Joconde - catalogue - dictionnaires
Joconde
Portail des collections
des musées de France
logo  catalogue - notice complète
  icone imprimer
Réponse n° 6443
Domaine

sculpture

Dénomination

maquette de sculpture

Titre

Mutants

Auteur/exécutant

DESCOMBIN Maxime

Précision auteur/exécutant

Le Puley, 1909 ; Mâcon, 2003 ;
Biographie : Maxime Descombin est né au Puley en 1909. A partir de 9 ans, il est valet de ferme. A 15 ans, il s'engage comme manoeuvre dans une carrière du pays. L'amitié d'un vieil ouvrier carrier lui permet d'apprendre la taille de la pierre après ses heures de travail. De 1926 à 1933, il doit exercer divers métiers et effectue son service militaire. Il est embauché comme tailleur de pierre à Matour.
Dans les années 30, il fréquente l'Ecole de dessin de Mâcon et s'ouvre à l'histoire de l'art. Des voyages, en Italie, en Espagne et aux Pays-Bas complètent ses découvertes théoriques de la peinture et de la sculpture. Parallèlement, il travaille chez le sculpteur figuratif tournugeois Mathivet. Il y rencontre plusieurs fois Saint-Exupéry. A cette époque et jusqu'à la fin de la guerre, il réalise des compositions figuratives et des portraits. Le sculpteur travaille essentiellement la pierre pour représenter le corps humain. Certains de ses portraits sont fondus en bronze. C'est alors que Mr Descombin fait la connaissance de Joseph Pedrinis, miroitier de son métier mais aussi amateur d'art et mécène. Celui-ci le soutiendra par des acquisitions.
L'artiste développe d'autres activités, il crée notamment une galerie d'art contemporain où exposent des artistes lyonnais comme Idoux, Lenormand, Chancrin... ; il assure aussi le cours de sculpture à l'Ecole de dessin de Mâcon ; et il forme une équipe autour de la revue Elans. Dès le premier numéro de la revue, en octobre 1938, il exprime sa conception d'une sculpture "pure" et sans ornement qui se donne entièrement par ses plans et ses volumes mûrement étudiés et réfléchis. Alors que ses sculptures sont encore figuratives, le texte contient déjà en germe les principales idées-forces qui se développeront ultérieurement dans ses oeuvres abstraites. L'oeuvre doit être l'émanation directe du sentiment qui anime l'artiste et doit atteindre la "vérité".
De 1947 à 1949, Mr Descombin est soigné pour une tuberculose au sanatorium de Laguiche. Il reste alité durant une année entière, ce qui lui donne la possibilité d'une remise en question de son travail. Il put néanmoins travailler matériellement à la sculpture grâce à son médecin qui mit à sa disposition un atelier d'ergothérapie. Ce temps privilégié pour la réflexion, la lecture et l'approfondissement de la connaissance de soi, débouche chez Maxime Descombin sur l'abandon de la figuration. Une période de recherches très diverses conduit l'artiste à employer des formes de plus en plus géométriques, travaillées dans la pierre ou dans le bois. Le passage à l'abstraction est vécu par le sculpteur comme une véritable nécessité.
La période qui s'étend de 1945 à 1948 correspond également à un moment où Maxime Descombin s'implique dans une " action culturelle " sur le terrain. Il organise à Mâcon diverses animations dont des expositions d'art moderne, des conférences, des concerts (création mondiale d'Harawi d'Olivier Messiaen). A cette époque, le sculpteur participa à de nombreux salons parisiens (Salon de Mai, Salon de la Jeune Sculpture...). Mr Descombin devient, dans ces années-là, un des membres du groupe Espace composé principalement d'artistes participant au Salon des Réalités Nouvelles, peintres et sculpteurs auxquels il convient d'ajouter des architectes et des "constructeurs" français et étrangers. Ils oeuvrent pour une "synthèse des arts" dont ils écrivent un manifeste en 1951. Mr Descombin sent bien que le groupe -et que André Bloc en particulier - n'abordent pas le fond du problème, ou du moins, se limitent à un aspect formel, d'ordre esthétique. Il s'en expliquera plusieurs fois avec le président du groupe Espace et il adhèrera en 1961 au groupe Mesure. Pour Descombin, la solution, afin d'aboutir à la synthèse, ou à l'intégration des arts, ne réside pas dans l'accompagnement de l'architecture par la peinture ou la sculpture, mais bien par la prise en charge d'une communauté qu'elles assument. Telle est la proposition que l'artiste, tout au long de sa carrière, tentera de mettre en oeuvre. Pendant une vingtaine d'années, de 1945 à 1965, le sculpteur mâconnais mène de front des recherches dans son atelier de Champlevert et des interventions sur la scène artistique internationale.
Dès 1948-1950, il réalise sa première sculpture sérielle, Génération-Hommage à Saint-Exupéry. L'oeuvre sérielle est constituée par la répétition d'un élément de base, un "simple" qui est une forme géométrique ou une figure composée. Ces éléments sont mis en tension par des relations d'opposition, d'inversion, d'inclusion ou de liaison.
En 1951, Mr Descombin s'installe dans son actuel atelier à Champlevert. Il y reçoit Henry Moore, Graham Sutherland, Charles Juliet. De 1951 à 1963, il rencontre beaucoup d'artistes avec lesquels il confronte sa perception de l'art : Bloc, Laurens, Brancusi, mais aussi Lardera, Etienne-Martin, Jacobsen, Stahly, Calder. Depuis, Mr Descombin diversifie ses créations : reliefs dynamistiques, mobilier, tapisseries, dispositifs scéniques, aphorismes... Il obtient ses premières commandes, expose en France et à l'étranger. En 1954, il obtient la médaille d'or de la Xe triennale de Milan.
Puis, Maxime Descombin coupe les ponts avec toute forme de " parisianisme " - institution, milieu de l'art, galerie, exposition / vernissage - et refuse tout contrat, pour réaliser un parcours original / originel et sincère. La mise en situation dans un lieu d'une sculpture, sans que jamais le sculpteur ne revendique ou ne signale la datation de son concept - des dessins et des maquettes ont été réalisés parfois une vingtaine d'années auparavant - montre bien ce détachement exemplaire par rapport à la notion d'histoire de l'art. La carrière de Maxime Descombin se déroule toute entière sans compromission au service de l'oeuvre.
En 1992, la Ville de Mâcon reçoit la Donation de l'oeuvre du sculpteur (soit 372 oeuvres) et s'apprête à réaliser le musée-atelier Descombin destiné à la recueillir

