Droit au français
Tous les citoyens ont le droit démocratique, garanti par la loi, de recevoir une information et de s’exprimer dans leur langue. La DGLFLF assure le suivi et la coordination interministérielle de l’application des textes législatifs concernant la langue française, en particulier la loi du 4 août 1994 dite loi Toubon, du nom du ministre qui la fit adopter. Ces dispositions contribuent notamment à garantir la santé et la sécurité des consommateurs et des salariés en imposant l’emploi du français dans un grand nombre de circonstances de la vie courante. Un rapport est remis chaque année au Parlement sur l’application de cette loi.
La France est depuis toujours un espace plurilingue où la langue de la cour a longtemps côtoyé de nombreux parlers régionaux. En 1539, François 1er signe dans son château de Villers-Cotterêts un édit qui impose le français à la place du latin pour les actes de justice et d’état civil. L’unification par le français, entamée depuis le XVIème siècle, s’accélère avec la Révolution française. Par la suite, « la République une et indivisible » a vu dans la pluralité des langues un obstacle à l’unité des Français. La guerre de 1914-1918, en rassemblant dans les tranchées des soldats venus de toutes les régions de France, a contribué à l’essor du français dans toutes les couches de la société. Depuis les années 60, la langue française s’est installée dans tous les milieux, grâce à l’accès généralisé à la télévision qui a opéré une unification des pratiques langagières. Cette démocratisation a contribué à la réduction de la fracture qui existait jusqu’alors, chez la plupart des Français, entre la langue écrite et la langue parlée.
La France a une longue tradition d’intervention sur la langue. Depuis cinquante ans, le recul de l’État-Nation, le développement de la construction européenne, la mondialisation des échanges ont entraîné une baisse relative de l’importance du français, notamment en Europe.
Cette évolution a conduit le législateur à introduire une innovation importante dans notre droit en 1992 avec l’article 2 de la Constitution qui prévoit que «la langue de la République est le français ».
La spécificité de la politique linguistique de la France tient à son caractère global: le « droit au français » concerne aussi bien le secteur de la consommation que celui du travail, des services publics ou encore l’enseignement, la publicité etc. Ce droit s’appuie sur la loi du 4 août 1994, qui constitue un texte de référence pour l’usage de notre langue.