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Réponse n° 6450
Domaine

sculpture

Dénomination

maquette de sculpture

Titre

Orage

Auteur/exécutant

DESCOMBIN Maxime

Précision auteur/exécutant

Le Puley, 1909 ; Mâcon, 2003 ;
Biographie : Maxime Descombin est né au Puley en 1909. A partir de 9 ans, il est valet de ferme. A 15 ans, il s'engage comme manoeuvre dans une carrière du pays. L'amitié d'un vieil ouvrier carrier lui permet d'apprendre la taille de la pierre après ses heures de travail. De 1926 à 1933, il doit exercer divers métiers et effectue son service militaire. Il est embauché comme tailleur de pierre à Matour.
Dans les années 30, il fréquente l'Ecole de dessin de Mâcon et s'ouvre à l'histoire de l'art. Des voyages, en Italie, en Espagne et aux Pays-Bas complètent ses découvertes théoriques de la peinture et de la sculpture. Parallèlement, il travaille chez le sculpteur figuratif tournugeois Mathivet. Il y rencontre plusieurs fois Saint-Exupéry. A cette époque et jusqu'à la fin de la guerre, il réalise des compositions figuratives et des portraits. Le sculpteur travaille essentiellement la pierre pour représenter le corps humain. Certains de ses portraits sont fondus en bronze. C'est alors que Mr Descombin fait la connaissance de Joseph Pedrinis, miroitier de son métier mais aussi amateur d'art et mécène. Celui-ci le soutiendra par des acquisitions.
L'artiste développe d'autres activités, il crée notamment une galerie d'art contemporain où exposent des artistes lyonnais comme Idoux, Lenormand, Chancrin... ; il assure aussi le cours de sculpture à l'Ecole de dessin de Mâcon ; et il forme une équipe autour de la revue Elans. Dès le premier numéro de la revue, en octobre 1938, il exprime sa conception d'une sculpture "pure" et sans ornement qui se donne entièrement par ses plans et ses volumes mûrement étudiés et réfléchis. Alors que ses sculptures sont encore figuratives, le texte contient déjà en germe les principales idées-forces qui se développeront ultérieurement dans ses oeuvres abstraites. L'oeuvre doit être l'émanation directe du sentiment qui anime l'artiste et doit atteindre la "vérité".
De 1947 à 1949, Mr Descombin est soigné pour une tuberculose au sanatorium de Laguiche. Il reste alité durant une année entière, ce qui lui donne la possibilité d'une remise en question de son travail. Il put néanmoins travailler matériellement à la sculpture grâce à son médecin qui mit à sa disposition un atelier d'ergothérapie. Ce temps privilégié pour la réflexion, la lecture et l'approfondissement de la connaissance de soi, débouche chez Maxime Descombin sur l'abandon de la figuration. Une période de recherches très diverses conduit l'artiste à employer des formes de plus en plus géométriques, travaillées dans la pierre ou dans le bois. Le passage à l'abstraction est vécu par le sculpteur comme une véritable nécessité.
La période qui s'étend de 1945 à 1948 correspond également à un moment où Maxime Descombin s'implique dans une " action culturelle " sur le terrain. Il organise à Mâcon diverses animations dont des expositions d'art moderne, des conférences, des concerts (création mondiale d'Harawi d'Olivier Messiaen). A cette époque, le sculpteur participa à de nombreux salons parisiens (Salon de Mai, Salon de la Jeune Sculpture...). Mr Descombin devient, dans ces années-là, un des membres du groupe Espace composé principalement d'artistes participant au Salon des Réalités Nouvelles, peintres et sculpteurs auxquels il convient d'ajouter des architectes et des "constructeurs" français et étrangers. Ils oeuvrent pour une "synthèse des arts" dont ils écrivent un manifeste en 1951. Mr Descombin sent bien que le groupe -et que André Bloc en particulier - n'abordent pas le fond du problème, ou du moins, se limitent à un aspect formel, d'ordre esthétique. Il s'en expliquera plusieurs fois avec le président du groupe Espace et il adhèrera en 1961 au groupe Mesure. Pour Descombin, la solution, afin d'aboutir à la synthèse, ou à l'intégration des arts, ne réside pas dans l'accompagnement de l'architecture par la peinture ou la sculpture, mais bien par la prise en charge d'une communauté qu'elles assument. Telle est la proposition que l'artiste, tout au long de sa carrière, tentera de mettre en oeuvre. Pendant une vingtaine d'années, de 1945 à 1965, le sculpteur mâconnais mène de front des recherches dans son atelier de Champlevert et des interventions sur la scène artistique internationale.
Dès 1948-1950, il réalise sa première sculpture sérielle, Génération-Hommage à Saint-Exupéry. L'oeuvre sérielle est constituée par la répétition d'un élément de base, un "simple" qui est une forme géométrique ou une figure composée. Ces éléments sont mis en tension par des relations d'opposition, d'inversion, d'inclusion ou de liaison.
En 1951, Mr Descombin s'installe dans son actuel atelier à Champlevert. Il y reçoit Henry Moore, Graham Sutherland, Charles Juliet. De 1951 à 1963, il rencontre beaucoup d'artistes avec lesquels il confronte sa perception de l'art : Bloc, Laurens, Brancusi, mais aussi Lardera, Etienne-Martin, Jacobsen, Stahly, Calder. Depuis, Mr Descombin diversifie ses créations : reliefs dynamistiques, mobilier, tapisseries, dispositifs scéniques, aphorismes... Il obtient ses premières commandes, expose en France et à l'étranger. En 1954, il obtient la médaille d'or de la Xe triennale de Milan.
Puis, Maxime Descombin coupe les ponts avec toute forme de " parisianisme " - institution, milieu de l'art, galerie, exposition / vernissage - et refuse tout contrat, pour réaliser un parcours original / originel et sincère. La mise en situation dans un lieu d'une sculpture, sans que jamais le sculpteur ne revendique ou ne signale la datation de son concept - des dessins et des maquettes ont été réalisés parfois une vingtaine d'années auparavant - montre bien ce détachement exemplaire par rapport à la notion d'histoire de l'art. La carrière de Maxime Descombin se déroule toute entière sans compromission au service de l'oeuvre.
En 1992, la Ville de Mâcon reçoit la Donation de l'oeuvre du sculpteur (soit 372 oeuvres) et s'apprête à réaliser le musée-atelier Descombin destiné à la recueillir