Ecole

France

Lieu création / utilisation

Mâcon (lieu de création)

Période création/exécution

3e quart 20e siècle

Millésime création/exécution

1967

Historique

Sculpture sérielle ; A l'échelle 1/2 de la sculpture monumentale réalisée au parc P. Mistral à Grenoble, dans le cadre du Symposium J.O de 1967 ; Il existe sur le même thème "Mutants" les oeuvres inventoriées sous les numéros 994.2.318, et 319, et un projet d'extension. " C'est peut-être Mutants qui met en jeu le processus cinétique [déjà révélé dans le Monument à la Résistance installé à Mâcon, voir les fiches 994.2.126 et 994.2.331] à la fois le plus évident et le plus complexe. Le lieu (de la sculpture in situ) - dans le parc Paul Mistral de Grenoble - est en parfaite adéquation avec l'oeuvre ; la sculpture habite pleinement une combe dans une clairière. Le "simple" qui sera utilisé pour le Monument à la Résistance à Mâcon verticalement, est ici horizontal. Cette sculpture sérielle en béton est parfaitement perméable aux saisons, que l'ombre estivale la place dans une semi-obscurité, que l'automne décompose en jeux d'ombre et de lumière sa structure ou bien que la neige renforce son principe horizontal. L'équivalence avec les éléments aquatiques, l'apparent mouvement des formes en osmose avec l'espace environnant, sont des principes fréquents dans l'oeuvre de Descombin. Cette contradiction entre la densité de la matière (béton ou acier-carton) et la fluidité voulue, et obtenue, est un des problèmes clairement pensé par l'artiste dès le concept de l'oeuvre et la réalisation des premières maquettes [dont fait partie celle-ci]. Notons également l'absence de socle (en tant que piédestal) et le fait que les sculptures sont dégagées du sol le plus souvent pour s'inscrire pleinement dans l'espace ". (Extrait de l'étude réalisée par Marie Lapalus, en 1983, commandée par Serge Lemoine dans le cadre de l'Université de Dijon. Non éditée)

Matériaux/techniques

béton

Description

Sculpture sérielle en béton armé (béton lavé). ; Cinq éléments composés sériés, découpés dans des plaques rectangulaires en béton, sont disposés horizontalement et parallèlement. Les deux du registre inférieur sont disposés identiquement et portés par deux entretoises posées sur deux chevalets rectangulaires. A mi hauteur, trois éléments sériés transversaux portent le registre supérieur où l'élément médian, décalé selon l'axe longitudinal et inversé dans le rapport gauche-droite et haut-bas, est dépourvu de la découpe intérieure ovoïdale animant les quatre autres

