Géant d’un cinéma américain dont il se faisait une idée bien particulière et ami de la France dans laquelle il avait trouvé l’inspiration lors de son passage aux Beaux-Arts, l’acteur et réalisateur Robert REDFORD nous a quittés à l’âge de 89 ans.
Né en 1936, Robert REDFORD avait grandi dans une Amérique où il ne trouvait pas sa place. Dans les années 1950, entre Paris et Florence, il avait cru déceler sa voie : celle de la peinture. Il n’en fut rien, mais il revint aux États-Unis avec le début d’une conscience politique qu’il considéra s’être forgée en France.
En 1957, il avait fait ses débuts sur les planches, où son interprétation dans La Mouette de Tchekhov attira l’attention d’un agent et lui ouvrit les portes de plusieurs rôles dans des téléfilms et des séries.
En 1962, le tournage de son premier long métrage, War Hunt, avait aussi été le moment de la naissance d’une amitié qui marqua l’entièreté de sa carrière : celle avec Sydney Pollack.
Si Robert REDFORD avait souhaité se tenir loin, aussi bien artistiquement que physiquement, d’un Hollywood en perte de vitesse, son aura l’imposa rapidement comme l’un des visages les plus marquants du renouveau des studios, le Nouvel Hollywood. Son rôle dans Butch Cassidy and the Sundance Kid (1969), aux côtés de Paul Newman, fit de lui une star internationale. Quelques années plus tard, The Sting (1973) confirma définitivement ce duo de légende.
Acteur magnétique, il sut aussi se muer en réalisateur exigeant. En 1980, son premier film derrière la caméra, Ordinary People, obtint quatre Oscars, dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur. Suivirent des œuvres marquées par une profonde sensibilité sociale et politique, comme Quiz Show (1994) ou Lions for Lambs (2007).
Parallèlement, il avait fondé en 1981 le festival de Sundance, devenu l’un des plus influents tremplins pour le cinéma indépendant. À travers lui, Redford fit émerger une nouvelle génération de cinéastes et contribua à redéfinir les contours d’un cinéma américain audacieux et engagé, à son image.
Militant écologiste de la première heure, il n’avait cessé d’alerter sur la préservation de la planète, mettant sa notoriété au service des combats environnementaux comme des combats démocratiques.
J’adresse mes condoléances les plus sincères à sa famille, à ses proches et à tous ceux qu’il a marqués.
Rachida DATI
Ministre de la Culture