Tout comme les péniches traversaient le canal de Nantes au début du 20e siècle, la boule nantaise traverse les époques. D’après la légende, la forme incurvée de la piste de ce jeu s’inspire des cales des péniches dans lesquelles les marins lançaient les boules pour passer le temps. Si l’origine de cette pratique reste en réalité inconnue, elle s'est développée dans les quartiers populaires du pays nantais dès la seconde moitié du 19e siècle, d’abord sur des terrains extérieurs puis dans l'arrière-salle des cafés. En déclin depuis la seconde moitié du 20e siècle, ce jeu connaît aujourd’hui un certain renouveau.
Des règles spécifiques
La boule nantaise voit s’affronter deux équipes de un à trois joueurs. L’objectif : placer le plus de boules à proximité du « petit », équivalent du cochonnet. La boule doit être roulée et non jetée, et le joueur doit toujours avoir un pied en contact avec le « talon », cette planche en bois placée en début et en fin de piste. On peut propulser directement la boule à côté du « petit », ou indirectement, en la faisant rebondir sur le talon. La boule doit être déposée avec délicatesse et glisse très lentement selon une trajectoire savante impulsée par un geste à acquérir patiemment…
L’engagement des amicales
C’est au café nantais La Bonde qu’est née la première amicale de la boule nantaise en 1913. Si elle n’existe plus aujourd’hui, d’autres ont été créées depuis. Elles sont rassemblées au sein de la Fédération des amicales de la boule nantaise qui organise et arbitre des réunions et des concours. Régulièrement, elle déplace sa piste amovible de plus d’une tonne pour présenter le jeu au public et notamment aux élèves des écoles du territoire. Consciente de l’importance de faire perdurer cette pratique locale, la ville de Nantes a construit un boulodrome entièrement dédié à la discipline, à l’est de la ville. La boule nantaise figure à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel depuis 2012.
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