Dimensions

H. 186 ; L. 465 ; Pr. 125.5

Sujet représenté

représentation non figurative

Précision sujet représenté

Concept : Pour Maxime Descombin, l'oeuvre doit être ouverte à différents niveaux de lecture - technique, intellectuelle ou sensible - sans qu'il y ait nécessité d'acquisition d'une culture de la part du spectateur. L'oeuvre devient par elle-même culture, assumant en partie le devenir de la communauté. Cette prise en compte réelle du facteur social - la sculpture est conçue pour la communauté - est vraiment propre à Mr Descombin et lui fait envisager ces réalisations sous un tout autre aspect que celui de l'esthétisme. " L'oeuvre d'art vient au secours d'une société malade qui consacre 99,50 % de son budget au physique et 0,50 % à la psyché " (France-Culture le 9.09.1981). Il faut retrouver ces centrales d'énergie psychiques et poétiques qu'ont été la cathédrale, le temple ou les alignements de Carnac, dit encore l'artiste.
" La sculpture, comme toute forme de langage universel passant par le sensible, prend sa source dans la vie, dans la communauté. En retour c'est à elle qu'elle se destine ". Et il précise dans le texte d'Approches [revue lyonnaise éditée par le TNP, n°1, sept-oct. 1966] : " Qu'est-ce qu'une oeuvre dont la trajectoire va de l'atelier à la collection (ce cimetière des oeuvres) sans passer par la communauté, sinon une oeuvre mort-née ? ".
L'artiste parle également d'une "équivalence psychologique" avec l'architecture, équivalence difficile à obtenir s'il ne travaille pas avec les maîtres d'oeuvre dès l'avant projet. Le sculpteur affirme que l'oeuvre doit être conçue pour - et doit avoir - un lieu précis, que ce soit l'atrium et centre de rassemblement d'une école ou le lieu caché et secret d'un sous-bois.
" Une oeuvre n'a ni à se faire admirer, ni à se faire comprendre, elle doit être ", affirme encore le sculpteur. Ce qui signifie qu'il appartient au spectateur de faire la démarche vers l'oeuvre et non pas à l'artiste de créer à l'image de la communauté. D'ailleurs poursuit-il, " le meilleur critère de la valeur d'une oeuvre est qu'elle rebute au premier abord, qu'elle exige un effort de compréhension de celui qui désire la recevoir " (propos rapportés par Charles Juliet à la suite d'une succession d'entretiens avec son ami Maxime Descombin). L'oeuvre qui suscite un choc esthétique immédiat se révèle le plus souvent illusoire ; Maxime Descombin préfère celles qui, nées dans la souffrance, se dévoilent lentement. " Il faut qu'un certain nombre de risques et d'engagements soient pris et assumés par le sculpteur. C'est la qualité de l'aventure qui fait la valeur de l'oeuvre ".
(Compilation d'après l'étude réalisée par Marie Lapalus en 1983, commandée par Serge Lemoine dans le cadre de l'Université de Dijon, non éditée)

Etat de conservation

bon état ; complet

Lieu de conservation

Mâcon ; musée des Ursulines

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

Statut juridique

propriété de la commune ; donation ; Mâcon ; musée des Ursulines

Date acquisition

1992 acquis

Anciennes appartenances

Descombin Maxime, Ray Claudia, Mâcon - Champlevert

Numéro d'inventaire

994.2.317 ; 326 (N° acte notarié:)

Bibliographie

Lettres Françaises, été 67

Copyright notice

© Mâcon, Musée des Ursulines, © Direction des musées de France, 2003

Crédits photographiques

© Thomas Georges - utilisation soumise à autorisation

 

Demande de photographie et/ou de conditions d'utilisation

 

Renseignements sur le musée

 

Contact musée

Site complémentaire

Musées en Bourgogne

 

01720002243

Notices :  

6401   6402   6403   6404   6405   6406   6407   6408   6409   6410   6411   6412   6413   6414   6415   6416   6417   6418   6419   6420   6421   6422   6423   6424   6425   6426   6427   6428   6429   6430   6431   6432   6433   6434   6435   6436   6437   6438   6439   6440   6441   6442   6443   6444   6445   6446   6447   6448   6449   6450   6451   6452   6453   6454   6455   6456   6457   6458   6459   6460   6461   6462   6463   6464   6465   6466   6467   6468   6469   6470   6471   6472   6473   6474   6475   6476   6477   6478   6479   6480   6481   6482   6483   6484   6485   6486   6487   6488   6489   6490   6491   6492   6493   6494   6495   6496   6497   6498   6499   6500   6501   6502   6503   6504   6505   6506   6507   6508   6509   6510   6511   6512   6513   6514   6515   6516   6517   6518   6519   6520   6521   6522   6523   6524   6525   6526   6527   6528   6529   6530   6531   6532   6533   6534   6535   6536   6537   6538   6539   6540   6541   6542   6543   6544   6545   6546   6547   6548   6549   6550   6551   6552   6553   6554   6555   6556   6557   6558   6559   6560   6561   6562   6563   6564   6565   6566   6567   6568   6569   6570   6571   6572   6573   6574   6575   6576   6577   6578   6579   6580   6581   6582   6583   6584   6585   6586   6587   6588   6589   6590   6591   6592   6593   6594   6595   6596   6597   6598   6599   6600  

Lots de réponses :  

1-200  201-400  401-600  601-800  801-1000  1001-1200  1201-1400  1401-1600  1601-1800  1801-2000  2001-2200  2201-2400  2401-2600  2601-2800  2801-3000  3001-3200  3201-3400  3401-3600  3601-3800  3801-4000  4001-4200  4201-4400  4401-4600  4601-4800  4801-5000  5001-5200  5201-5400  5401-5600  5601-5800  5801-6000  6001-6200  6201-6400  6401-6600  6601-6800  6801-7000  7001-7200  7201-7400  7401-7600  7601-7800  7801-8000  8001-8200  8201-8400  8401-8600  8601-8800  8801-8933 


Requête :   ((m0172) :MUSEO )
Relations :   Synonymes=1, Spécifiques=5, Génériques=0