Un musée rénové
Ouvert en 1971 au sein de la Citadelle de Besançon, le musée de la Résistance et de la Déportation a fermé en 2020 pour 16 mois de travaux. L’ensemble du bâtiment a fait l’objet d’interventions importantes pour redéployer les missions du musée, réaliser un chantier des collections et offrir aux publics un parcours de visite rénové. La Direction régionale des affaires culturelles a accompagné le projet dans son ensemble, faisant intervenir les services de la conservation régionale des monuments historiques, des musées et de l’ethnologie.
L’exposition permanente se déploie ainsi sur 11 salles et les expositions temporaires sur 6 salles. Cette configuration permet au musée de définir une programmation renouvelée et de présenter différentes pièces de sa collection. Deux salles sont, quant à elles, dédiées à la collection d’art en déportation du musée, l’une des plus importantes d’Europe. Ces œuvres d’art ont été réalisées par des déportés par mesure de répression. L’art tient une place particulière dans l’univers concentrationnaire déshumanisant.
L’accessibilité aux collections (dessins, sculptures ou petites peintures) et au bâtiment est l’un des enjeux majeurs de la rénovation. Des ascenseurs sont dissimulés dans l’épaisseur des murs afin de diminuer leur impact sur l’édifice. L’accueil, abrité dans une nouvelle extension du bâtiment offre une meilleure visibilité au musée et garantie une bonne orientation des visiteurs.
Cette rénovation de l’édifice, dans le respect de son histoire, s’est faite en parallèle d’un renouvellement de la scénographie des expositions.
Un musée repensé
Le musée a été refondé afin de créer un lieu d’échange, de connaissance et de réflexion. L’exposition permanente du musée, restée inchangée depuis 1982, a été repensée : réduite, elle a permis de dédier des salles à des expositions temporaires et à la présentation de la collection d’art du musée.
Le nouveau parcours a été conçu autour de trois axes :
- musée d’Histoire, outil citoyen : le musée a été pensé comme un lieu d’Histoire qui accorde une place essentielle à une démarche de questionnement, de connaissance, de mise en perspective et d’une Histoire pensée comme savoir critique ;
- individus et sociétés en guerre : un focus sera fait sur les femmes et les hommes qui ont fait l’histoire et leurs parcours personnels. Cet accent souligne la manière dont les collections du musée se sont constituées : par dons ou legs de personnes déportées et de leur famille ;
- mots et langage : la culture de l’écrit tient une place importante dans les années 1940 et le musée a la volonté de mettre en avant ces différentes formes de témoignages (journaux, lettres, correspondance, petits mots, etc.).
Parcours adapté à chaque public, le musée propose de nombreux dispositifs interactifs, pédagogiques et multilingues.
« Autour de la table. Histoires en partage »
Pour son exposition de réouverture, le musée a choisi de mettre en avant les donateurs qui ont contribué à l’enrichissement des collections. Cette exposition revient sur les objets qui ont été donné au musée lors de la Collecte 39-45 lancée en 2019 et sur les rencontres, échanges et questionnements qu’elle a suscités. L’exposition associe les photographies de l’artiste Brigitte Chartreux présente durant les collectes patrimoniales.
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