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  4. Trézolage : quand les cloches racontent l’histoire

Trézolage : quand les cloches racontent l’histoire

Les clochers d’églises rythment la vie des habitants. Si les cloches sont aujourd’hui nombreuses à être électrifiées, certaines continuent d’être actionnées manuellement, selon une technique particulière : le tintement manuel depuis le clocher par tirage du battant, ou trézolage.

Publié le 23 avr. 2025

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Il existe plusieurs manières de faire résonner les cloches d’une église. Celle dite du tintement manuel par tirage du battant, aussi appelée trézolage ou banc du sonneur, remonte au Moyen Âge. Elle perdure encore dans plusieurs régions françaises. La Corse, les Alpes-Maritimes, l’Occitanie et la Lorraine regroupent une cinquantaine de sonneurs tandis qu’une vingtaine sont dispersés dans d’autres régions comme la Nouvelle-Aquitaine ou l’Auvergne-Rhône-Alpes.

Un art des grands jours

Il y a l’art et la manière de faire sonner les cloches. Le sonneur doit s’installer en haut du clocher, à proximité immédiate des cloches qui sont souvent au nombre de trois ou de quatre. Il relie chaque battant mobile par une corde. Ce sont ensuite ses mains voire ses pieds qui s’activent, de façon à frapper l’une ou l’autre cloche en fonction de la mélodie et du rythme souhaités. Le sonneur est libre de ses interprétations et peut aussi bien reproduire des mélodies simples, jouer des adaptations d’airs populaires anciens ou modernes, ou improviser selon son humeur ou les occasions. La sonnerie par tirage du battant n’est pas quotidienne mais de circonstance. Elle est le plus souvent associée à des moments festifs (grande fêtes religieuses ou patronales, mariages…), plus rarement à des obsèques.

De moins en moins de sonneurs

Auparavant, la transmission se faisait principalement dans la famille. Aujourd’hui elle relève surtout des candidatures spontanées et les sonneurs, bénévoles, ont du mal à trouver des successeurs. Cette pratique est également menacée par la diminution de la pratique religieuse et la désertification des campagnes. Différents projets de sauvegarde ont été mis en place, notamment via des associations de sonneurs. Dans les Alpes-Maritimes, le Département a créé et financé un clocher mobile afin d’inciter à l’initiation des jeunes. Des rencontres de sonneurs sont également organisées chaque été depuis 1985 à Pioggiola, en Corse.

La sonnerie de cloches par tintement manuel a été inscrite à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel en 2023. L’Unesco a par ailleurs inscrit les sonneries des cloches manuelles, incluant donc cette technique, sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité en 2022.
 

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