Allier patrimoine, architecture et modes de vie : le pari a été relevé avec les habitants de la cité jardin. Ce week-end de fête à la cité jardin marquait la fin d'un travail mené sur l'histoire et l'architecture du site. L'idée : aider les habitants à se réapproprier leur quartier et son identité au travers d'une exposition de maquettes, des photographies réalisées par les bisontins Ama Split et Riky Kiwi.
Un peu d’histoire
La cité jardin Jean Jaurès a été construite en 1929 sur les plans de l’architecte Emile Fanjat. Le cahier de charges du commanditaire, l’Office départemental d’habitation bon marché, précisait que chaque logement devait faire 45 m2 minimum, avec au moins 380 m2 de terrain et un groupe scolaire devait être prévu lors de la construction.
L’architecte a conçu le quartier selon les principes définis par Ebenezer Howard, qui a théorisé les cités jardin et mis sa théorie en pratique en 1903 à Letchworth en Angleterre.
Qu’est-ce qu’une cité jardin ?
Les cités jardins sont des villes conçues selon un plan rationnel à la campagne. Elles privilégient les maisons avec jardins et proposent des équipements publics en leur centre, accessibles à tous.
A Besançon, la cité-jardin est un quartier implanté à Saint-Ferjeux à l’extérieur du centre-ville. Elle disposait d’un groupe scolaire et de bains-douches destinés aux habitants. Surtout, l’ensemble des maisons bénéficiaient de l’eau courante, d’un accès au gaz dans la cuisine et de l’électricité. Les rues étaient bordées d’arbres et tracées selon un plan qui permettait d’optimiser les déplacements.
Les maisons, du type 1 au type 6, comprennent au rez-de-chaussée un vestibule avec toilettes, une salle à manger-cuisine, une chambre, une buanderie et à l’étage deux chambres et un grenier débarras.
A l’extérieur, les maisons relèvent de l’architecture régionaliste, qui adapte l’architecture régionale aux matériaux et usages nouveaux. Murs en pierre, faux colombage, volets et clôtures en bois définissent l’aspect des maisons et créent une identité commune à toutes.
Grâce à son histoire et ses caractéristiques, le quartier a été labellisé « Patrimoine du XXe s. » en 2004 puis « Architecture contemporaine remarquable » en 2016 et a été classé Zone de Bâtie Protégé (ZBP) dans le Plan local d’urbanisme de Besançon en 2007.
Une identité à préserver et réinventer
Au fil du temps, les habitants du quartier ont changé et surtout il a fallu adapter les maisons pour répondre à l’évolution des modes de vie. L’identité architecturale et paysagère du quartier a pu, au gré de ces modifications, s’atténuer.
La ville de Besançon et la Direction régionale des affaires culturelles ont donc souhaité faire réaliser une étude architecturale de la cité jardin. Il s’agissait de mieux comprendre son histoire, son architecture, ses aménagements et ses éléments paysagers. Cette étude a conduit à l’édition d’un « focus » sur la cité jardin et surtout d’un cahier de recommandations et prescriptions urbaines, architecturales et paysagères. Ce document est à la fois un document réglementaire, un guide et un outil de sensibilisation pour les habitants, qu’ils soient propriétaires ou locataires. Il donne notamment des indications sur l’architecture et le type des extensions à réaliser. Les couleurs avec la déclinaison d’un nuancier, les éléments du décor, les volets et fenêtres ou encore les toitures sont évoqués avec des recommandations afin de conserver l’aspect des maisons tout en prenant en compte les évolutions. Le cahier propose également des plans de cabanes de jardin à réaliser ou préconise certaines plantes pour les plantations de haies.
Une exposition de maquettes réalisées par les étudiants en Master 2 de l’École nationale supérieure d’architecture de Nancy sous la conduite de l’architecte-enseignant Nicolas Beyret complétait ces documents. Les étudiants ont ainsi travaillé sur des projets d’aménagement intérieur, d’extension, etc. L’idée : monter qu’il est possible de conserver l’identité d’un quartier ancien tout en l’adaptant aux enjeux actuels.
De nombreux habitants sont ainsi venus découvrir ces projets à la Maison de l’architecture de Franche-Comté et échanger, notamment lors de ce week-end.
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