Le Concorde n° 1, premier de série présenté depuis 2014 à Blagnac au musée aéronautique Aeroscopia, est la propriété de l’Académie de l’Air et de l’Espace (AAE), association d’envergure internationale fondée par André Turcat, le premier pilote de Concorde.
En juin 2023, l’Académie a soumis un projet d’étude pour une protection de cet avion légendaire à la Direction régionale des affaires culturelles (Drac). Après étude, le dossier a été présenté, le 11 juin 2024, à la Commission régionale du patrimoine et de l'architecture par Max Armanet, expert aéronautique auprès du ministère de la Culture, assisté de Philippe Borentin, historien du Concorde membre de l’Académie de l’Air et de l’Espace.
Concorde, un avion d’exception inscrit dans l’Histoire
Les premières études françaises et anglaises pour la création d’un avion commercial supersonique, capable de voler à une vitesse de Mach 2.2 ont démarré en 1956. Le projet a été lancé à l’issue de l’accord franco-britannique de novembre 1962. Il a constitué un défi colossal ouvrant le domaine du vol supersonique du transport aérien. Pour relever ce défi et ouvrir la page d’une innovation mondiale, une collaboration industrielle franco-britannique s’est mise en place.
Elle se poursuit toujours aujourd’hui dans le cadre de l’industrie aéronautique dont le site de Toulouse est un fleuron avec la société Airbus.
Vingt appareils ont été réalisés entre 1967 et 1979, dont 18 subsistent dans le monde (8 français et 10 britanniques).
Concorde n° 1, un avion unique conservé à Toulouse
En 1985, Aérospatiale a remis l’avion à l’Académie, avant de lui transférer sa propriété le 1er mars 1987.
Le Concorde n° 1 (WTSB), maintenant protégé au titre des Monuments historiques, est l’un des deux premiers de série. Il diffère des deux prototypes et des deux préséries par ses caractéristiques propres qui ont la définition des appareils de série destinés au transport des passagers.
L’objectif principal des avions "premier de série" est de continuer le programme de certification et d’assurer la formation des équipages.
Le certificat de navigabilité, autorisant le transport des passagers, a été obtenu le 9 octobre 1975.
Le premier vol du 6 décembre 1973 a duré 3 heures dont 43 mn en supersonique, André Turcat étant aux commandes avec Gilbert Defer, Michel Rétif, Henri Perrier et Hubert Guyonnet.
Lors du second vol du 14 décembre 1973, il vole à Mach 2.05.
Il effectue son dernier vol le 19 avril 1985 où il est convoyé depuis Châteauroux avec Gilbert Defer et Jean Pinet aux commandes.
Concorde, un objet patrimonial
La protection de cet avion légendaire présenté au musée Aeroscopia, établissement de la direction de la culture scientifique technique et industrielle de Toulouse Métropole, auprès des usines Airbus et de l’aéroport, est exceptionnelle à plus d’un titre :
- C’est une première en France ; si d’autres avions ont été protégés dans les dernières années, il s’agit du premier Concorde inscrit au titre des Monuments historiques en France ;
- L’avion a incarné un immense bond scientifique, technologique et industriel unique dans l’histoire du transport. Il incarne un défi et une innovation techniques jamais égalés depuis ;
- Il constitue une réalisation iconique du savoir-faire européen et de sa capacité à innover dans le cadre des "Trente Glorieuses", période dont il est sans doute la production la plus emblématique ;
- Enfin, il constitue une véritable création artistique, un chef-d'œuvre de technologie et d’esthétique universellement reconnu.
Des projets pour Concorde en 2025
La Commission régionale du patrimoine et de l’architecture du 11 juin dernier a émis un vœu de classement tendant à renforcer la protection existante issue de l’inscription. L’avion devrait être présenté en Commission nationale en 2025, devenant ainsi, s’il accède au niveau du classement au titre des Monuments historiques, un objet d’intérêt public reconnu sur le plan national et international.
L’avion sera également mis à l’honneur, lors des journées Concorde, les 1er et 2 mars 2025, avec de nombreuses animations proposées.
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