Ecole

France

Lieu création / utilisation

Mâcon (lieu de création)

Période création/exécution

2e moitié 20e siècle

Millésime création/exécution

1970 entre ; 1979 et

Historique

Modulation sur le carré ; " Si l'on tente de déterminer pourquoi Maxime Descombin s'est orienté en 1948 vers une sculpture abstraite, de type géométrique, on peut mettre en avant qu'il a toujours eu tendance à créer des oeuvres fortes, monumentales, même lorsque celles-ci sont restées à l'état de projet. On trouve chez le sculpteur une tendance constante à déterminer des masses qui se découpent clairement dans l'espace. Il suffit de regarder dans la période figurative de l'avant-guerre, quelques-uns des portraits pour voir se dégager des profils nets, des traits généreusement marqués indiquant la structure du visage. (...) [Ses oeuvres, alors] à la limite de l'abstraction, montrent dans la densité de leur réalisation le souci de construction (concentration des masses, symétrie) que l'on retrouvera bientôt dans ses propositions abstraites. Rapidemment Maxime Descombin a connaissance de l'oeuvre de Mondrian (peut-être par l'intermédiaire de Ben Nicholson). C'est en 1948-49 qu'il va comprendre la véritable dimension de son travail : " En éliminant la peinture de chevalet, Mondrian renouvelle les principes fondamentaux de création, et en boulverse tout le système qui devient alors périmé. Mondrian sort la peinture de son cadre, elle retrouve donc sa place dans la communauté et par là influence l'architecture elle-même ". Maxime Descombin pense aujourd'hui que cette découverte fondamentale a constitué pour lui le point de départ de ses recherches sur la série et l'utilisation de formes géométriques simples. Ces idées sur le néoplasticisme et ses applications sont très proches de celles qui vont s'exprimer dans le groupe Espace à partir de 1950, par l'intermédiaire de ses membres fondateurs et plus spécialement par Félix Del Marle et Jean Gorin qui tous deux ont connu Mondrian ". (Extrait de l'étude réalisée par Marie Lapalus, en 1983, commandée par Serge Lemoine dans le cadre de l'Université de Dijon. Non éditée)

