L'EAC pour s'ouvrir au monde
L’EAC au-delà de l’EAC : promouvoir les pratiques culturelles des jeunes adultes, relever les enjeux de l’usage des médias, mettre en perspective la société technoscientifique.
L’objectif le plus large et le plus ambitieux de l’EAC est d’accompagner la jeunesse dans toutes ses découvertes, de lui permettre d’acquérir les moyens d’exercer sa citoyenneté et généralement de s’ouvrir sur le monde actuel en aiguisant sa conscience et en fondant ses engagements sur l’humanisme des Lumières.
À cette fin, le ministère de la Culture a mis en place certains dispositifs tels que le « pass culture », destiné à faciliter les pratiques culturelles des jeunes majeurs et un soutien particulier à l’éducation aux médias et à l’information (EMI) ; enfin il promeut le développement de la culture scientifique, technique et industrielle (CSTI).
Renforcer les pratiques culturelles des jeunes français : le pass culture
Son objectif est d’accroître et de diversifier les pratiques culturelles des jeunes majeurs, en mettant à leur disposition une application gratuite. Celle-ci leur permet, grâce à la géolocalisation, de repérer, choisir et réserver une grande diversité de biens et de propositions culturels accessibles à proximité, du concert au théâtre en passant par le livre, la pratique artistique et les jeux vidéo.
Le pass culture est une politique publique en cours d’expérimentation sur 14 départements. Pour répondre au mieux aux problématiques spécifiques à chaque territoire, il est mis en œuvre par phases, qui doivent prouver la pertinence de l’outil et permettre de l’adapter à l’ensemble des réalités. Le dispositif s’adresse ainsi aujourd’hui à près de 150 000 jeunes. Au terme de son déploiement, chaque jeune résidant en France, l’année de ses 18 ans jusqu'à la veille de ses 19 ans, pourra ainsi demander l’octroi d’une enveloppe de 500€ à dépenser pendant 24 mois.
Le pass culture apporte à l’ensemble des acteurs culturels du territoire un nouveau canal de communication. Quelle que soit leur localisation, qu’ils soient publics, privés ou associatifs, ils pourront mettre en valeur leurs propositions, gratuites comme payantes, sur l’application. Ainsi est-il pensé pour valoriser et amplifier le travail des médiateurs et accompagnateurs au regard de l’accès à la culture.
A ce jour, les départements ouverts sont les suivants : Ardennes (08), Bas-Rhin (67), Doubs (25), Guyane (973), Hérault (34), Nièvre (58), Saône-et-Loire (71), Seine-Saint-Denis (93), Val-de-Marne (94), Vaucluse (84) et l'ensemble de la région Bretagne (Côtes d'Armor - 22, Finistère - 29, Ille-et-Vilaine - 35, Morbihan - 56).
Acquérir un regard critique sur le monde : l'éducation aux médias et à l'information (EMI)
L’Education aux médias et à l’information (EMI) a été affirmée comme une priorité de l’action du ministère de la Culture, qui doit permettre à chacun :
- d'élargir son horizon, d’appréhender le monde et sa complexité, de développer son esprit critique, de se réapproprier l’information ;
- de s’affranchir des chemins tracés par les réseaux sociaux, leurs algorithmes et leurs flux ininterrompus ;
- d’appréhender le fonctionnement des écosystèmes numériques.
Et elle vise notamment à :
- décrypter les infox, analyser les images, savoir s’orienter dans les différentes sources d’information, comprendre les mécanismes d’influence qui sont en jeu ;
- lutter contre les contenus haineux et déconstruire les théories complotistes diffusées massivement en ligne, notamment sur les réseaux sociaux ;
- favoriser une meilleure compréhension du travail journalistique, du fonctionnement des médias et des réseaux sociaux, dans un contexte de défiance vis-à-vis des médias traditionnels et de circulation massive de fausses informations.
Le renforcement de la politique d’éducation aux médias et à l’information du ministère s’est traduit par la mise en œuvre depuis 2018 d’un plan d’éducation aux médias et à l’information, qui a permis :
- un soutien accru aux acteurs de l’éducation aux médias et à l’information : associations de professionnels de l’information, associations d’éducation populaire, acteurs éducatifs, etc, à la fois au niveau local, via les interventions des Directions régionales des affaires culturelles, et au niveau national, via un appel à projets annuel dédié à l’EMI ;
- le développement de l’EMI dans les bibliothèques : En lien avec le plan bibliothèques « Ouvrir plus, ouvrir mieux », ce volet s’est appuyé sur le déploiement de volontaires en service civique et sur le renforcement des formations des professionnels des bibliothèques.
Ouvrir l'éducation artistique et culturelle à la culture scientifique, technique et industrielle (CSTI)
Autrefois centrée sur un dialogue asymétrique entre les scientifiques et les profanes, la culture scientifique, technique et industrielle se fonde aujourd’hui sur un objectif qui ne fait plus question : l’appropriation du savoir par tous.
Dans la société du XXIème siècle, fondée sur l’économie de la connaissance et l’innovation collaborative, le partage des connaissances scientifiques, techniques et industrielles doit en effet s’ouvrir à l’ensemble de la population. L’exercice d’une citoyenneté éclairée passe aussi promouvoir de nouvelles relations entre science et société.
De plus, l’essor du numérique ouvre le champ de nouveaux modes de médiations, suscitant de nouveaux espaces de pratiques et de rencontres comme les Fab Labs, les Hackerspaces ou les Living Labs, qui mettent l’accent sur l’appropriation « par le faire » des sciences et des techniques, individuellement ou collectivement.
Enfin, faire connaître et comprendre l’aventure scientifique et technique de l’humanité en expliquant la progression des connaissances et les apports multiples des différentes civilisations aide à lutter contre les dérives idéologiques et sectaires de toutes sortes. C’est cultiver l’héritage des Lumières et rendre ainsi ses racines à chacun de nos concitoyens.
Sensibiliser les chercheurs et les enseignants à la médiation scientifique et culturelle, afin d’accompagner davantage de jeunes dans un parcours tourné vers l’art et la science, cet objectif du ministère de la Culture recroise celui de l’éducation artistique et culturelle.