du GIP Agence nationale de lutte contre l'illettrisme. En outre, la place du français dans la formation professionnelle en direction des salariés et des demandeurs
d’emploi a été réaffirmée par la loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et au dialogue social. Ainsi, le français est la première compétence du « socle de connaissances et de compétences professionnelles » éligibles à des actions de formation.
Apprendre le français langue étrangère
Enfin, l’apprentissage du français comme langue étrangère concerne une grande variété de publics : touristes, étudiants étrangers, migrants. Il constitue une priorité des pouvoirs publics pour les étrangers non ressortissants de l’Union européenne aux différentes étapes du parcours d’intégration républicaine.
Préserver l’usage du français comme compétence professionnelle
Depuis la loi du 4 mai 2004 relative à la formation professionnelle tout au long de la vie et au dialogue social, le code du travail reconnaît la langue française comme compétence professionnelle. Les actions d’apprentissage et de lutte contre l’illettrisme sont désormais éligibles au titre de la formation professionnelle.
L'appel à projets "Action culturelle et langue française"
Langue maternelle pour les uns, langue du pays d’accueil pour d’autres, la langue française permet la communication entre tous. Dans un objectif de démocratisation culturelle et de lutte contre l’insécurité linguistique et culturelle, le ministère de la Culture propose un appel à projets « Action culturelle et langue française » pour contribuer à la réduction des inégalités d’accès à la langue française et à la culture. Pour cela, des formes particulières de médiation adaptées aux personnes ayant une maîtrise insuffisante du français doivent être mises en place avec le concours des opérateurs de la culture, comme de l’insertion, du champ socio-culturel et socio-éducatif, de la formation et de la justice.
Les appels à projets nationaux « Action culturelle et langue française » lancés en 2015, 2017, 2019 et 2021 ont permis de soutenir près de cinq cent cinquante projets culturels sur tout le territoire au bénéfice de personnes ayant des besoins d’apprentissage ou de pratique du français. Dotés chacun par le ministère de la Culture d’un million d’euros, complété par l’apport des services déconcentrés de l’Etat, des collectivités territoriales et des partenaires privés, ils ont mobilisé un budget global de près de 9 millions d’euros tous projets confondus.