Matériaux/techniques

tôle, acier

Description

Sculpture en tôle d'acier noir et tige d'acier plein. ; Cinq couples de carrés en tôle d'acier pliés dans le rapport 1/3 - 2/3, attelés mécaniquement, portés par un mât vertical qui traverse un des carrés du centre de l'ensemble, le mât étant lui même fixé à un plateau de bois en partie brut

Dimensions

H. 80 ; L. 138

Sujet représenté

représentation non figurative (carré, orage)

Précision sujet représenté

Concept : Pour Maxime Descombin, l'oeuvre doit être ouverte à différents niveaux de lecture - technique, intellectuelle ou sensible - sans qu'il y ait nécessité d'acquisition d'une culture de la part du spectateur. L'oeuvre devient par elle-même culture, assumant en partie le devenir de la communauté. Cette prise en compte réelle du facteur social - la sculpture est conçue pour la communauté - est vraiment propre à Mr Descombin et lui fait envisager ces réalisations sous un tout autre aspect que celui de l'esthétisme. " L'oeuvre d'art vient au secours d'une société malade qui consacre 99,50 % de son budget au physique et 0,50 % à la psyché " (France-Culture le 9.09.1981). Il faut retrouver ces centrales d'énergie psychiques et poétiques qu'ont été la cathédrale, le temple ou les alignements de Carnac, dit encore l'artiste.
" La sculpture, comme toute forme de langage universel passant par le sensible, prend sa source dans la vie, dans la communauté. En retour c'est à elle qu'elle se destine ". Et il précise dans le texte d'Approches [revue lyonnaise éditée par le TNP, n°1, sept-oct. 1966] : " Qu'est-ce qu'une oeuvre dont la trajectoire va de l'atelier à la collection (ce cimetière des oeuvres) sans passer par la communauté, sinon une oeuvre mort-née ? ".
L'artiste parle également d'une "équivalence psychologique" avec l'architecture, équivalence difficile à obtenir s'il ne travaille pas avec les maîtres d'oeuvre dès l'avant projet. Le sculpteur affirme que l'oeuvre doit être conçue pour - et doit avoir - un lieu précis, que ce soit l'atrium et centre de rassemblement d'une école ou le lieu caché et secret d'un sous-bois.
" Une oeuvre n'a ni à se faire admirer, ni à se faire comprendre, elle doit être ", affirme encore le sculpteur. Ce qui signifie qu'il appartient au spectateur de faire la démarche vers l'oeuvre et non pas à l'artiste de créer à l'image de la communauté. D'ailleurs poursuit-il, " le meilleur critère de la valeur d'une oeuvre est qu'elle rebute au premier abord, qu'elle exige un effort de compréhension de celui qui désire la recevoir " (propos rapportés par Charles Juliet à la suite d'une succession d'entretiens avec son ami Maxime Descombin). L'oeuvre qui suscite un choc esthétique immédiat se révèle le plus souvent illusoire ; Maxime Descombin préfère celles qui, nées dans la souffrance, se dévoilent lentement. " Il faut qu'un certain nombre de risques et d'engagements soient pris et assumés par le sculpteur. C'est la qualité de l'aventure qui fait la valeur de l'oeuvre ".
(Compilation d'après l'étude réalisée par Marie Lapalus en 1983, commandée par Serge Lemoine dans le cadre de l'Université de Dijon, non éditée)

Etat de conservation

bon état ; complet

Lieu de conservation

Mâcon ; musée des Ursulines

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

Statut juridique

propriété de la commune ; donation ; Mâcon ; musée des Ursulines

Date acquisition

1992 acquis

Anciennes appartenances

Descombin Maxime, Ray Claudia, Mâcon - Champlevert

Numéro d'inventaire

994.2.220 ; 305 (N° acte notarié:)

Copyright notice

© Mâcon, Musée des Ursulines, © Direction des musées de France, 2003

Crédits photographiques

© Thomas Georges - utilisation soumise à autorisation

 

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Requête :   ((m0172) :MUSEO )
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