peinture

tableau

L'entremetteuse ou Le vieux et la jeune courtisane (Titre d'usage)

CAROSELLI Angelo (peintre)

Rome, 1585 ; Rome, 1652

Italie

CAROSELLI Angelo (en 1968) ; PAOLINI Pietro (en 1988 et 1989)

1er quart 17e siècle

1625 vers

oeuvre en rapport

"Attribués à Angelo Caroselli lors de leur achat par le musée, ces deux pendants furent très vite donnés à Pietro Paolini (1603-1681) par Pierre Rosenberg, attribution reprise par Brejon de Lavergnée et Volle (1988), puis par Nicolson (1989). Nous proposons de les réattribuer à Caroselli, sachant que le style des deux artistes peut être très proche et que de nombreuses attributions oscillent entre les deux. Caroselli est un peintre autodidacte, éclectique, influencé par Caravage, qui affectionne les sujets allégoriques, chargés d'érotisme, autour du thème de la vanité. Célèbre pour ses talents de copiste de tous les styles, il a également une production plus classique. Dans "Le Vieux et la jeune courtisane", un vieil homme, appuyé sur une femme à la peau burinée qui le tient par le menton, fixe son regard sur une jeune femme blonde, au décolleté suggestif recouvert d'une cape noire, qui se détourne. Le jeu de regards est complexe, le vieil homme est dévisagé par les deux femmes, la femme âgée qu'il enlace et la jeune qui s'éloigne. Dans "La Vieille et le jeune galant", une jeune femme brune, portant la même robe rouge, s'adresse à une femme âgée, richement vêtue, arborant une étrange coiffure qui tente de dissimuler ses cheveux gris et tenant un éventail pour masquer ses dents déchaussées. Elle lui montre un homme jeune, dissimulé sous un grand chapeau et une cape noire. Les deux scènes évoquent les couples mal assortis, sujet très populaire en Allemagne au XVIe siècle, qui met en scène un vieil homme amoureux d'une femme jeune qui lui vole sa bourse sous l'oeil amusé d'un troisième personnage. Ce thème, rare chez les Italiens, est repris au XVIIe siècle par les peintres d'Utrecht ayant séjourné à Rome qui le transforment en celui de l'entremetteuse, figurée par une femme âgée au profil de rapace. Ces scènes renvoient au théâtre et à la commedia dell'arte et le sens moral de leur iconographie atypique souligne que les couples mal assortis sont ridicules. Dans "Le Vieux et la jeune courtisane", Caroselli met en garde l'homme d'âge mûr contre les tentations qui risquent de lui tourner la tête. "La Vieille et le jeune galant" est une vanité mais aussi une allégorie de la dissimulation et de l'artifice. Le réalisme sans complaisance et la composition resserrée laissent penser à un artiste marqué par Caravage et la "Manfrediana Methodus", à Rome dans les années 1620. L'attribution, en l'absence de source, nous semble plutôt pencher en faveur de Caroselli, qui a peint de nombreuses allégories de ce type. Surtout, l'atmosphère générale des deux tableaux d'un naturalisme cru, avec des personnages en plein mouvement, nous semble différente de celle de Paolini, plus poétique." (D'après Nikita de Vernejoul in : Nathalie Volle et Christophe Brouard, "Heures italiennes : trésors de la peinture italienne en Picardie, XIVe-XVIIIe siècles", Gand, Snoeck, 2017, n°85 et n°86 p. 176 et 177) ; Pendant de ce tableau : "L'entremetteuse ou La vieille et le jeune galant" (Inv. 68.7, également au MUDO-Musée de l'Oise)

peinture à l'huile ; toile

Peinture à l'huile sur toile sur châssis. Cadre en bois mouluré, doré et peint, à ornementations moulées.

H. 96 cm ; l. 135,4 cm ; Ep. 3 cm ; Pds 21,6 Kg (toile+cadre)

groupe de figures (à mi-corps, homme, vieillard, femme, prostituée)

Beauvais ; MUDO - Musée de l'Oise

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

propriété du département ; achat ; Oise ; MUDO - Musée de l'Oise

1968

Galerie Leegenhoek

68.6

"Peintures italiennes (XVIIe-XVIIIe siècles) du Musée départemental de l'Oise", Beauvais, Musée départemental de l'Oise, 18 mai-15 septembre 1971, n°11 ; "Heures italiennes : le Naturalisme et le Baroque, XVIIe siècle", Beauvais, MUDO-Musée de l'Oise, 27 avril-17 septembre 2017, n°85

Salmon Marie-José et Thuillier Jacques, "Peintures italiennes (XVIIe-XVIIIe siècles) du Musée départemental de l'Oise", Beauvais, 1971, catalogue d'exposition, n°11 p. 20 ; Salmon Marie-José, "Beauvais, musée départemental de l'Oise", Beauvais, Musée de l'Oise, 1981, p. 40 et fig. 14 ; Brejon de Lavergnée Arnauld et Volle Nathalie, "Musées de France : répertoire des peintures italiennes du XVIIe siècle", Paris, Editions de la Réunion des Musées nationaux, 1988, p. 253 repr. n. et bl. ; Volle Nathalie (dir.), Brouard Christophe (dir.), "Heures italiennes : trésors de la peinture italienne en Picardie, XIVe-XVIIIe siècles", Gand, Snoeck, 2017, n°85 p. 177 repr. coul.

Véronique, WILCZYNSKI

© MUDO - Musée de l'Oise

© Réunion des musées nationaux-Grand Palais (MUDO - Musée de l'Oise) / Thierry Ollivier - Utilisation des photographies soumise à autorisation

Renseignements sur le musée

07980002403