Le jardin du Palais Royal accueille à partir du 5 mars une exposition en plein air et accès libre présentant une quarantaine des œuvres sélectionnées par l’historien d’art Michel Poivert pour réaliser son ouvrage "50 ans de photographie française", publié aux éditions Textuel avec le soutien du ministère de la Culture.

Le parcours dans les jardins proposé par Michel Poivert, auteur de l’ouvrage, et les graphistes d’Agnès Dahan Studio, transpose sur 25 bâches une sélection d’images avec pour parti pris de "privilégier les figures humaines dans cet environnement minéral qui transformeront l’espace en une agora". Il est ici question d’offrir une projection de la France avec la diversité de ses habitants depuis la fin des Trente Glorieuses.

À partir des années 1970, la photographie française, prenant la suite de la photographie humaniste – et ses figures de proues Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau et Willy Ronis -, prend valeur d’art et repose sur la subjectivité des auteurs. L’intérêt documentaire reste cependant de mise avec des photographes engagés dont l’expérience poétique s’associe aux métamorphoses sociales.

Suzanne Lafont, "Sans titre", 1989 © Suzanne Lafont

La synthèse réalisée par Michel Poivert en 400 pages révèle la nature et l’ampleur de la photographie française depuis la fin des années 1960 et vient combler un manque au travers de 250 images. Avec des approches thématiques diverses, la réalité d’une photographie "en France" apparaît comme un fait artistique et social majeur. Né en 1965 à Toulon, Michel Poivert est historien de la photographie et professeur d’histoire de l’art à l’Université Paris I Panthéon Sorbonne où il a fondé la chaire d’Histoire de la photographie.

Yohanne Lamoulère, "Cité des Créneaux, Marseille quartiers nord", 2009, série "Faux bourgs", 2009-2017 © Yohanne Lamoulère / Tendance Floue

Trois générations de photographes participent à cette présentation, représentative de la pluralité des esthétiques, des genres photographiques, de l’utilisation conjointe de la couleur et du noir et blanc. La sélection, allant du photoreportage à l’expérimentation plastique en passant par le documentaire, met en avant les agences et collectifs qui ont structuré la photographie de ces cinquante dernières années, dont certains sont toujours actifs, tels Magnum Photos, Agence Vu’, Signatures et le collectif Tendance Floue.

De nombreux territoires français sont explorés : Reims (Marie-Paule Nègre), Albi (Raymond Depardon), Calais (Bruno Serralongue et Anita Pouchard Serra), Bobigny (Denis Darzacq), Marseille (Bernard Plossu et Yohanne Lamoulère). Ailleurs aussi, reflétant l’inscription des photographes français dans le monde : Mexique (Bernard Plossu), Cuba (Stéphane Couturier), Egypte (Denis Dailleux), Tunisie (Samuel Gratacap), Cameroun (Denis Dailleux), Chine (Samuel Bollendorff), Russie (Françoise Huguier) ou encore Etats-Unis (Lise Sarfati).

Bruno Serralongue, "L'église éthiopienne dans le "bidonville d'Etat" pour migrants, Calais", 24 janvier 2016, série "Calais" (2006 - en cours) © Bruno Serralongue / Air de paris, Romainville

Exposition du 5 mars au 3 mai 2020. Domaine national du Palais Royal – 75001 Paris. Ouverture de 8h à 20h30 en accès libre.

 

Outre la subvention apportée à la parution de l’ouvrage de l’historien Michel Poivert – primé en novembre 2019 comme livre historique de l’année par HIP (Histoires photographiques) - et la réalisation de l’exposition qui en est issue, le ministère de la Culture annonce la parution d’une autre publication : "+Photographie – Les acquisitions des collections publiques".

Il se dote ainsi pour la première fois d’un ouvrage unique qui rassemble les photographies et les fonds photographiques entrés dans les collections publiques françaises avec 350 photographies en noir et blanc et en couleurs acquises par les institutions culturelles et patrimoniales. Sortie en librairie en mars 2020 aux éditions Le bec en l’air.