Seul le prononcé fait foi
Madame la Députée, chère Géraldine BANNIER,
Madame la Directrice générale, chère Florence PHILBERT,
Monsieur le Directeur, cher Nicolas GEORGES,
Madame la Présidente du CNL, chère Régine HATCHONDO,
Monsieur le Président de l’Union Nationale des Associations Familiales, Bernard Tranchand,
Madame la présidente du jury, chère Soledad Bravi,
Mesdames et Messieurs les membres du jury,
Mesdames et Messieurs, chers amis,
J’ai toujours un immense plaisir à accueillir des jeunes dans mon ministère, mais je crois bien que c’est la première fois que j’en reçois d’aussi jeunes !
Merci beaucoup à vous parents, et agents du ministère, qui les avez accompagnés ici, leur présence a beaucoup de sens et cet événement leur est dédié.
Nous sommes dans la semaine des prix littéraires, et j’ai voulu vous réunir pour mettre à l’honneur et célébrer les livres écrits, illustrés et publiés pour les bébés, ceux qui sont lus, manipulés, découverts avec des bébés. Tous ces livres qui sont, au fond, les premiers d’une vie.
Car il existe un nombre incalculable de prix dans notre pays, mais rien pour les très petits lecteurs.
C’est donc pour eux que j’ai créé ce prix.
Notre politique de soutien au livre accompagne les acteurs de la filière et soutient le réseau de lecture publique. Je l’ai dit depuis ma prise de fonctions : je veux aussi que nous nous adressions à ceux qui ne sont pas déjà lecteurs.
Il y a pour cela nos programmes de soutiens aux librairies itinérantes, aux librairies implantées en Quartiers Prioritaires de la Ville, et aujourd’hui nous nous adressons aux acteurs de la toute petite enfance.
Cette action rejoint l’engagement de longue date du ministère et je voudrais en citer deux : le dispositif « Première page », porté par les bibliothèques et les services de la petite enfance, et le soutien au programme « Des livres à soi » développé par le Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, dont la Présidente Sylviane Giampino est avec nous, et je la remercie.
Notre action, j’ai souhaité la renforcer, en lançant en juillet l’opération « Ma première carte de bibliothèque », qui permet aux parents de se voir remettre une carte de bibliothèque au nom de l’enfant lors de la déclaration de naissance à l’état-civil. C’est aussi une façon de dire aux familles qu’elles sont chez elles dans les 15 500 bibliothèques et médiathèques, où elles découvriront des trésors et seront accompagnées par les formidables équipes qui font vivre ces lieux.
J’ai également demandé qu’un message valorisant les bénéfices de la lecture sur le développement de l’enfant soit inscrit dans le carnet de santé : c’est le cas pour le sport, c’est le cas pour limiter l’exposition aux écrans, je souhaite que ce soit le cas aussi pour la lecture.
En effet, nous le pressentions, et la recherche l’a démontré : la lecture dès la toute petite enfance présente des bénéfices importants pour le développement des enfants. Lire des livres aux bébés, c’est accompagner l’entrée de l’enfant dans le langage, l’aider à acquérir du vocabulaire : il n’y a qu’à les voir réclamer mille et une fois la même histoire. C’est aussi stimuler l’éveil et l’imaginaire de l’enfant, activer des aires qui sont aussi celles de l’empathie. C’est enfin créer des liens d’attachement entre adultes et enfants, grâce à un rituel qui fait plaisir à la fois à l’enfant et à l’adulte.
Les travaux récents d’économistes le montrent aussi : l’exposition au langage avant 3 ans est un facteur important d’égalité des chances.
Et puis nous le savons, les habitudes de lecture prises dans l’enfance sont décisives pour que les jeunes restent lecteurs en grandissant. C’est un axe de travail important pour les Etats généraux de la lecture pour la jeunesse que j’ai lancés en juillet qui rendront bientôt leurs recommandations, à Montreuil.
Mais il faut bien le reconnaître : lire un livre à un tout petit, ça n’a rien d’évident. Les bébés gigotent, mordillent, ne tiennent pas en place, et puis quand on n’est pas lecteur soi-même, partager un moment de lecture avec un enfant ne va pas de soi.
En créant ce prix du livre pour les bébés, j’ai tenu à ce nom simple qui associe « livre » et « bébé », car je souhaite que nous puissions marteler ce message : oui, les livres sont aussi pour les bébés.
Et vous êtes nombreux à le savoir et le faire savoir ici, car vous tous œuvrez avec talent à la rencontre entre nos enfants et les livres. C’est aussi pour cela que je souhaitais vous réunir rue de Valois, dans ce ministère qui est aussi celui des enfants et de ceux qui font vivre la culture auprès des enfants.
Je voudrais remercier bien sûr les auteurs et illustrateurs, qui sont une fierté et qui font rayonner la France.
Un coup d’œil sur les couvertures des ouvrages finalistes suffit à voir leur talent, et la variété de leurs styles. Merci à celles et ceux qui sont présents aujourd’hui, je tiens à vous féliciter pour ces albums qui sont des objets d’émerveillement.
Un mot aussi pour les éditeurs, accompagnateurs patients des auteurs. Votre travail est décisif aussi : je repense par exemple aux albums du Père Castor, classés patrimoine mondial de l’UNESCO, dont l’éditeur Paul Faucher a renouvelé la place de l’illustration dans les albums en se fondant sur les besoins des enfants. C’est la preuve que l'édition pour la petite enfance veille à se renouveler et à intégrer les dernières tendances éducatives et sociales. C’est la preuve aussi du soin qu’elle porte à enrichir sans cesse son offre.
Signe d’ailleurs de sa qualité et de son dynamisme, le secteur de la jeunesse représente près d’un quart des cessions de droits internationales, soit le double de sa part de marché.
Et je n’oublie pas les associations dont tous les membres portent un engagement irremplaçable pour accompagner nos enfants dans la lecture, et aussi accompagner les parents pour leur en donner le goût et l’envie et la confiance en eux pour le faire.
Et maintenant Soledad Bravi que je remercie va nous dire quelques mots sur la sélection et les délibérations, en toute indépendance, de ce jury : 8 membres, sollicités pour leurs fonctions et leurs expériences. Ils ont pu délibérer à partir de la sélection de 20 titres réalisée par le Centre national de la littérature pour la jeunesse, service de la Bibliothèque nationale de France qui a pour mission de repérer et de promouvoir le meilleur de la littérature jeunesse.
Dès cette année, le livre lauréat sera offert aux agents du ministère ayant accueilli un enfant dans leur foyer en 2025. Et ce n’est qu’un début : je vous invite dès aujourd’hui, que vous soyez vous-mêmes parents d’un bébé ou que vous en ayez dans votre entourage : offrez-lui ce joli cadeau d’un moment partagé autour d’un livre. Pour vous donner des idées, vous aurez je pense beaucoup de plaisir à découvrir l’ensemble des livres de la sélection, qui sont disposés dans la salle et que vous pourrez feuilleter dans quelques minutes.
Je vous souhaite de bons moments de lecture et je vous remercie.