3.La culture chorégraphique et le patrimoine de la danse
Roland Petit fonde ainsi le Ballet des Champs Elysées puis le Ballet de Paris avec Zizi Jeanmaire comme étoile, Maurice Béjart fonde les Ballets Romantiques de Paris, rebaptisés Ballets de l'Étoile en 1954. L'action du ministère de la culture va permettre d'accompagner cette nouvelle génération et, surtout, de déceler les prémices d'une autre conception de l'art chorégraphique qui, en France, est alors encore en gestation, portée par des pionniers tels Françoise et Dominique Dupuy, Jacqueline Robinson ou Karin Waehner.
A partir des années 1970, la danse contemporaine connaît en France un très fort développement et l’État en fait un domaine à part entière de sa politique culturelle. La dynamique de décentralisation chorégraphique mise en œuvre dans les années 1980 avec la création du réseau des centres chorégraphiques nationaux (CCN), s’est poursuivie dans les années 2000 avec les centres de développement chorégraphique (CDC). Le renforcement du soutien du ministère de la Culture aux compagnies indépendantes a aussi favorisé le développement et la structuration du secteur. Le Centre national de la danse (CND) est créé en 1998 pour accompagner les professionnels et favoriser le développement de la culture chorégraphique.
Dès les années 1980, le ministère de la Culture a pris en compte la relation particulière que la danse entretient avec l'image. La création de la Cinémathèque de la danse au sein de la Cinémathèque française marque le départ de cette action relayée ensuite notamment par la Maison de la Danse de Lyon ("Médiadanse"), le Théâtre national de la danse et de l'image (TNDI) de Châteauvallon, le Centre Georges Pompidou ("Vidéodanse"). En 2013, la Cinémathèque de la danse a été intégrée au Centre national de la danse.
Le site Numéridanse, porté par la Maison de la Danse, en partenariat avec le Centre national de la danse, et soutenu par le ministère de la Culture, est la première vidéothèque de danse gratuite qui rassemble des milliers d’heures de vidéos, des collections d'artistes nationaux et internationaux, des outils pédagogiques et des milliers de ressources éditorialisées pour comprendre la danse et son histoire.
Par ailleurs, le dispositif pour la création artistique multimédia et numérique (DICREAM), porté le CNC, permet d’accompagner les démarches de chorégraphes dans le domaine des technologies numériques.
L’attention du ministère de la Culture se porte aussi sur l’édition d’ouvrages consacrés à la danse avec la mise en place en 1994 un fonds spécial au sein du Centre national du livre : la Librairie de la danse, permettant notamment la parution du Dictionnaire de la danse (sous la direction de Philippe Le Moal) publié par les Editions Larousse.
Au-delà de la préservation du patrimoine, il s’agit aussi de le rendre disponible et, encore mieux, de l’activer. C’est dans cet esprit que le ministère de la Culture a mis en place en 2007 le programme "Danse en amateur et répertoire", aujourd’hui porté par le CND, qui permet à des amateurs de danse de tous âges d'aborder des extraits d'œuvres du répertoire, avec le concours de professionnels.
Enfin, dans le cadre de la politique en faveur du patrimoine et de la recherche en danse, le Centre national de la danse a mis en œuvre en 2010 un programme d'aide à la recherche et au patrimoine en danse.