Sur la base de l’avant-projet proposé en 2023 par Christophe Amiot, architecte en chef des monuments historiques, la conservation régionale des monuments historiques de la Drac Occitanie, maître d’ouvrage de l’opération, a lancé le chantier en février 2024 qui s’achèvera en 2026, date anniversaire des 500 ans de la reconstruction du clocher.
Les campagnes de travaux
Faces nord, de 1999 à 2001, est, de 2004 à 2006 et ouest, de 2007 à 2010.
La restauration des parements et des sculptures des étages
Ces travaux consistent à restaurer les sculptures du clocher et les parements en pierre, pour certains très dégradés par l’action de plusieurs facteurs (nature et sens de pose de la pierre, entrées d’eau, intempéries). De plus, les disparitions des joints et de ragréages réalisés au XIXe siècle ont d’autant plus exposé les parements aux désordres liés à l’eau.
Les sculptures seront, en fonction de leur état de conservation, soit simplement restaurées, soit restaurées et estampées, soit refaites au plus près de l’original.
Elles feront, tout d’abord, l’objet d’application d’un biocide qui permettra d’éliminer les algues et les micro-organismes, puis consolidées et nettoyées. En début de chantier, plusieurs tests seront réalisés afin de vérifier leur efficacité sur deux ans, avant une mise en œuvre généralisée en 2026.
La dédicace du clocher
L’incendie du clocher gothique, reconstruit à partir de 1510 par l’évêque François d’Estaing, est relaté par une dédicace placée côté sud du clocher, au niveau des planètes (ou terrasses). Cette inscription latine, gravée en lettres gothiques coulées au plomb dans une pierre de grès rouge, est datée de 1529. Très altérée aujourd’hui, elle était déjà très lacunaire en partie basse lors de la première prise de vue photographique en 1895-1900 (collection de la Société des Lettres de l’Aveyron). Cependant, elle avait été relevée dès 1670, puis au début du XVIIIe siècle. Cette inscription attribue l'incendie à l'imprudence des ouvriers qui avaient laissé des charbons mal éteints sous le toit de l'horloge alors en cours de réparation.
Dans le cadre des travaux de restauration, la dédicace sera déposée en conservation pour être présentée dans le clocher. Une nouvelle pierre sera gravée selon le dernier état connu.
La terrasse sommitale et les coursives
L’étanchéité défaillante de la terrasse sommitale du clocher sera reprise. Des feuilles de plomb seront mises en place sous les dalles actuelles ainsi que sur les sols des coursières des troisièmes et quatrièmes étages. Des descentes d’eau pluviale seront rajoutées.
Une purge de l’ensemble des réseaux électriques sera réalisée dans un souci de sécurité.
Le beffroi et les baies
L’ensemble des baies seront traitées (vitraux, abat-sons, filets) et le beffroi fera l’objet d’une attention spéciale en termes de sécurité incendie (mise en place de caméras thermiques).
La Vierge et les anges
La partie sommitale du clocher, comprenant la Vierge au sommet et les anges thuriféraires (porteurs d’encensoirs), ainsi que la cloche prisonnière, fait partie du projet de restauration.
La Vierge en bronze, installée lors de la construction du clocher, fut remplacée en 1588 par une statue en pierre après un foudroiement. L’ange de la tour sud-ouest, déjà refait en 1921-1926, a lui aussi été foudroyé en 2010 et sera à nouveau restitué, sur la base des photos anciennes, dans le cadre du présent chantier.
La Vierge a été déposée par grutage le 7 octobre 2024 pour être restaurée dans l’atelier de l’entreprise Vermorel. L’assise supérieure de la Vierge, qui forme son buste et sa tête, sera refaite, et la pierre originale sera conservée et présentée dans le clocher. Le reste de la sculpture sera restauré selon le protocole validé pour toutes les sculptures et remis en place à la fin du chantier. La couronne en bronze de la Vierge, réalisée au XIXe siècle et aujourd’hui verdie par la corrosion du métal, retrouvera son éclat initial.
La cloche prisonnière
À la suite de l’incendie de 1510, l’évêque François d’Estaing commande une nouvelle horloge pour laquelle fut conçue une "cloche prisonnière" servant de timbre, placée au sommet du clocher.
Cette cloche porte une inscription latine et la date de 1523. Malgré quelques interruptions dans le courant du XXe siècle, elle sonne aujourd’hui encore les heures, grâce au mécanisme monumental récemment restauré par l’association des Amis de la cathédrale, et présenté dans le clocher.
Afin de restaurer la ceinture en pierre de taille qui masque le système métallique sur lequel repose la cloche, il sera nécessaire de déposer cette dernière ainsi que la partie sommitale du campanile avec sa coupole. La dépose de la cloche, prévue le 19 ou 21 novembre 2024 (en fonction des conditions climatiques), sera aussi l’occasion de mieux l’étudier, avant remise en place.
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